mercredi 6 juillet 2016

Business update n°6 - The obstacle is the way

Comme à chaque fin de trimestre, je publie un petit bilan de mes activités entreprenariales avec Interstate 21, l'entreprise que j'ai créée ici en Californie et qui est la base même de notre visa d'immigration.

Adeline quant à elle avait mis en pause ses ateliers Demarle durant la transition vers notre nouvelle maison, mais elle vient tout juste de reprendre - donc vous aurez des nouvelles à la prochaine update.

"Quand tu traverses l'enfer, continue d'avancer" - Winston Churchill

Cette citation s'applique parfaitement bien à ce dernier trimestre, où beaucoup de choses ont bougé. Tout avait commencé de la meilleure des façons, car après la publication de mon cours vidéo, les opportunités se sont mises à pleuvoir.

C'est ainsi qu'on m'a contacté pour aller donner une formation à San Diego, ce que j'ai accepté sans même réfléchir, car j'ai toujours aimé l'enseignement. J'avais simplement choisi une autre voie professionnelle durant mes études, car en France, enseigner ne paie pas vraiment... Ce qui n'est pas le cas aux USA, comme nous allons le voir.

San Diego, c'est fait, grâce à une opportunité bien saisie !

Ensuite est venu le temps de faire les papiers pour les phases finales de la carte verte, et c'est là que nous avons découvert pas mal de choses inattendues. Pour faire simple, j'ai cru que j'allais tout abandonner et passer à autre chose, tellement l'avocat et mon sponsor ont fait preuve d'incompétence et de mauvaise communication sur le sujet.

Lors de ma dernière business update, j'avais en effet annoncé que j'avais accepté une offre d'emploi chez un de mes clients, ce qui aurait dû débuter hier, le 5 juillet. Mais je n'ai pas encore reçu l'autorisation de travailler, et lorsque je la recevrai, je devrai travailler au moins six mois pour mon sponsor avant de pouvoir accepter un emploi ailleurs. Un léger "détail" que personne n'avait cru bon mentionner jusqu'alors, mais qui chamboulait pourtant tous les plans.

Cela aurait en effet repoussé l'embauche à 2017 dans le meilleur des cas. Mais la mission chez mon client était relativement décevante, alors je n'avais plus forcément envie de poursuivre avec eux.

Un très bon livre que je recommande... Une bonne initiation au stoïcisme.

Il me fallait donc reprendre les commandes de tout ceci. Le problème en étant Français, c'est qu'on est habitués à se laisser impressionner facilement. 

On n'a pas l'habitude d'être courtisés comme on peut l'être aux USA, et nos salaires en Europe sont tellement ridicules que gagner un salaire annuel à six chiffres nous semble déjà absolument énorme, donc on n'a pas toujours l'ambition de chercher beaucoup plus loin. 

Oh, j'augmentais bien mon taux horaire de quelques dollars par ci par là, mais globalement, j'avais mon petit comfort et tout allait bien comme ça. Je me suis laissé endormir par une offre d'emploi avec des congés payés et l'assurance santé incluse, pour un salaire à peine supérieur à celui que je me verse aujourd'hui.

Durant ce trimestre, énervé par la situation avocat / carte verte / client, j'ai décidé d'augmenter mes tarifs de 50%. Après tout, je suis en forte demande et il ne se passe pas une semaine sans qu'on veuille m'envoyer à Chicago, à Boston ou à Los Angeles, alors j'ai dit finie la rigolade et place à la concurrence... Vous me voulez, et bien vous allez payer pour m'avoir !

Devinez ce qui s'est passé ? Personne n'a bronché. On m'a même dit que mes nouveaux tarifs étaient raisonnables ! Du coup, j'ai signé de nouveaux contrats à droite et à gauche et dit bye bye aux clients avec lesquels je ne voulais plus travailler :

2-3 clients ont disparu dans la bataille... Tant pis pour eux, tant mieux pour moi !

Bien évidemment, on est aux US donc la récolte de ce que j'avais semé durant le premier trimestre n'a pas tardé à arriver :
  • Un acheteur de mon cours vidéo me contacte pour plus d'infos et me dit que son équipe de développement cherche de l'aide. Je propose mes services avec mes nouveaux tarifs et paf, contrat de six mois signé - le tout en travaillant à 100% depuis la maison :-)
  • Durant un de mes meetups, un formateur vient me voir car il voudrait que je l'aide à peaufiner un de ses cours. On signe un contrat, il est super content du résultat, et quand je luis dis que je voudrais essayer de faire plus de formation, il me recommande à deux de ses clients qui sont ravis de notre premier contact...J'attends désormais les billets d'avion !
Et je découvre que les tarifs des formations aux US sont en général 100% plus élevés que ce que je proposais initalement. Donc j'aligne mon tarif de formation et passe à 100% d'augmentation de mon taux horaire initial. Paf.

En un mois, j'ai donc multiplié mes revenus à venir par au moins 1,5 sinon 2. Je me demande pourquoi je ne l'avais pas fait avant !

Bien évidemment, cela ne serait jamais arrivé si j'avais accepté l'offre d'emploi au poste d'architecte, que j'ai donc finalement refusée. Un employé peut-il s'auto-augmenter de 50% ? Nan.

Si il y a bien une conclusion à tirer de ce sixième bilan, c'est qu'aux USA, il est bien plus intéressant d'avoir un business plutôt qu'un emploi !

"Pas de résultats extrêmes sans actions extrêmes" - Derek Sivers

Pas mal de changement ces dernières semaines, mais au final : Tout est bien qui finit bien. Après de multiples échanges avec l'avocat, les dernières étapes de la carte verte sont en cours et devraient se concrétiser d'ici la fin de l'année, donc wait and see.

Concernant ma nouvelle vocation de formateur, les opportunités sont partout : En Floride, en Virginie, à Boston... De quoi joindre l'utile à l'agréable en voyageant davantage (tous frais payés qui plus est) tout en faisant quelque chose que j'aime beaucoup.

Avec un peu de chance, ce sera l'occasion de visiter de nouvelles villes aux US voire même en Europe (le formateur précédemment cité vient de passer 15 jours en Irlande pour des formations), ce qui est parfait. Je vais donc jongler entre formations et développement durant quelques temps pour voir quelle voie poursuivre par la suite. Peut-être les deux, d'ailleurs !

Car c'est bien un autre avantage de l'ouverture d'esprit à l'Américaine : On n'est pas enfermés dans un rôle, dans un CV ou une voie particulière, et on peut toujours essayer de nouvelles choses !

19 commentaires:

  1. Par contre, Alain, fais attention, car pendant ta procédure de carte vente, tu n'es pas censé de quitter le sol américain, au risque qu'on ne te laisse plus rentrer.

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    1. À fortiori en étant E2 😃. On a aussi fait une demande de advanced parole pour pouvoir voyager, même si on n'en a pas l'intention avant l'année prochaine.

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  2. « Du coup, j'ai signé de nouveaux contrats à droite et à gauche et dit bye bye aux clients avec lesquels je ne voulais plus travailler. » Pas de sentiment, mais de l’efficacité et surtout du rendement ! C’est exactement le contraire de ce qu’on pourrait voir ici !
    J’ai travaillé 7 ans dans une boite informatique américaine (années 60) ; si en France, les résultats n’étaient pas à la hauteur des objectifs définis par la maison-mère, les têtes sautaient, y compris celle du PDG ! Business is business, les Américains n’avaient aucun état d’âme et pour des Français, c’était inhabituel et choquant.

    Longtemps plus tard, je cherchais un nouveau job après deux premiers emplois successifs hautement rémunérés. Alors que je n’avais plus aucune notion de ce qu’était un salaire « normal » dans une branche totalement inconnue pour moi et pour un poste que je créais de toute pièce, on m’a répondu que je ne demandais pas un salaire assez élevé, pour qu’on me prenne au sérieux…
    J’ai retenu que se vendre au juste prix, c’est justifier de ses compétences auprès de ses clients, ou de son employeur. Au second entretien, je décrochais un job encore plus satisfaisant à tous points de vue !

    En tous cas, bravo, tu sais rebondir quand il le faut en tirant vite les leçons de tes expériences !

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    1. Merci ! Pour avoir bossé dans la branche US d'une boîte Française il y a quelques années, je peux te dire que le PDG Français s'en donnait à cœur joie de virer des Américains à droite et à gauche.

      Ce qu'il ne pouvait faire en France, il le faisait aux US, sauf que toutes les "victimes" rebondissaient instantanément chez des concurrents en leur apportant de précieuses infos...

      Cela s'est vite retourné contre la boîte du coup. D'où intérêt de ne dégainer qu'à bon escient.

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    2. Merci ! Pour avoir bossé dans la branche US d'une boîte Française il y a quelques années, je peux te dire que le PDG Français s'en donnait à cœur joie de virer des Américains à droite et à gauche.

      Ce qu'il ne pouvait faire en France, il le faisait aux US, sauf que toutes les "victimes" rebondissaient instantanément chez des concurrents en leur apportant de précieuses infos...

      Cela s'est vite retourné contre la boîte du coup. D'où intérêt de ne dégainer qu'à bon escient.

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    3. Sauf que si tu es un salarié dans une boite, aller se vendre a la concurrence n'est pas si simple car il y a des clauses de non concurrence à respecter et que si tu commences à raconter à l'un les "secrets" de l'autre, tu vas vite te retrouver au tribunal et ça va te couter bonbon...

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    4. Dans ce cas précis, la boite n'avait aucune clause de non-concurrence, et elle s'est fait avoir pendant des années.

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    5. De nos jours, des boites sans clause de non concurrence c'est plutôt rares surtout dans les techs'.

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    6. Qui a parlé de boite tech ? :-)

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    7. Meme... ma femme n'est pas dans les techs et a une clause de non concurrence. Dans les autres boites chez qui j'ai bossé il y avait aussi des clauses de non concurrence et je peux t'assurer que ce n'étaient pas des boites techs.

      En general dès que tu occupes un poste a responsabilités, tu as une clause de non concurrence.
      Si tu n'en as pas c'est que ta position n'a rien de bien "stratégique" et/ou que tu disposes de très peu d'informations.

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  3. Je me permets de te parler de ta citation (celle de Churchill). En fait on attribue TOUT et n'importe quoi à Churchill et cette citation... en fait partie : http://quoteinvestigator.com/2014/09/14/keep-going/

    Désolée... ça m'énerve de voir ça ;)

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    1. Comme Christophe Colomb, encore un qui devait avoir de bonnes relations. Mais Amerigo Vespucci a tout de même donné son nom à l'Amérique.

      Du coup, on ne sait pas de qui vient la citation.

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    2. Et comme le faisait très justement remarquer Abraham Lincoln "Ne pas croire toutes les citations que l'on peut lire sur FaceBook". ;-)

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  4. A chaque fois, tu rebondis de manière super efficace, félicitations !

    Je ne pense pas avoir vu ce genre de réactions ici de virer les clients avec lesquels tu ne souhaites plus travailler. Je pense que c'est d'ailleurs un des principes qui est expliqué dans le livre 'La semaine des 4h'.

    Pour rebondir sur le commentaire de Françoise, j'ai travaillé pendant 1 an 1/2 dans une SSII. Dans cette société, il y avait notamment un cancre (arrive constamment en retard, faisait son travail à moitié (lorsqu'il le faisait), derrière lequel il fallait toujours repasser, ...)
    Lorsque je suis parti de cette SSII, j'ai expliqué les raisons de mon départ au patron en lui demandant notamment la raison pour laquelle il gardait une personne aussi incompétente. Le patron m'a répondu : "Si je le vire, il n'a aucune chance de retrouver un emploi et se retrouvera au chômage". Etant fils d'indépendant et venant d'un patron, ça m'a sidéré et je dois avouer qu'aujourd'hui (5 ans après), je ne comprends toujours pas sa réaction.
    Je suis persuadé que ce genre de situation ne serait jamais arrivé aux USA ...

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    1. Virer des clients est une très bonne chose à faire, sauf si tous sont très bien choisis dès le début, mais ce n'est pas toujours le cas. Et parfois le client "change" en cours de chemin, comme cela a été le cas pour moi.

      Quant à virer des employés, alors là effectivement c'est pas un soucis. Lors de ma première expat, au bout de 2 ans je faisais partie des 10 plus anciens de la boite (sur 50 salariés...) donc tous les autres ont été "changés" en cours de route. Soient 80% de la boite...

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    2. Quand je regarde ce que les économistes disent du turn over en France : "un turn over élevé n’est jamais bon signe. D’abord, cela montre que l’entreprise a du mal à fidéliser ses salariés et qu’ils sont prêts à abandonner leur poste à la moindre opportunité. Ce sont souvent les mauvaises conditions de travail, le climat social, le stress au travail… qui sont les causes des principaux départs.
      Une mauvaise gestion des ressources humaines peut en être la cause. En effet, les blocages dans les promotions, une mauvaise gestion de carrières sont autant d’éléments qui vont démotiver les salariés."

      Cela semblerait vouloir dire qu'en France, le turn over n'est pas le fait de licenciements. On ne vire pas le personnel. A la limite quand on veut s'en séparer, on se débrouille pour le dégoûter suffisament pour qu'il parte tout seul ! Ne serait-ce pas de la lâcheté de la part des patrons face aux syndicats ?

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    3. Je ne comprends pas le monde du travail en France donc je ne saurais dire. Un monde où il faut avoir des diplomes mais pas d'ambition professionnelle, où il faut travailler dur (et surtout "faire des heures") pour des salaires ridicules, et où les gens divorcent plus facilement qu'ils ne démissionnent... Ca me dépasse :-)

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  5. Hello, felicitations! cet article me donne tellement envie de dire plein de choses mais finalement ton dernier commentaire résume beaucoup beaucoup mes pensées....! Moi non plus je ne comprends pas... Enfin bref pour le moment on profite nom d'un tabarnak, on arrive à Montreal 😀 et va falloir qu'on repense serieusement au futur et du coup si on retourne s'installer en france...
    en tout cas bravo et courage pour le business de ta femme aussi ! biz

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    1. Merci ! Du coup si Montréal vous plait, y immigrer est super facile par comparaison aux US. Et puis il y a pas mal d'impôts pour ne pas trop avoir la nostalgie de la France :-)

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