Je m'avais jamais mis les pieds en Asie, c'est donc une grande première, et je dois avouer que rien n'aurait pu me préparer à une telle aventure.
En fait on ne traverse ni Atlantique ni Pacifique pour aller en Inde depuis la Californie : On monte au pôle nord et on redescend de l'autre côté ! On passe donc plus de temps à survoler des terres que de l'eau, qui l'aurait cru ?
La première étape du voyage consistait à arriver vivant à l'hôtel. Car ce qui frappe d'emblée le nouvel arrivant, c'est l'anarchie complète du trafic, constitué à 70% de motos et scooters, 20% de petites voitures, et 10% d'un peu tout le reste.
Vous avez dit trafic dense ? Notez qu'il n'y que deux voies de circulation, mais que les voitures se mettent à trois ou quatre de rang sans problème, sans parler des deux roues entre tout ça...
Ca part dans tous les sens, ça klaxonne à tout va, les feux et les sens interdits sont là pour faire joli, et il faut ajouter à tout ça les piétons, chiens et chèvres qui traversent au milieu de marées incessantes de véhicules sans la moindre hésitation.
J'ai cru mourir 4 ou 5 fois avant d'arriver à l'hôtel, mais finalement tout s'est bien passé.
Trafic tranquille en Inde !
Je comprenais alors les retours trouvés sur internet d'occidentaux terrorisés qui passaient leur séjour cloitrés à l'hôtel sans oser sortir. Car marcher dans la rue est aussi un challenge, et traverser la moindre route demande de passer au milieu de tous ces véhicules, ce que les locaux font sans sourciller...
Heureusement, mon client avait anticipé : J'ai un chauffeur qui vient me chercher à l'hôtel pour m'emmener au bureau, et trajet inverse le soir. La grande classe !
Servi comme un roi à l'hôtel... Qu'est ce que je me régale !
Sauf que je ne peux pas me contenter de faire ces trajets sans partir à l'aventure moi même. Donc dès le premier soir, je décide de quitter l'hôtel et de partir voir un temple qui se trouve le long de la même rue, donc pas de route à traverser, parfait pour une initiation en douce.
C'est donc par 40 degrés un lundi en fin d'après midi que je m'attaque aux rues de Pune, ou ce qu'il en reste par endroits :
Si on met des bouts de tissu sur une grosse grille qui bouche un trou dans la "route", ça doit le faire, non ?
Et j'arrive donc au temple Chattushringi, qui est au pied d'une colline. Les gens grimpent les escaliers pieds nus, ce qui semble être la coutume.
Le temple Chattushringi
L'atmosphère est ultra calme, à l'opposé du bruit incessant du trafic quelques mètres plus loin. Les gens vont et viennent doucement, se reposent, chantent. Peu d'entre eux me prêtent attention, bien que je sois le seul occidental de sortie, ce qui me convient parfaitement.
Au pied du temple, des filles vendent des fleurs que les fidèles peuvent aller déposer à l'intérieur. C'est coloré, contrasté, un vrai plaisir pour photographe :
Vente de fleurs devant le temple
Je range mon appareil photo avant de prendre le chemin du retour, car me promener matériel au cou me semble peu approprié dans un pays où 60% de la population vit avec moins de 90 dollars par mois. D'ailleurs, la pauvreté est partout est extrêmement frappante, bien plus que ce que j'avais pu voir en Afrique du Sud, en Namibie ou à Detroit.
C'est d'autant plus surprenant que toutes les grandes entreprises high-tech ont des grandes tours flambant neuves façon Silicon Valley, et juste à leur pied il y a ça :
Un slum juste à côté du bureau de mon client. Des dizaines de milliers de personnes vivent dans ces bidonvilles en bois et en alu, sans eau courante ni toilettes... Et il fait 40 degrés !
Il faut dire qu'un ingénieur Indien touche dans les 8000 dollars par an... Ce que le même ingénieur peut facilement gagner en un mois aux USA. Pas surprenant donc de voir les flux migratoires de l'Inde vers les US !
Pour vous donner une idée, 70 à 90% des gens que je forme aux USA sont d'origine indienne - que ce soit au Texas, à Washington DC ou à San Francisco. Je connaissais déjà donc bien l'accent et certaines particularités culturelles.
Scooters qui passent à 20 centimètres de la voiture... Notez les feux à l'intersection, et le trafic qui va dans tous les sens malgré tout !
Mon expérience de la rue ce premier soir me donne envie d'en voir plus et de pousser mes explorations un cran plus loin les soirs suivants... C'est absolument dingue et je ne peux donc pas m'arrêter en si bon chemin, donc je vais continuer mes sorties et vous raconter tout ça dans de futurs articles... A suivre donc !
Vue de devant l'hôtel avec les complexes des sociétés high-tech
J'aime bien vos commentaires de premier visiteur en Inde. Et de jolies photos en plus.
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerEffectivement, c'est un sacré contraste comme vie.
RépondreSupprimerEt encore, c'est dur de retranscrire exactement à quel point c'est surprenant...
SupprimerMerci pour ton feedback, c'est la raison pour laquelle j'écris, essayer de vous faire voyager un peu par la même occasion !
RépondreSupprimerPour les odeurs, c'est un autre fantastique paradoxe, car tu peux passer de tout à son contraire en une seconde. Il y a énormémment de ventes de fleurs et fruits à même la route, et aussi beaucoup d'encens, donc ça sent parfois super bon, et dix mètres plus loin tu te retrouves au milieu d'une quasi décharge avec des crottes partout par terre !
Pour les épices, je prend toujours non épicé ou peu épicé, et c'est suffisant pour être difficile. Disons que je ne suis pas constipe et que ça fait transpirer, surtout les premiers jours. On dirai que je commence à m'adapter, donc affaire à suivre !
La pollution, oui. Il y a comme un odeur de brûlé quais constante dehors. Et le smog est bien visible depuis ma chambre au seizième étage.
SupprimerPour l'insécurité, non. Il y a trop de monde partout pour que quoique ce soit puisse arriver. Et c'est en mouvement permanent, donc la plupart des gens ne me remarquent même pas. Certains font clairement une tête qui montre qu'ils n'ont jamais vu un occidental dans leur quartier, d'autres semblent m'insulter quand je prends des photos parfois, mais sinon pas de soucis.
L'hôtel coûte moins cher que le chalet des 4 ours, et que la majorité des motels pourris en Californie, donc au final venir former en Inde ne coûte pas plus cher à mes clients que le faire à Dallas ou Miami !