mardi 8 mars 2016

48 heures chez Google (1ère partie)

Comme vous le savez si vous suivez mes business updates trimestrielles, j'organise chaque mois un rassemblement d'ingénieurs web à Sacramento, aussi appelé Sacramento Angular JS Meetup.

Grâce à ce travail bénévole, j'ai été promu co-organisateur du Google Developer Group Sacramento (GDG pour les intimes), ce qui m'a valu d'être invité 48 heures chez Google le week-end dernier pour le sommet annuel de tous les GDG d'Amérique du Nord !


Etre invité chez Google pour deux jours complets, nourri et logé, fut une sacrée expérience ! Moi qui pensais quasiment tout connaître de Google, j'ai réalisé qu'au final, c'est encore plus incroyable que ce que je pouvais imaginer.

Tout commence lorsque le Google Bus vient nous chercher à l'hôtel, car Google a une flotte de près de 200 bus qui partent d'un peu partout dans la Silicon Valley pour transporter ses employés au bureau, et ainsi éviter les bouchons en covoiturant à grande échelle dans un bus où le Wifi est disponible - ce qui permet aussi de travailler sur la route :

Les sièges en cuir brodés Google, la classe ! Le bus a deux étages pour transporter plus de monde.

Puis on arrive chez Google pour le petit déjeuner. J'avais déjà visité l'extérieur du GooglePlex, qui est librement accessible au public (pas de barrière, pas de badge d'accès requis !), mais là, pour la première fois, je peux pousser la porte et voir ce qui se passe à l'intérieur !

Les batiments du "Quad", l'un des multiples bureaux de Google dans la Silicon Valley, où la société emploie plus de 20 000 personnes

Nous entrons directement dans le "Hangout Café" pour le petit déjeuner. C'est grand, c'est sympa et la sélection est très orientée "produits frais - bio - sans gluten - sans viande - etc, etc.", y compris pour le petit déjeuner. Je réalise rapidement qu'il n'y a pas de caisse ni de personne pour vérifier notre badge : Une fois chez Google, n'importe qui peut manger gratis à volonté !

Le Hangout Café, avec l'immense cuisine en plein milieu

Je prends mon petit dej assis à côté d'une fenêtre, et de l'autre côté, alors qu'il est 8 heures du matin en mars, des Googlers nagent dans la piscine extérieure - normal, quoi. Il y a aussi un terrain de basket et du matériel de muscu à la disposition des employés juste à côté :

Piquer une petite tête le matin, c'est sympa, non ?

Et puisqu'on parle de sport, il y a aussi une salle de sports intérieure, un terrain de beach-volley dehors, et plein d'autres choses. C'est vraiment dingue :

Le fitness center où j'ai vu des Googlers venir le soir où le week-end pour s'entretenir physiquement - il y aussi un baby-foot sur la gauche !

Bien évidemment, j'étais avant tout là-bas pour ce sommet Nord-Américain, mais il est tellement impossible de ne pas voir tous ces à-côtés une fois dans les bâtiments ! On a l'impression que rien n'est "normal". Partout où je regarde, je vois quelque chose d'unique en son genre.

Tout est fait pour que les employés se sentent comme chez eux (voire même mieux que chez eux) et restent ainsi salariés de Google pour des années. Car dans la Silicon Valley, la concurrence est rude et les employeurs s'arrachent les profils talentueux, qui ne sont pas forcément seulement motivés par plus d'argent, mais aussi par le cadre de travail et les à-côtés, qui se doivent donc d'être les plus attractifs possibles.

Par exemple, juste à l'entrée de notre salle de conférence, il y a un "Tech Stop" pour obtenir du support technique et matériel, et juste à côté de l'entrée, cette étagère :

Une étagère libre-service qui comporte toute une sélection de cables, chargeurs, adaptateurs, souris, clés USB, claviers flexibles... La seule règle est : Prenez ce que vous voulez et rapportez le lorsque vous n'en avez plus besoin !

Dehors, il y a les Googles Bikes, ces vélos également en libre service que l'on peut utiliser pour passer d'un bâtiment à un autre. A l'entrée de chaque bâtiment, il y aussi des parapluies, là encore en libre-service pour vous abriter au besoin... Et tout est comme ça, dans le but de simplifier la vie des employés au quotidien :

Les parapluies en libre-service

Allez, pour finir sur cette première partie de mon exploration chez Google, je dois tout de même vous glisser quelques mots sur la conférence en elle-même, en commençant avec une photo de groupe sur laquelle vous pouvez essayer de me trouver - je n'ai pas réussi à me cacher :


L'un des participants a posé la question en ouverture : "Mais pourquoi Google fait tout ça pour nous ? Et gratis en plus ? Google n'a rien à y gagner", ce à quoi l'organisateur a répondu sans la moindre hésitation : "Le travail que vous faites chaque mois dans vos réunions permet de faire progresser les ingénieurs, qui apprennent de nouvelles choses et ainsi créent de meilleurs logiciels. Le résultat, c'est que cela n'aide pas forcément Google directement, mais contribue à améliorer les logiciels, et donc la compétitivité de notre économie. Et si l'économie va bien, Google va bien !"

La seconde partie très bientôt ! En attendant, n'hésitez pas à poser vos questions en commentaire. 

Stay tuned...

12 commentaires:

  1. Awesome ! Compte tenu des photos que j'avais déjà vues de Google Switzerland, je m'attendais à quelque chose d'au moins aussi énorme. Seule la motivation de l'entreprise m'échappait. Dans un genre beaucoup plus lointain (et beaucoup moins grandiose), une entreprise française avait innové en ce domaine : JCDecaux. Je parle des années 1960. Je suppose que ça a bien changé...

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    1. Notre conception du "social" en France est très particulière. Je suis convaincu que le CDI est plus un inconvénient qu'un avantage, car les gens sont liés à leur employeur qui du coup peut instaurer une culture d'exploitation sans risque de voir 80% des gens quitter la boite du jour au lendemain. Alors qu'ici, si on n'aime pas son job, on part faire autre chose...

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    2. Ah Ah ! Mais tu raisonnes déjà comme un Américain ! Tu n'as pas beaucoup de Français qui l'entendent de cette oreille. En général, ils n'ont pas l'esprit assez ouvert pour faire ce genre de truc. Et puis, je suppose qu'aux US, pour le chômage comme pour la santé, le système social est bien inférieur du nôtre. Les gens ne sont probablement pas "assistés" comme ici. J’en connais quantité qui profitent du système jusqu’au bout et ne commencent réellement à chercher un emploi que lorsqu’ils ont épuisé leurs droits. Je connais aussi des patrons qui voudraient embaucher, mais se heurtent aux précédents qui leur disent carrément que pour gagner à peine plus, travailler ne les intéressent pas ! Par contre, il est vrai aussi que certains sont dans une détresse totale (aux USA aussi je suppose), mais peut-être parce qu’ils ne savent pas s’adapter, se remettre en question, changer de direction… USA/France, des mentalités tellement différentes !

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    3. Dans le même temps j'ai pratiquement passé la moitié de ma carrière pro aux US, donc forcément... Je sais que je ne pourrais plus du tout travailler en France, j'ai assez donné... Je n'ai pas cette mentalité de l'assistanat, alors si en plus on me demandait de le financer en divisant mes revenus par trois ou quatre, non merci :-)

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  2. Ça doit être une expérience formidable. J'ai l'impression de voir des images du film "The Internship" en voyant la piscine et autres salles de muscu. Un employé heureux est un employé productif et certains googlers ne sortent quasiment pas de l'enceinte vu qu'ils ont tout ce qui leur faut sur place. Ainsi, Google dispose d'employés qui peuvent travailler 24/7.
    C'est une belle aventure que tu vis là en tout cas. Félicitation pour ton meetup. Bonne continuation.

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    1. Merci ! En revanche pour le 24/7, je ne pense pas que ce soit le but, et j'en parlerai dans le prochain article :-) Car justement, pour que l'employé soit bien, il faut un équilibre.

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  3. Wouaw, le rêve que de pouvoir visiter un des campus de 'Google'. Pendant 2 jours, tu as dû être sur ton petit nuage.

    Ils ont des à-côtés absolument dingue. Je suppose que toutes les grosses boites high-tech (Facebook, Microsoft, ...) ont +- les mêmes à-côtés. Sans compter je suppose l'assurance santé, assurance pension, ...
    Mais je suppose également qu'à côté de cela, il ne faut pas hésiter à travailler tard le soir et/ou le WE ...
    N'empêche, ça doit être hyper motivant d'évoluer dans ce genre d'environnement.

    Quand je pense qu'ici, il faut parfois se battre pour avoir de l'eau en bouteille, du café (qui reste +- imbuvable) ou simplement repeindre le bureau dont la peinture/déco date des années 70.
    On est bien dans deux mondes totalement différents. Maintenant je suis bien conscient que toutes les sociétés n'ont pas la possibilité d'offrir ce genre d'avantages.

    J'ai un collègue commercial qui a eu la chance d'aller au siège d'Ikea en Suède. Ils ont également le même "genre" d'à-côtés'

    As-tu déjà eu l'occasion de visiter des campus d'autres grosses boites ? Ou à ta connaissance, sont-ils parfois ouvert au public ?

    Ça a été assez simple de te trouver sur la photo mais tu as raison, il faut se montrer dans ce genre d'événements.

    Hâte de voir la seconde partie et aussi de connaitre +- le contenu de la conférence.

    Désolé d'avoir été aussi long mais ça m'enthousiasme tellement que je n'ai pas pu m'en empêcher.

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    1. Dans la Silicon Valley, on peut se promener facilement partout, sauf Apple qui a des portes closes. Microsfot je ne sais pas, je ne suis pas trop intéressé par ce qu'ils font :-)

      Pour le travail tard le soir ou durant les week-ends, c'est amusant car beaucoup d'Européens imaginent la même chose, comme si il fallait se sacrifier pour l'employeur avec des heures non payées... Ce que vous faites en Europe, je le sais et je déteste ça...

      Pour avoir travaillé dans plusieurs boites aux US, j'ai remarqué exactement l'inverse : Il est possible de rentrer chez soi à 15 heures sans être pointé du doigt. L'équilibre travail / famille est très important, et surtout les Américains regardent le résultat en premier, pas le nombre d'heures passées au bureau. C'est aussi la raison pour laquelle le travail à la maison est encouragé.

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  4. C'est plutôt drôle de voir cela comme quelque chose d'innovant ! Google n'a rien inventé, il a seulement repris le concept des cités ouvrières (https://fr.wikipedia.org/wiki/Cit%C3%A9_ouvri%C3%A8re) que l'on a pu voir apparaître en fin de 19ème siècle et début de 20ème siècle où l'industrie de la ville payait piscine, cinéma et autres prestations…

    Gogle l'a tout simplement remis au goût du jour. Et c'est un très bon exemple à suivre à mon avis.

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    1. Ce n'est absolument pas comparable.
      Le concept des cités ouvrières de la revolution industrielle était, par exemple pour celles des mineurs de Virginie, que tout transitait par la direction de la mine. La mine était propriétaire des magasins ou les mineurs faisaient leurs achats. La mine était responsable de scolariser dans ses écoles les enfants des mineurs. La mine et seulement la mine était responsable de fournir aux employés de la mine absolument tout. La mine disposait de sa propre police afin de s'assurer que la concurrence ne puisse exister.

      C'était un système tyrannique politico mafieux qui c'est soldé par des conflits armés entre les mineurs et leur direction. Ce fut pour la plus célèbre, the battle of Blair Mountain.

      Google c'est très loin d'être ça...

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  5. Qui a parlé d'innovation ? Dans le même temps, si Google était une entreprise innovante, cela se saurait... :-D

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    1. A mon sens, si innovation il y a c'est que des companies comme google ont transformé le capitalisme et su redistribuer au sein des leurs les profits.
      Cette redistribution ce fait en terme de qualité des conditions de travail et en terme de remuneration.
      Scratch my back, I'll scratch yours.

      C'est très certainement ce qui les différencie de celles des époques précédentes, surtout celle de la revolution industrielle ou la notion de redistribution était quasi inexistante. C'était du marche ou crève.
      Les conditions de travail étaient terribles tout comme l'ambience de travail et les remunerations étaient le strict minimum permettant la survie.

      Aujourd'hui, dans des boittes comme Google, c'est tout l'inverse.
      La retention des talents est leur number one priority et pour cela tous les moyens sont bons... y compris pour les meilleurs des remunerations pharaoniques.

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