jeudi 28 juillet 2016

Une interview pour Expat.com

Je sais que la plupart de nos lecteurs nous connaissent bien car certains nous suivent depuis 2007, mais il y a aussi beaucoup de petits nouveaux qui n'ont pas forcément suivi notre histoire, et je me doute bien que lire tout le blog est une tâche insurmontable.

Du coup, quand Expat.com m'a contacté pour une interview, je me suis dit, "Hé, pourquoi ne pas la publier sur le blog également ?". Donc la voici en intégralité :
Présente-toi: d'où viens-tu, que faisais-tu avant et que fais-tu actuellement ?

Alain, Jurassien d'origine et ingénieur en informatique de formation. Aujourd'hui, je suis à Sacramento en Californie avec ma petite famille, Adeline mon épouse et mes deux enfants Clara et Thomas. J'y gère ma société de consulting en informatique.

Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier aux États-Unis ?

C'est une longue histoire… J'en ai d'ailleurs écrit un livre lors de notre première expatriation aux USA (De Besançon à Philadelphie - 1000 jours en Amérique) de 2008 à 2010.

Après cette première expérience réussie, nous pensions rentrer en France pour nous poser définitivement, mais nous ignorions alors que l'expatriation est un virus dont il est difficile de guérir. Au bout de 2-3 ans, nous voulions repartir.

Plutôt que d'espérer qu’un miracle tombe du ciel, j'ai décidé de créer ma propre entreprise aux USA et de nous y installer avec un visa entrepreneur. 

Philadelphie, là où tout a commencé. Les USA et notre seconde vie !


Comment s'est passée l'installation ? 

Plutôt bien, même si nous partions de zéro dans un nouveau pays, une nouvelle ville où nous ne connaissions personne, et une nouvelle activité puisqu’en plus de devoir tout reconstruire ici, je n’avais plus d’employeur et devais donc rapidement me faire connaître pour pouvoir faire vivre la petite famille ici.

Les premiers mois étaient donc un peu chaotiques, car quand on n’a pas de logement, pas de permis de conduire, cela prend du temps. Vivre à l’hôtel avec un petit d’un an n’est pas vraiment facile non plus. C’était donc une page blanche complète à écrire...

Depuis combien de temps t'y es-tu installé ? 

 Cela fait maintenant deux ans, même si j’ai l'impression que cela fait 10 ans que nous sommes ici tellement il s'est passé de choses en si peu de temps. On n’a pas le temps de s’ennuyer !

Coucher de soleil sur Sacramento

 Qu'est-ce qui t'as attiré vers Sacramento ? 

 Après avoir découvert Philadelphie et la côte Est, notre plan était de nous installer sur la côte Ouest cette fois-ci, plus particulièrement en Californie où le climat tant sur le plan météorologique que professionnel semblait parfait. Vu que je travaille dans l’informatique, San Francisco et la Silicon Valley avaient notre préférence, mais un premier voyage de repérage nous a vite fait changer d’avis tant le trafic routier et le coût de la vie nous y semblaient infernaux.

Du coup, nous avons élargi notre recherche et Sacramento est apparue comme une évidence, à mi chemin entre l'océan et la montagne, un coût de la vie bien plus raisonnable et un climat encore plus ensoleillé. Et puis c'est la capitale de la Californie donc il y a beaucoup d’activité professionnelle, y compris dans l’informatique puisque des grands comme HP, Cisco, Intel, Apple ou Microsoft ont tous des bureaux sur Sacramento.

 Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'une famille française s'expatrie aux États-Unis ? 

 Dans notre cas particulier, le visa était basé sur l’entreprise que je créais, il était donc nécéssaire de créer l’entreprise et d’y investir de l’argent, trouver des bureaux, etc. Ceci avant même de pouvoir venir vivre ici, car le visa entrepreneur requiert de monter un dossier conséquent à présenter à l’ambassade des USA à Paris pour postuler.

Le risque est réel car si l’ambassade estime que le dossier n’est pas assez solide, le visa peut être refusé, l’argent investi perdu, et tout serait alors à recommencer. Après six mois intenses passés à démarrer l’activité, nous obtenions nos précieux sésames pour les USA, à savoir nos visas E-2 ! 

Tant d'efforts pour 3 feuilles de papier !

As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ? 

 La vraie difficulté, c’était le sentiment de solitude et d’incertitude pendant ces six mois préalables au départ. Il fallait vendre notre maison, préparer l’entreprise aux US à distance, financer le tout, sans aucune garantie de résultat ni de support extérieur. Nous faisions tout tous seuls, sans le support d’un employeur qui a ses propres avocats et paie billets d’avion et déménagement. Il y avait donc beaucoup de travail et de stress liés à tout ce processus, mais la motivation de partir était la plus forte et a fini par l’emporter puisque nous avons réussi !

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ? 

Pas vraiment. Nous connaissions déjà les USA donc nous savions que l’adaptation serait facile. C’est un pays d’immigration où tout le monde vient d’ailleurs ou a des ancêtres qui viennent d’ailleurs, donc on n’a jamais vraiment l’impression d’être étrangers. Avoir un accent ou une culture différente n’y choque personne.

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée aux États-Unis ? 

La façon dont les Américains font naturellement confiance. Si je me promène dans mon quartier, en quelques secondes à peine je verrai des garages grands ouverts, des voitures non verrouillées, etc.

Idem dans le monde du travail, ou un coup de fil de 10 minutes peut suffire à décrocher un contrat ou un job. Les Américains sont enclin à vous donner une chance, à vous faire confiance plutôt que d’attendre des années avant de pouvoir vous l’accorder. C’est vraiment un monde où il est plaisant de vivre.

Crater Lake, probablement la plus belle chose que l'on aie vue en 2 ans ici !

Quelles sont les particularités du marché de l'emploi ? Est-il facile pour un expatrié d'y être embauché ? 

Pour une grande majorité d’expatriés, la question ne se pose même pas puisque quasiment tous les visas d’immigration sont liés au travail, ce qui veut dire que la présence sur le sol US est due à l’employeur local et donc au métier de l’expatrié aux USA.

Pour rebondir sur ma réponse précédente, les Américains font confiance facilement. Trouver un job est donc facile car on vous donnera l’opportunité de réussir. Si ça marche, tant mieux, si ça ne marche pas, tant pis, on passera à autre chose.

 C’est aussi une des raisons pour lesquelles le marché du travail aux USA est si dynamique et le chômage seulement à 5% : Il est facile de rebondir, de changer de carrière, d’essayer de nouvelles choses. C’est le rêve pour quelqu’un qui aime bouger, apprendre et évoluer.

As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ? Quels sont les types de logements qui y sont disponibles et accessibles aux expatriés ? 

Au début, trouver un logement a été difficile en Californie car le marché est ultra-concurrentiel. A chaque fois que l’on voulait louer une maison, il y avait déjà 4 ou 5 personnes dessus, et vu que bien souvent, ces personnes avaient plus d’historique aux USA, avec des feuilles de paie et des décalarations d’impôt pour prouver leurs revenus, ils avaient la priorité.

Cela a donc pris plusieurs semaines, alors que lors de notre première expatriation, c’était fait en 48 heures, mais j’avais une lettre de mon employeur et la garantie d’un salaire. Cette fois-ci, en venant d’arriver et en étant mon propre employeur, je n’avais pas énormément de garanties. Nous avons d’ailleurs dû payer six mois de loyer à l’avance pour enfin convaincre quelqu’un de nous louer leur logement !

Que penses-tu du mode de vie des Américains ? 

C’est une société où la consommation est omni-présente, et les Américains sous-traitent une bonne partie de leur vie pour avoir davantage de temps libre. Par exemple, je ne connais personne qui ait un jardinier en France, alors qu’ici même les membres de la classe moyenne vont avoir quelqu’un qui vient tondre leur pelouse et tailler leur haie. Idem pour déclarer les revenus ou faire des petits travaux dans la maison, les Américains vont faire appel à de l’aide payante.

Je ne parle même pas des restaurants qui sont partout et où il faut souvent attendre le soir pour avoir une table ! Le résultat, c’est bien évidemment la puissance économique du pays que l’on connait, mais aussi une vie beaucoup plus cool, où les gens prennent le temps de sortir, de faire des choses. Je trouve la vie aux USA beaucoup moins stressante qu’en France.

Le patriotisme est lui aussi impressionnant aux USA

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ? 

On dit les Américains individualistes, qui ne pensent qu’à eux-mêmes. Mais il faut passer 5 minutes dans une grande ville US pour s’apercevoir que la réalité est toute autre : Approchez d’un passage piéton et les voitures vont s’arrêter pour vous laisser passer avant même que vous n’ayez mis le moindre pied sur la route.

Sortez une carte en plein milieu de New York et on va vous demander si vous voulez de l’aide pour trouver votre chemin. Ou encore ce douanier qui nous voit avec Thomas en train de pleurer et qui nous fait passer devant tout le reste de la file d’attente à l’aéroport… Ma liste d’exemples serait longue !

A quoi ressemble ton quotidien à Sacramento ? 

Il est très très loin de notre vie en France… D’une part parce que je travaille désormais majoritairement depuis la maison, ce qui me permet de passer beaucoup plus de temps avec les enfants. Ensuite, la vie aux USA est faite pour être facile, avec toutes les commodités à proximité et ouvertes à toute heure y compris le week-end.

Nous avons donc énormément de flexibilité au quotidien, incomparable avec le stress de la vie en France où il fallait planifier tous nos rendez-vous médicaux, courses et autres démarches entre 17 et 19 heures en semaine, car le week-end et le soir, rien de ceci n’était possible ou facile.

Et puis il y a le climat… De ce point de vue là, difficile de faire mieux car Sacramento est la ville la plus ensoleillée au monde pendant une grande partie de l’année. Nous avons des manteaux et des tenues qui n’ont pas quitté nos placards depuis l’arrivée en Californie, c’est dire...

Les couchers de soleil sont toujours spectaculaires à Sacramento !

Que fais-tu pendant ton temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ? 

Tous les loisirs sont accessibles aux expatriés comme à n’importe quel citoyen US. Notre temps libre, nous le passons à visiter les merveilles naturelles de l’ouest américain, dans les parcs nationaux comme le Grand Canyon ou Yosemite.

Rien qu’en Californie, la variété de paysages est telle que l’on peut passer d’une plage au bord du Pacifique à un col de haute montagne enneigé puis à un désert de dunes de sables en quelques heures de route. Il y a tellement de choses à voir et à faire que l’on ne peut pas s’ennuyer !

Qu'est-ce qui te plait le plus aux États-Unis ? 

La liberté. Chacun peut vivre sa vie comme bon lui semble sans être embêté par personne. Les gens ne jugent pas et chacun est réellement libre de faire ce qu’il veut sans craindre de s’attirer les foudres de son entourage, ses voisins ou ses collègues de bureau.

J’ai déjà vu des gens aller faire leurs courses en pyjama. De la même façon, on ne va pas montrer du doigt celui qui roule dans telle voiture, habite dans tel quartier ou vient d’acheter tel gadget. Il est également autorisé d’être ambitieux et de réussir dans la vie, ce qui est plutôt sympathique.

Même la police a le droit se se faire plaisir !


Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ? 

Au final, il n’y a que deux choses que l’on ne peut pas avoir ici en permanence : Nos proches et les spécialités culinaires françaises. Mais internet permet de rester en contact facilement et en ce qui concerne l’assiette, cela nous permet d’apprécier d’autant plus chacun de nos voyages en France !

Un évènement particulier que tu as vécu aux États-Unis et que tu voudrais partager ? 

La naissance de notre fille Clara, qui est ainsi devenue la première Américaine de la famille ! Cela a changé beaucoup de choses, en particulier la motivation de devenir citoyens US un jour afin de ne pas la laisser toute seule avec cette double nationalité !

Clara la petite Américaine !

Quel est ton avis sur le coût de la vie à Sacramento et aux États-Unis en général ? 

La Californie est très chère, mais les salaires suivent en conséquence. Aux USA, on ne peut pas généraliser car chaque état a ses propres lois : Certains n’ont pas de taxes du tout, d’autres un peu plus. D’une ville à l’autre les prix varient considérablement aussi.

Sacramento est trois fois moins chère pour l’immobilier que San Francisco, alors qu’il n’y a qu’une heure et demie de route entre les deux villes !

Qu'est-ce qui t'as motivé à écrire ton blog « A nous la Californie » ? 

L’idée de rester en contact avec la famille, même si au final on se rend compte que la plupart de nos lecteurs sont d’autres expats, des voyageurs ou des personnes qui voudraient elles aussi venir aux USA.

J’adore écrire donc le blog est devenu une partie intégrale de mon quotidien, avec une régularité de deux articles par semaine. Cela permet à tout le monde nous suivre à distance.

Monument Valley, un des ces lieux uniques au monde !


Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier aux États-Unis ? 

Allez-y, foncez ! On n'a qu'une seule vie. Avant de venir ici pour la première fois, si on m’avait dit qu’un jour je vivrais aux USA, j’aurais probablement dit “jamais de la vie”.

Il faut venir au moins une fois pour voir et se rendre compte de ce que ce pays a à offrir. Après, c’est difficile de faire marcher arrière, et je suis bien placé pour en savoir quelque chose !

Mon conseil serait donc d’essayer et de persister. Tout ne sera pas facile, tout ne sera pas toujours rose, mais on en sort touhjours grandi et avec une vision différente du monde qui nous entoure. Rien que pour cette raison là, une expatriation a une valeur inestimable.

Tes projets d'avenir ? 

 Davantage de voyages, dont une traversée des USA d’Est en Ouest par la route. Pour le reste, plein de projets professionnels mais pas de chemin particulier de pré-calculé, car ici la vie se dessine aussi au gré des opportunités qui se présentent. Je ne sais pas où nous serons dans 5 ans, mais je sais qu’il y aura beaucoup de choses intéressantes en chemin, c’est une certitude.

vendredi 22 juillet 2016

Wandering in Boston

En ce début de semaine, j’étais à Boston pour animer une formation (Angular 2 et TypeScript, pour ceux qui savent ce que c’est) sur 3 jours, et si j’avais déjà animé une session similaire à San Diego, c’était la première fois qu’un client me faisait voyager sur la côte Est pour l’occasion.

Ce n’est pas un petit voyage puisqu’il y a trois heures de décalage horaire entre Est et Ouest, et en moyenne 6 heures de vol… Je profite donc du long vol retour pour écrire cet article !

Downtown Boston

D’ailleurs, je retourne sur la côte Est pour une autre formation dès la semaine prochaine, en Virginie cette fois-ci, du côté de Chesapeake. Pas le temps de m’ennuyer ! En jetant un oeil à mes différents vols prévus jusqu’à début septembre, on réalise que je vais voir pas mal de pays :

Pas mal de kilomètres en avion cet été !

Boston, nous y étions déjà allé deux fois par le passé, mais cette visite était bien différente pour moi car le client en question était une entreprise du monde de la finance, dont les bureaux se trouvent dans un gratte-ciel du quartier financier.

Les bateaux de la partie de thé de Boston et les buildings du quartier financier

 Je me souviendrai toujours de notre première visite de New York. Les taxis, les sirènes, les buildings immenses, la foule et cette sensation d’être véritablement en plein milieu d’un film tellement les lieux et les véhicules nous semblaient familiers grâce au cinéma et à la télévision.

Cette fois-ci à Boston, j’ai eu droit à une nouvelle “première fois” : Animer une formation dans un gratte-ciel, avec salle de réunion dans un coin du bâtiment et donc vue panoramique sur l’océan Atlantique et 14 gratte-ciels différents.

On entendait les sirènes et pouvait voir la foule et le trafic en bas, comme quand on visite l’Empire State Building par exemple, ce qui était vraiment fun pour un gars comme moi qui vient d’une petite ville du Jura à la base, il ne faut pas l’oublier :-)

La vue que j'avais en me retournant. Et encore, ce jour-là nous n'étions qu'au 15ème étage. Au 34éme, c'était mieux !

L’autre aspect grisant, c’était de toucher au monde de la finance US, qui est bien à part de tout ce que j’avais vu professionnellement jusqu’alors : Tout le monde en costume cravate, bureaux ultra-modernes, vitres partout, oeuvres d’art sur les murs.

C’est amusant de voir que dans la Silicon Valley où l’on créé de l'innovation et peaufine le monde de demain, on se promène en short et t-shirt, et dans le monde de la finance, tout doit sembler parfait, carré, moderne, esthétique. J’avais donc l’impression d’être dans la série Billions, ou dans un film comme Margin Call  (que je conseille par ailleurs), qui ne sont donc pas cliché du tout !

Les bureaux où la formation avait lieu

Chaque soir dès la fin de la formation, j’en ai profité pour aller me promener dans Boston et autour de Boston, une ville toujours aussi sympathique et historique. On peut même faire sa propre reproduction de la tea party et jeter le thé à la mer :

Venez jeter le thé à la mer !

Ce mélange d’ancien avec les briques rouges et les gratte-ciel ultra modernes est toujours aussi réussi, et assez spécifique à Boston, qui a vraiment des airs d’Angleterre par endroits.

La Old State House est bien entourée !

J’ai aussi redécouvert la côte Est par la même occasion, avec ses routes abimées par les hivers froids, ses Dunkin Donuts à chaque coin de rue ou presque, de véritbles églises “à l’ancienne” tout partout, sa végétation, ses collines, son humidité aussi… qui rend plus difficile de supporter 26 degrés à Boston que 36 degrés à Sacramento ! J’avais presque oublié que les deux côtes ont autant de spécificités, et son véritablement deux mondes à part !

Oh, une vraie église... En Californie, en dehors des missions Espagnoles, on n'a pas beaucoup d''imposants bâtiments religieux, a fortiori en pleine ville.

Au moment même où j’écris ces lignes, l’avion passe au-dessus du lac Tahoe, comme pour me rappeler, si besoin était, que même si la côte Est est sympa, nous sommes vraiment bien en Californie :

L'immense lac Tahoe vu de l'avion... Sacramento n'est plus très loin !

La côte Est, j'y retourne dès dimanche, donc vous aurez davantage de photos de la côte Atlantique, depuis la Virginie et probablement un peu de Caroline du Nord aussi !

samedi 16 juillet 2016

Le drive-in, un cinéma typiquement US !

Après vous avoir parlé de notre premier rodéo, nous avons expérimenté un autre aspect typique de la culture américaine, à savoir le cinéma drive-in (tout comme le restaurant drive-in, que nous avions déjà essayé par le passé).

Nous avons en effet la chance d'habiter à 20 minutes d'un drive-in, et venions de recevoir des coupons de réduction dans notre boite de lettres, donc il n'en fallait pas plus pour nous décider :

Le pop-corn à 1 penny... Prix normal : $5.25. Bonne réduc de $5.24 !

Quand on arrive, cela ressemble à un péage d'autoroute. On a d'abord 3 voies, puis 5, puis au moins 8 avec des petites cabanes de péage où l'on choisit le film que l'on veut voir. Les tarifs sont raisonnables : $7.95 par adulte et $1.25 pour les enfants de 5 à 11 ans, gratuit en dessous de 4 ans.

Nous avions choisi d'y aller un mardi soir, où c'est la family fun night et les prix sont à $5.25 par adulte. Cela nous a donc coûté $10.50 à quatre, ce qui est le prix d'une place de ciné classique aux US... Plus un centime pour le pop-corn, j'allais oublier :-)

L'entrée, où nous avons fait la queue pendant au moins une demie-heure

Une fois l'entrée payée, on reçoit un ticket qui indique le numéro de l'écran où se trouve notre film, ainsi que la fréquence radio à utiliser sur son autoradio pour avoir le son. Pas de haut-parleur géant, sinon les voisins ne seraient pas contents !

Les six écrans et leurs parkings en arc de cercle. Tous les films sont diffusés depuis la tour centrale, où on peut acheter à manger, jouer à des bornes d'arcade, etc.

Nous trouvons rapidement notre écran, et accédons au parking qui n'est pas goudronné et super bosselé. En effet, pour que les voitures puissent "lever du nez" afin de mieux voir l'écran, chaque rangée de parking est une véritable tranchée entre deux bosses :

Eux vont regarder le film dans le coffre !

Du coup, la vue sur l'écran est parfaitement dégagée et les véhicules devant nous ne gênent pas. En revanche, il faut entrer et sortir doucement du parking, car sinon ça frotte dur sur les bosses.

Notre écran est là !

Une fois installés, je vais chercher le pop-corn, ce qui va me prendre 20 minutes. La soirée familiale est visiblement très populaire ! Au retour, je constate que nos voisins cherchent de l'aide car leur batterie est déjà à plat : Un truc à avoir en tête quand on sait que l'autoradio va tourner pendant la durée d'un film (ou deux - certains écrans diffusent deux films à la suite pour le même prix) avec le moteur coupé !

Notre monospace rouge bien installé !

Pour regarder le film, chacun à son style. Nous étions bien sagement à l'avant avec les petits sur les genoux, mais d'autres se mettent dans leur coffre, ou sur des chaises dehors, voir allongés sur des matelas à l'arrière du pick-up :

Dans le pick-up, dans le coffre ou par terre, chacun son truc !

Nous avions choisi un dessin animé (The secret life of Pets) de sorte à ce que Thomas et Clara aient un minimum envie de regarder. Lorsque le film commence, je suis surpris par la qualité : L'image est extra et le son dans la voiture est super. On se croirait vraiment au ciné !

Ma vue au volant... On ne dirait pas comme ça, mais c'était nickel !

A la fin du film, on sort assez rapidement malgré le nombre de personnes qui quittent les lieu en même temps. C'est dans ces moments là qu'on apprécie le civisme des américains, où tout le monde se laisse passer sans soucis. Les employés avec des batons lumineux nous guident vers la sortie, et en deux minutes on est sur la route !


Aujourd'hui, il n'y a plus qu'une vingtaine de drive-ins en Californie, alors qu'il y en a eu jusqu'à 220 dans les années 60 ! D'ailleurs les drive-ins gardent le look Googie de l'époque 1950-1960, comme de nombreux motels et restaurants de la route 66 par exemple. Ca renforce l'esprit typique et historique du drive-in !

Nous avons bien aimé l'expérience, même si nous ne attendions pas à une tête foule, et donc autant d'attente aux entrées. Mais dans le même temps, on est aux US, et un truc qui ne marche pas dans ce pays, je ne sais pas si ça existe ! Et une fois à l'intérieur, il y a énormément de place et les voitures ne sont pas les unes sur les autres.

Qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà essayé ou seriez vous tenté par l'expérience du cinéma drive-in ?

mercredi 13 juillet 2016

5 routes mythiques de Californie

Ah, les routes de Californie... Nous passons beaucoup de temps à les parcourir et chacune a sa particularité et son charme ou son histoire. Aujourd'hui, je vais en présenter 5 parmis les plus connues et intéressantes à parcourir :


1. La route US 66

Qui ne connait pas la route 66 ? Malgré sa popularité et son côté "world famous", beaucoup de gens ignorent que cette route ne traverse pas les USA d'ouest en est, puisqu'elle relie en fait Chicago à Los Angeles. Il est également impossible de la parcourir en intégralité, puisque cette route... n'existe plus ! Elle a en effet été décommissionnée en 1985.

Une portion de route 66 dans l'Arizona... On la devine un peu...

De nombreux tronçons ont donc disparu ou sont recouverts par d'autres routes (comme l'Interstate 40 en Arizona), mais il reste possible d'en parcourir une bonne partie malgré tout. C'est l'occasion de croiser nombreux motels et stations service vintage, mais aussi des villes fantômes qui ont cessé de vivre en même temps que la route. Plus d'infos et de photos dans cet article, lorsque nous avions parcouru 150 kms de 66 en 2008.

Dans la littérature, les Raisins de la colère de Steinbeck sont l'oeuvre majeure qui traite de cette route, synonyme d'espoir et de conquête de la Californie... Le livre a été adapté au cinéma en 1940, mais avec une fin différente et plus politiquement correcte, donc je recommanderais plutôt le livre !

On aime l'emprunter à : Williams, Arizona. Pas très loin du Grand Canyon et typiquement dans l'esprit route 66. Mais la route est tellement longue qu'il y a de multiples autres tronçons à explorer !

Côte Pacifique à Big Sur le long de la highway 1

2. La California 1

La Pacific Coast Highway est probablement la route la plus spectaculaire que l'on puisse trouver en Californie, aux US, voire plus...


Que ce soit dans la zone de Big Sur au sud de Monterey, sur le Golden Gate Bridge ou au nord de San Francisco, on tourne dans tous les sens, accrochés aux falaises, avec des vues fabuleuses sur l'océan...

Quelque soit le tronçon emprunté, cette route ne peut pas laisser indifférent ! Je ne compte plus le nombre d'arrêts inopinés pour prendre des photos, ni le nombre de fois où, au détour d'un virage, on se retrouve face à un panorama magnifique, immense, à couper le souffle :

Bixby Bridge est l'un des nombreux ponts créés pour la highway 1

On aime l'emprunter : N'importe où ! Nous l'avons parcourue presque intégralement (en plusieurs voyages) entre Fort Bragg à Los Angeles, et on ne s'en lasse pas ! Quelques minutes sur cette route sont la garantie de voir des paysages fabuleux. Et toute saison garantit une température agréable, car c'est la côte californienne dont on parle ici !



3. La Lincoln Highway (Interstate 80 et US 50 et plein d'autres)

En voilà une qui traverse le pays en intégralité, et qui fut la première à le faire, depuis 1913.Sa particularité est d'être faite de pleins de segments différents, et il n'y a donc pas "une" Lincoln Highway, mais plein de routes différentes qui mises bout à bout font la Lincoln Highway (jeter un oeil à cette carte pour voir la complexité de la chose !)


On peut malgré tout considérer que la Lincoln Highway est un mix de la US 50, qui va de Sacramento à Ocean City dans le Maryland, et de l'interstate 80, qui relie San Francisco à New York City. En chemin, elle passe donc à la fois au nord (80) et au sud (50) du lac Tahoe :

Bonzaï Rock au lac Tahoe

On aime l'emprunter : Dans le secteur du lac Tahoe. L'interstate 80 est d'ailleurs le point de passage le plus sûr lorsqu'il s'agit de traverser la Sierra Nevada l'hiver, tous les autres cols étant fermés ou nécessitant l'utilisation de chaines...

Le long de la 49 à Chinese Camp

4. La California 49

La route de la ruée vers l'or ! Si cette partie de l'histoire de la Californie vous fascine, que vous aimez les westerns, les villes fantômes ou bien... que vous souhaitez trouver de l'or, la 49 est pour vous !


Chaque ville traversée par la 49 a son charme particulier et la route en elle-même et très plaisante, avec de nombreuses collines et paysages ruraux.

Couleurs d'automne le long de la 49

On aime l'emprunter : Notre petit road trip entre Chinese Camp et Jackson avait été bien sympathique, mais les environs de Coloma jusqu'à Nevada City sont très jolis aussi. Côté mine d'or, nous recommandons la mine de l'empire à Grass Valley. L'automne et l'hiver ont une saveur particulière sur la 49, et les températures y sont plus sympathiques.

Mono Lake, vers la fin de la California 120

La California 120

Tout comme la highway 1, la 120 se démarque avant tout par les paysages qu'elle traverse. Si vous avez visité le parc national de Yosemite, vous savez que la 120 est un casse tête car fermée pendant plus de la motié de l'année en raison de l'enneigement.

Highway 120 à Tuolumne Meadows

Mais la 120 est la porte vers Tuolumne Meadows, le col de Tioga à plus de 3000 mètres d'altitude puis la descente folle vers Lee Vining, à côté de Mono Lake. C'est un magnifique moyen d'accéder à l'est de la Sierra, cette région entre montagne et désert où l'on se sent loin de la civilisation, avec des paysages complètement différents.

Bodie, ville fantôme de l'est de la Sierra Nevada

On aime l'emprunter : Entre Olmsted Point et Mono Lake, quand elle est ouverte ! Brouillard, pluie ou neige sont quasi garantis, mais marmottes, cerfs, coyotes, paysages de haute montagne, lacs puis déserts sont aussi au menu !

Voilà pour cette petite sélection de routes mythiques, historiques ou magnifiques. Il y en aurait certainement d'autres à inclure, et vos suggestions sont les bienvenues !

dimanche 10 juillet 2016

Le 4 juillet en images

Cette année, nous avons passé le 4 juillet à la maison, ce qui est une chose rare. Après le rodéo le soir du 2, nous avons enchainé sur une sortie restaurant le 3 puis une parade et festival locaux le 4 juillet.

On a de la chance, notre ville fait les choses en grand pour le 4 juillet !

Il y avait même une course de 5 kilomètres le matin (dans le style color run patriotique), mais nous avons commencé la journée avec la parade, qui commence avec les pompiers, la police et l'armée, un peu comme en France en fait :

Les pompiers de Rancho Cordova

Puis il y a les clubs de sport et les écoles de la ville, avec leurs joueurs de foot US et leurs fanfares :

Ce club de natation avait fait les choses en grand !

Le lycée et sa fanfare

Et puis la meilleure prof du school district a droit à son heure de gloire sur une Corvette au milieu de la parade - encore une façon de récompenser les gens qui font du bon boulot !

La prof de l'année !

Ensuite viennent pas mal de sponsors privés, comme Wells Fargo et sa diligence ;

Wells Fargo

Même la société de ramassage de poubelles est là, bonne pub oblige !

Ensuite, un festival était organisé dans un grand parc à l'arrivée de la parade. C'était un véritable paradis pour enfants, avec manèges, trampolines et plein d'activités différentes dont une bonne partie étaient gratuites :

Tyroliennes et trampolines au festival

La meilleure activité pour nous 4 était le tour en (tout) petit train, super long et vraiment sympa :

Thomas devant le petit train

Les wagons étaient des bancs où l'on prenait place

Et puis il y avait aussi des tours en pédalos, alors nous nous y sommes essayés, avec les gilets de sauvetage et tout :

On pédale sur l'eau

Et bien évidemment le soir (que ce soit le 3 ou le 4), il y avait des feux d'artifice un peu partout. Vu que les petits avaient déjà endurés pas mal d'aventures ces derniers jours, dont déjà un feu d'artifice le soir du rodéo, nous sommes restés à la maison pour les feux.

Bien nous en a pris car on pouvait en voir jusqu'à 5 différents en simultané depuis notre chambre à coucher ! Ils étaient trop loins pour être bien visibles mais cela avait le mérite de ne pas faire peur aux enfants.

Pour un 4 juillet à la maison, c'était une réussite ! Toutes mes photos (28 en tout) en diaporama commenté ci-dessous :