dimanche 4 décembre 2016

Les background checks

Une des choses que l'on découvre en vivant aux USA est la notion de background-check, un processus auquel j'ai du me soumettre une dizaine de fois, certains clients l'exigeant impérativement avant de pouvoir travailler avec moi. En général, le background-check est nécessaire avant qu'un employeur américain ne vous embauche.


Typiquement, l'employeur va vérifier a minima votre passé criminel, mais bien souvent cela inclus un échantillon d'urine voire une prise de sang pour vérifier que le futur employé ne se drogue pas !

Une fois, j'ai même dû faire un dépistage de la turberculose avec radio des poumons avant de pouvoir travailler pour un client, le vaccin que l'on fait en France nous faisant réagir de manière positive aux tests américains...


Le processus prend souvent plusieurs jours voire semaines, car il faut lister toutes les adresses où l'on a habité durant les 10 dernières années, de sorte à ce que la société en charge du background-check obtienne l'équivalent des extraits de casier judiciaire de chaque comté et état où l'on a vécu, y compris la France (le meilleur moyen de perdre trois semaines avant de commencer à travailler avec quelqu'un :-) ).

En plus de cela, la société va vérifier votre historique professionnelle en contactant tous vos employeurs précédents afin de confirmer les dates d'embauche et de fin de contrat. La même chose est faite pour les écoles et les universités afin de vérifier vos diplômes. Impossible de tricher !

Cela rend les choses difficiles pour des expats comme nous dans la mesure où les société françaises ne répondent que rarement aux sollicitations des sociétés US.... Du coup, j'ai fini par obtenir des lettres de chacun de mes employeurs précédents, que j'ai rédigées en anglais pour eux et où ils ont juste eu à signer. C'est la meilleure solution trouvée au problème, et cela marche à merveille.

La liste des domaines vérifiés peut aller assez loin : véhicules, famille, banques... Et comme toute chose aux US, c'est un business : Les sociétés de background-check sont nombreuses et ne manquent pas de clients !

Dans le domaine médical, l'année dernière, j'ai également dû me faire vacciner contre la grippe avant d'être accepté par un client. L'historique de vaccination peut donc aussi faire partie de ce qu'ils vérifient !

La première étape préliminaire au background-check est donc de fournir tout un tas de documents et d'informations sur notre passé, et bien évidemment d'autoriser la société d'accéder à toutes ces informations.

C'est une des raisons pour lesquelles je préviens souvent les nouveaux arrivants de faire attention avec tout ce qui est vitesse et alcool, car les lois sont strictes et respectées, et les enfreindre peut laisser une trace indélibilbe qui va vous suivre à vie et impacter chaque employeur potentiel.

Un exemple : Les pédophiles sont listés sur un site public et doivent fournir leur adresse dès qu'ils en changent, sous peine d'être en infraction. Le site ci-dessus indique également ce qu'ils ont fait, ce qui ne donne pas envie de croiser une telle personne dans la rue !

Si je peux comprendre qu'un employeur ne veuille pas embaucher un criminel, je pense aussi que cela rend difficile la réintégration en société de quelqu'un qui a fait de la prison.

Bien évidemment, personne ne voudrait qu'un pédophile arrive à se faire embaucher dans une école, mais si une personne qui fait de la prison ne peut plus trouver de job ou de client à cause de son passé, sa seule option pour le futur est de vivre de choses illégales, ce qui n'est pas forcément mieux...

Le mieux est donc de ne jamais rien faire d'illégal, sous peine de le payer très très cher et pour longtemps !

En tous cas, je suis devenu expert dans le domaine, donc si vous avez des questions sur le sujet, n'hésitez pas !

18 commentaires:

  1. Cela clarifie l'embauche quelques part... Après c'est sur que sur le papier ça parait violent, mais je pense que certains patron peuvent comprendrent les erreurs de jeunesses, j'ai eu le cas en France ou je me suis présenter à un poste de responsable en ayant quitté mon précédent job suite à... un accident sous l'emprise de l'alcool (bon j'avait 21 ans hein) mon patron a été compréhensif ;)

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    1. Oui je pense aussi. L'idée est probablement plus de filtrer un assassin ou pédophile.

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  2. A ce point, c'est une véritable inquisition ! Une incursion dans la vie privée des individus, voire une atteinte à sa liberté (celle de se faire vacciner ou non pas exemple) ! Tu vas sans doute me dire qu'au pays de la liberté, tout individu peut ou non se faire vacciner, là n’est pas le problème, mais que son refus sera une entrave à son embauche, ce qui revient au même.
    Et qu’en est-il de sa liberté de croyances religieuses ? Je suppose que l’origine raciale a également quelque importance. Est-ce que chaque entreprise a ses propres lois en la matière (comme chez nous) ?
    En France, une radiographie de détection de la tuberculose ainsi que la production d'un extrait du casier judiciaire, se faisaient quand j'étais sur le marché du travail. Je ne suis pas sûre qu’on l’exige encore à l’heure actuelle, sinon comment se retrouveraient-on avec des instituteurs déjà condamnés pour pédophilie ?
    Certaines sociétés demandent des contrôles anti-drogues. A cela s'ajoutent des contrôles médicaux très poussés propres à certaines corporations (personnel navigant de compagnies aériennes, par exemple).
    Des tricheries, des « omissions » s’ensuivent forcément, c’est inévitable, et je suppose qu’aux USA, c’est un délit passible de condamnation…

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    1. Pour le vaccin, j'aurais dû préciser que le client en question était un service de santé, donc c'est plus compréhensible. Cela n'avait pas vraiment de sens pour ce que je faisais pour eux, mais vu qu'ils n'ont qu'une règle pour tous leurs employés et sous-traitants, cela semble logique que les docteurs et infirmièeres soient à jour de vaccins, non drogués et sans maladie grâve :-)

      Aucun autre client / employeur ne m'a jamais demandé de vaccin ou de test de tuberculose.

      Après, chacun est libre de ne pas se vacciner ou de refuser pour des motifs religieux. Chaque entreprise a sa propre politique en fonction de sa ligne d'activité.

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    2. En France, j'ai eu des vaccins obligatoires lorsque je travaillais en Maison de Retraite, et je n'étais pas un personnel soignant. L'équipe soignante avait encore plus de vaccins obligatoires et certaines collègues échouaient à leur visite car elles n'étaient pas à jour. Après dans un milieu médical je trouve cela normal d'obliger la vaccination. En Californie, une loi est passée en début d'année pour obliger les enfants à être vaccinés afin de pouvoir aller à l'école. 10 vaccins sont obligatoires. Cela a été sujet à de grosses controverses et manifestations devant le Capitol. Bon je m'éloigne un peu du sujet...

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  3. L'autre truc, c'est qu'un taux d'alcool trop élevé peut facilement te mener à passer quelques nuits en prison ici, donc c'est sûr que c'est strict et que ça ne s'efface pas facilement.

    Concernant les convictions, je pense que c'est plus pour éviter un néo-nazi ou autre cinglé, mais certainement pas de la discrimination religieuse. Et je n'ai jamais vu un background check qui demandait quoique ce soit dans le domaine. Disons que ça peut être le genre de truc qu'on va vérifier si tu veux travailler pour la scientologie ou pour une église par exemple, histoire de s'assurer que tes convictions sont en ligne avec le job.

    Pour les administrations françaises, non elles ne répondent pas, car c'est à moi de faire la demande et de réceptionner le tout, et c'est bien évidemment en français, ce qui ne pose pas de problème dans mon cas puisque le casier juidiciaire est une feuille blanche, donc pas besoin de traduire :-)

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  4. Il s'agit de pratiques que je ne connaissais pas mais qui ne m'étonnent pas tant que ça finalement. Ici on fait des background check aussi mais c'est assez léger... numéro de sécu pour vérifier où tu en es financièrement (bon déjà c'est pas mal tu me diras !), criminal recor (ça ça me parait logique) mais c'est à peu près tout.

    J'ai juste dû une fois donner mon numéro de SIN Card pour une boite d'audit et honnêtement je ne sais pas ce qui arrive si par exemple ton credit score est super bas. Ils ne t'embauchent pas genre ? Je me demande... J'ai jamais posé la question en fait. Seules les industries qui sont finance/banque/assurance/audit font ce type de background check.

    Les prises de sang etc. vraiment c'est ULTRA too much. En gros si t'es malade on te prend pas c'est ça comme ça on ne perd pas de fric en assurances. Mouais c'est vraiment poussé à l'extrême, pour le coup je ne suis pas d'accord... J'imagine que ça ne concerne que quelques boites aussi :)

    De base je ne suis pas trop d'accord avec les background check sauf si c'est criminal record bon là oui bien sûr. Pour la partie banque etc., je comprends qu'on le fasse pour des gens qui vont bosser avec des clients. T'as pas envie qu'un employé ultra endetté vende des assurances quoi... Ca donne pas trop l'exemple !

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    1. Effectivement, et pour les vaccins et tuberculose, c'était un client dans le domaine de la santé donc c'était moins surprenant. Car un médecin qui contamine ses patients, ce ne serait pas top...

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  5. C'est clair que contrairement à tous les mythes, que cela plaise ou non, l'Amérique n'est pas trop le pays de la seconde chance.

    En plus de tous les background checks que tu as cité, il faut rajouter le background check financier que la plupart des employeurs consultent, ce qui leur permet de savoir quel genre de consommateur tu es (surtout si tu es endetté, sur quoi et comment tu paies tes dettes).

    Essaye d'avoir un DUI ou une condamnation pour un délit mineur, avec en plus un mauvais credit score, bon courage pour louer un appart', bon courage pour trouver un job et il te sera impossible de faire le moindre emprunt bancaire.

    Les USA c'est un super pays à condition de n'avoir jamais fait une erreur.
    Ne pas oublier qu'ici on représente 5% de la population mondiale et nos prisons contiennent 25% des détenus du monde entier (plus que la Chine, plus que la Russie, etc...).

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    1. Disons que tu peux faire une erreur, mais pas enfreindre la loi. Des gens qui changent de carriere, on en voit tous les jours, donc on donne bien la chance à des personnes dans de nouveaux domaines et on leur permet de tourner la page. Mais ceux qui ont fait quelque chose de plus grave, la c'est sur qu'il n'y a moins de pardon.

      Bon apres il y aurait enfreindre la loi par erreur, ce qui serait encore autre chose...

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    2. Ta difference est très subtile car enfreindre la loi ne commence pas par aller braquer une station service à main armée...
      Je vais te donner quelques exemples de certaines choses à ne surtout pas faire car si tu les as fait, tu vas te les trainer à tes depend pendant des dizaines d'années.
      - DUI, tu as malencontrueusement bu un coup de trop au mariage de ta cousine. De ce fait tu as fait un detour par la case prison, ça t'as couté une fortune (au moins $10000 à $15000) et c'est marqué au fer rouge sur ton background check. Certains emplois te seront de fait fermés quasi à vie.
      - Un jour tu as malencontreusement payé tes factures en faisant un cheque sans provision et tu sais quoi, la banque l'a rapporté aux agences de credit et depuis, ton credit score qui en a pris un vrai coup dans l'aille t'empêche de louer un appartement ou de changer de job parce que tu ne passeras plus un basic background check.
      - avant que la Californie légalise l'usage de la marijuana le 8 Novembre dernier, le moindre joint qui trainait dans ta voiture pouvait t'envoyer tout droit en prison avec toutes les conséquences qui vont avec (prison, amande, notification au background check).

      Ma femme est responsable (Senior Area Vive President) chez Randstad pour Sacramento, Stockton, Santa Rosa, Roseville et des background checks ses agences en font passer tous les jours à tout un tas d'intérimaires et tous ne les passent pas et souvent pour des broutilles...

      Personnellement je loue de l'immobilier et combien de locataires potentiels j'ai deja refusé à cause d'un mauvais credit score lié souvent à "pas grand chose"... et ça prend, pour la personne au minimum 7 ans à effacer.

      Les personnes qui changent de carrières et tu as raison il y en a plein, elles le font car elles le peuvent n'ayant jamais eu la malchance de marcher hors des clous.

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    3. Tout dépend si la Belgique liste ça dans ton "casier judiciaire" ou pas. Et je pense aussi que tout dépend du domaine de l'employeur et de son niveau de filtrage.

      L'un de mes clients a été le département de justice de Californie, et j'en ai profité pour "profiler" quelques connaissances aux US, et bien 4 sur 5 avaient un passif, dont une ou deux nuits en prison pour alcoolémie, refus de présenter ses papiers à la police, etc. Et ils ont tous un job, et changé de job également depuis :-) Mais je ne les regarde plus de la même façon désormais :-)

      Mais dans tous les cas, regarde les difficultés que j'ai eues pour acheter ma maison, alors que j'avais tous les critères en ordre, le fait de ne pas avoir assez d'historique aux US était un frein. Donc rien n'est facile, mais rien n'est impossible non plus.

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    4. Commme dit Alain, rien est impossible et tant que tu n'es pas fiché par Interpol pour grand banditisme ou terrorisme, je ne pense pas que les infractions faites ailleurs qu'aux USA soient transmises à l'administration Américaine.

      Pour le coup l'Amérique est bien le pays de la seconde chance mais que pour les immigrés.
      Pour ceux qui sont deja là, vaut mieux pas se louper.

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    5. Alain j'ai pas compris ? Tu as demandé des infos confidentielles sur des gens que tu connais ??? Parce que pour le coup c'est totalement illégal !

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    6. Je n'ai pas demandé, je travaillais sur un projet qui consistait à chercher ce genre d'infos. Donc du coup pour tester différents scénarios, ben tu testes différents noms. Après, qu'ils utilisent une copie des données réelles pour la base de tests, c'est effectivement plutôt moyen :-)

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    7. Je comprends le principe mais on est d'accord qu'à la base les gens doivent approuver les background check ? Au Canada ils ne peuvent rien faire sans approval de ta part sauf dans le cas de prêts déjà existants ou ils font des soft inquiry sur ton credit report / score.

      Ça me fait penser que Credit Karma est enfin chez nous ! Victoire ;)

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    8. Si tu es dans ta voiture et qu'un policier trouve le véhicule suspect, il va entrer ta plaque dans un ordi et récupérer des infos sur toi. Il ne te demande pas ton autorisation pour le faire. Et bien c'est le système sur lequel j'ai bossé :-)

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  6. Olivier --> concernant les collection marquées au fer rouge sur ton credit report, ça fait mal la première année mais apres c'est rattrape selon pas mal de facteurs et aussi évidemment le montant de la dette.
    Mon mari n'avait pas payé une facture de téléphone et comme on était rentres en France la collection agency n'a jamais pu le contacter. Quand on est rentrés au Canada il s'est fait tout refuser d'office mais 6 mois apres notre mortgage a 500 K était approuvé par la banque. Encore 1 an plus tard la banque qui avait refusé une carte de crédit à mon mari à cause de la collection la finalement approuvée.

    C'est très aléatoire mais ça reste par contre 7 ans marque sur ton credit report... je crois qu'il reste 4 ans à faire pour que ça disparaisse ;) sur le principe ça ne me dérange pas vraiment, c'est aux gens de se responsabiliser. Ça donne une bonne leçon je trouve enfin des le moment où tu sais que tu ne vas plus le refaire !

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