dimanche 22 septembre 2019

Un lever de soleil à Yosemite

Il y a quelques semaines, j'ai passé plusieurs jours tout seul dans notre chalet pour superviser l'installation de panneaux solaires sur ce dernier.
Une idée a rapidement fait son chemin dans ma tête : Je voulais profiter de l'occasion pour aller assister à un lever de soleil sur Yosemite.



Me voilà donc debout à 4h15 du matin, à prendre café et petit déjeuner rapide avant de conduire en direction du parc dans le noir le plus complet. Mon plan est de faire une randonnée de plus de 8 kilomètres, une boucle autour de Sentinel Dome et Taft Point, au dessus de la vallée. Et bien entendu, débuter le tout juste avant le lever du soleil à 6h30 du matin.

La silhouette des géants à Tunnel View

Un peu plus d'une heure de route plus tard, j'arrive à Tunnel View, l'un des lieux incontournables de Yosemite. La luminosité commence à apparaître dans le ciel et les silhouettes de El Capitan et du Half Dome sont bien visibles. En général, il y a toujours des centaines de personnes à cet endroit, mais à cette heure là (5h40), je suis seul au monde.

En dehors du vent qui fait bouger les feuilles des arbres et quelques sauterelles au loin, le silence est incroyable. Pas le moindre bruit de véhicule, pas de voix humaine, rien. Beau, indescriptible et intense.

Je reprends la route sans perturber le silence grâce à ma propulsion électrique, et m'arrêterai à deux autres reprises pour profiter du paysage et de cette atmosphère au calme irréel :

Le long de Glacier Road

40 nouvelles minutes de route me mènent au bout de Glacier road, à Washburn point, où le soleil commence presque à faire apparition derrière le Half Dome. Magnifique ! Je prends quelques photos, mais déjà quelques voitures arrivent et la tranquillité disparaît.

Je décide donc de la retrouver rapidement en débutant ma randonnée pour Sentinel Dome, où un seul autre véhicule est garé sur le parking.

Washburn Point quelques minutes avant le lever du soleil

Le soleil éclaire rapidement les environs et je parcoure les 2 premiers kilomètres qui mènent au pied du dôme, dont l'ascension est assez facile. Là haut, à 2476 mètres d'altitude, la vue à 360 degrés est parfaite. D'un côté, le soleil éblouissant vers le Half Dome, de l'autre El Capitan et la vallée de Yosemite qui se retrouvent progressivement dans le soleil.

Au sommet de Sentinel Dome

La vue panoramique à 360 degrés en photosphère. On peut voir le Half Dome, El Capitan, et les deux grandes chutes d'eau presque à sec dans la vallée :




Je descends alors du dôme de granite pour poursuivre mon chemin et réalise que je n'ai pas encore croisé d'animal sauvage, malgré le calme et l'heure matinale.
A croire que quelqu'un lisait dans mes pensées, car je lève la tête et me voici à moins d'une vingtaine de mètres de cette impressionnante créature en plein petit déjeuner végétarien :

 Un ours dans la lueur du jour qui se levait derrière lui

L'ours est au bord du sentier et je devrais passer à moins de dix mètres de lui pour continuer mon chemin, ce qui n'est pas possible. Je sais qu'il ne faut surtout pas le surprendre, car un ours peut être agressif si il se croit en danger.

Si voir des ours à Yosemite est une habitude (cela nous arrive à chaque fois - à une seule exception près cet été où on avait traversé en vitesse sans s'arrêter), être absolument seul face à l'un d'entre eux est une autre histoire. Pas de dizaines d'humains autour de moi ni de véhicule pour me réfugier au cas où... C'est juste lui et moi. Et un ours peut courir jusqu`à 40 km/h, donc...

Je dois lui signaler ma présence pour pouvoir passer, car il ne bouge pas et dévore ses feuilles tranquillement. Il faut qu'il me voie et comprenne que je ne suis pas une menace.

Ce n'est pas un petit specimen...

Je tape donc ma canne par terre et siffle un coup en gesticulant dans sa direction pour paraître plus grand... La suite ? Pas vraiment ce que j'espérais !

L'ours ne m'avait pas encore repéré, il tourne immédiatement la tête dans ma direction et se dresse debout pour mieux me voir. Il doit facilement faire deux mètres de haut sinon plus dans cette position. Mon rythme cardiaque monte en flèche. Il est énorme !
A ce moment là, je pense très honnêtement finir comme Leonardo Di Caprio dans "The Revenant".

C'est du 50/50. Soit il me fonce dessus et je suis foutu, soit il décide d'aller finir son petit dèj plus loin et sans viande :-)
Deux interminables secondes s'écoulent, et l'ours se remet à quatre pattes et déguerpit à toute vitesse dans la direction opposée.



J'avance rapidement tout en gardant un oeil sur l'ours qui continue de s'éloigner. Je me dis cependant qu'il reste 5 kilomètres de marche et que je vais en rencontrer d'autres, c'est juste inévitable.
Demi-tour ou pas ? Je décide de continuer, loin d'être rassuré.

L'ombre et le profil d'El Capitan

J'essaie donc d'être "bruyant" et tape ma canne sur le granite ou sifflote régulièrement pour annoncer ma présence. Dommage car je voulais pouvoir profiter du silence, mais ce ne sera plus possible.

J'arrive alors vers ce joli couloir de verdure dense avec un mauvais pressentiment :



Nous sommes à la fin de l'été et Yosemite est sec. Tomber sur un groupe d'arbres et de fougères indique la présence d'eau, et donc... augmente la probabilité de tomber sur des ours en plein festin. Je marche à peine dix mètres de plus et paf, devinez quoi ? Un ours à une vingt-cinquaine de mètres face à moi, là encore à proximité du chemin.

Etant plus loin, je lance un "oh oh" assez fort pour alerter de ma présence.
A ma gauche, à une dizaine de mètres environ, des bruits impressionnants de gros animaux qui fuient dans l'épaisse végétation se font alors entendre. Si vous avez déjà regardé un film où des monstres courent après quelque chose dans la forêt, et bien je peux vous dire qu'en vrai, c'est encore plus impressionnant en termes d'intensité sonore !

Il devait y avoir au moins deux ou trois gros animaux, peut être plus. Bref, eux sont partis, la tactique a marché.

Mais mon ours au bord du chemin, est-il parti ? Que nenni. Le voilà qui me regarde fixement et qui ne bouge pas. Il est jeune et pas trop gros, mais je ne veux pas qu'il prenne trop confiance donc je décide d'avancer en tapant ma canne et sifflotant.

Il me fixe en restant immobile alors que j'approche de lui. Je passe d'un pas décidé à moins de quinze mètres de lui, on se dévisage mutuellement, et tout se passe bien. Pfiou !

Taft Point

J'arrive ensuite à l'étape finale de ma randonnée, Taft Point, et une fine pluie commence à tomber durant quelques minutes. Il est désormais 8 heures du matin et je croise quelques randonneurs, certains équipés de spray au poivre anti-ours, d'autres avec une petite clochette attachée à leur sac à dos pour faire du bruit en permanence. Pas des amateurs comme moi !



La vue à Taft Point sur la vallée de Yosemite est superbe. El Capitan est en plein soleil, le ciel un peu nuageux mais rien de bien grâve, car j'ai eu ma dose de belles images et d'aventure ce matin là. Je profite de la vue pendant de longues minutes et capture quelques unes des impressionnantes fissures dans le granite à cet endroit là :


Je rejoins ensuite la voiture, et le parking du chemin de randonnée est plein à craquer, alors qu'il n'est que 9 heures du matin.

Deux heures plus tard, je suis de retour au chalet où les employés de Tesla sont au travail :

Pose des panneaux solaires

Il n'est que 11 heures du matin mais j'ai déjà l'impression d'avoir vécu une journée bien complète en étant passé par toutes les émotions !





dimanche 15 septembre 2019

La retraite aux USA en 2019

Après avoir parlé du rêve américain en 2019, puis vous avoir donné 5 chiffres fascinants sur l'argent aux Etats-Unis, nous voici au dernier article de cette "trilogie" sur l'argent, à savoir la retraite. L'idée est d'expliquer quel est notre plan personnel pour la retraite, en tous cas à l'heure actuelle, car le plan évolue assez fréquemment.

Je pourrais prendre ma retraite dans 12 ans si je mets 62% de mes revenus de côté... Voilà qui semble intéressant !

Depuis notre arrivée aux Etats-Unis, nous vivons quasiment avec un budget mensuel constant que je vous avais détaillé dans cet article sur le coût de la vie. En revanche, le business marche bien et nos revenus ont doublé, ce qui laisse donc beaucoup de place pour les économies.

Du coup, mettre de côté 50% ou plus de nos revenus n'est pas vraiment compliqué, et c'est ce que je fais depuis au moins deux ans maintenant.

Le calculateur ci-dessus estime donc qu'au rythme actuel et si nos revenus restent constants, je pourrais prendre ma retraite dans 12 ans, soit à 48 ans, ce qui est plutôt sympa et ambitieux à la fois ! Mon objectif officiel est d'arrêter à 50 ans, mais pouvoir prendre ma retraite dans la quarantaine serait encore plus fort.

Prendre sa retraite dans 2 ans ? C'est "jouable" si on économise 95% des revenus durant cette période de temps.

Mais comment ça marche, concrètement ? C'est assez simple. Prenez votre budget mensuel, multipliez le par 300, et vous avez le montant requis pour pouvoir arrêter de travailler. Pour plus de détails sur ce numéro magique, je vous invite à lire l'article complet de Mr. Money Mustache sur le sujet (lui a pris sa retraite il y a 12 ans...  à 30 ans !)

Donc si vous vivez avec 1000 dollars par mois, il vous suffit d'avoir 300 000 dollars de côté pour prendre votre retraite.

Dans notre cas, avec 7000 dollars de budget, le nombre magique pour prendre notre retraite est de... ahem... 2,1 millions de dollars.

Voilà une pile d'un million de dollars en billets de 100. Ca paraît plus "jouable" vu de la sorte, non ?

Ok, donc maintenant il faut que je sois deux fois millionaire pour prendre ma retraite, super nouvelle ! Mais c'est sans compter sur notre nouvelle meilleure amie : L'économie américaine !

Car la clé pour pouvoir arrêter de travailler, c'est d'avoir suffisament d'argent placé qui rapporte 5% nets par an ou plus, de sorte à pouvoir utiliser 4% de cette somme pour vivre. Ainsi c'est cet argent qui va "travailler" à l'infini, permettant effectivement de ne plus avoir besoin d'autres revenus.

Et la bonne nouvelle, c'est que les options ne manquent pas pour obtenir 5% de retour sur investissement annuels. La bourse US, ajustée après inflation, rapporte historiquement 7 à 8 % par an depuis sa création (et pour les pessimistes : Ces chiffres incluent les récessions - ce qui veut dire que les très bonnes années sont largement au dessus, par exemple 19,4 % en 2017).

Si cela ressemble à une maison, selon l'économie américaine, c'est plutôt une mine d'or. Elle a pris 100 000 dollars de valeur en à peine 3 ans. Si on décidait de vivre avec 1000 dollars par mois, je pourrais la vendre et prendre ma retraite... maintenant !

L'autre moyen de bien placer son argent est l'immobilier. Notre maison prend pratiquement 10% de valeur par an et nous sommes encore très très loin des prix de San Francisco, donc il y a encore de quoi faire.

C'est la raison pour laquelle on en a acheté une deuxième qui se paie toute seule grâce à AirBnb. Il y a aussi des gens qui investissent dans 2, 3 ou 4 AirBnbs et prennent leur "retraite" dans la foulée, dans la mesure où leur seul travail est de gérer leurs locataires temporaires.

Et puis j'investis aussi beaucoup dans Fundrise, où je possède un petit morceau de... 169 propriétés à ce jour, réparties aux 4 coins des Etats-Unis :



Donc voilà à quoi ressemble notre plan pour le futur. Investir massivement tous les mois de façon diversifiée (marchés, immobilier, etc.) aux quatre coins des US, faire ça pendant 10-12 ans, et on devrait arriver au nombre magique qui permette d'arrêter de travailler.


Cela pourrait aussi aller plus vite si je décidais de vendre mon business à un prix approchant notre nombre magique, par exemple... Il y a plusieurs chemins pour aller à Rome, et nous travaillons sur 2 ou 3 chemins à la fois, donc ça devrait le faire !

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'en faire part en commentaires.


dimanche 8 septembre 2019

A la conquête de Bennettville - Yosemite

Début juillet, nous avons fait un petit road-trip dans la Sierra Nevada. Sur le chemin du retour, nous avions décidé de randonner dans la haute Sierra, qui est inaccessible pendant une grande majorité de l'année, la faute à une épaisse couche de neige.

Vue au début du sentier

Depuis quelques temps, j'utilise l'app et le site web AllTrails.com pour planifier nos randonnées, et cela nous a permis de dénicher pas mal de marches sympathiques. L'avantage est que l'on peut facilement filtrer les randos en fonction de leur longueur et du niveau de difficulté, ce qui est parfait quand on a des enfants ou un temps limité pour randonner par exemple.

Le profil de notre randonnée sur AllTrails

Pas besoin d'acheter des cartes de randonneurs quand on utilise AllTrails, car tout est là. Il est même possible de télécharger les cartes pour pouvoir les utiliser sur son téléphone et se guider via GPS là où il n'y a pas de réseau.

C'est grâce à AllTrails que j'ai découvert cette randonnée juste à l'Est de Yosemite qui mène à une ville minière abandonnée dans la montagne nommée Bennettville.On se gare près de Tioga lake et commence à suivre ce qui ressemble à une ancienne route à travers les champs. Le temps est parfait, ni chaud ni froid (on se trouve à 3000 m d'altitude), et le ciel d'un habituel grand  bleu californien :


L'aventure commence cependant assez rapidement pour notre petite troupe. En effet, la neige est encore bien présente et si passer des bancs de neige à pied n'est pas trop un problème, c'est une autre histoire quand il s'agit de traverser de véritables ruisseaux éphémères créés par le fonte des neiges.

Les pieds nus dans l'eau à 4-5 degrés, même pas mal !

Les obstacles sont nombreux et demandent de l'ingéniosité, car  à certains endroits le chemin est complètement inondé, à d'autres rendu invisible par la neige ou des arbres tombés en travers. Les détours sont donc fréquents !

Ce lac déborde et nous oblige à faire un détour

Nous arrivons à  Bennettville pour midi, et apercevons les deux cabanes restantes au milieu des arbres. La fonte des neiges est trop intense dans les parages et un gros torrent nous empêche d'en approcher, malgré plusieurs essais de ma part pour construire un pont de fortune ou trouver un endroit traversable à pied.

Le torrent qui nous empêchera d'accéder à Bennettville

Bennettville fut fondée  en 1860 par Mr. Bennett, un entrepreneur qui avait pour rêve ultime de créer une ville minière de 30 000 habitants dans ces montagnes. Les premiers forages furent prometteurs et de l'or fut découvert, ce qui attira suffisamment de monde pour lancer la création d'une route qui traverse la Sierra Nevada d'ouest en Est.

L'entrée des mines est quasiment bouchée par la neige

Au final, après des années d'essais peu fructueux, la mine ne produira jamais assez d'or pour justifier l'installation d'une telle ville dans les montagnes. La route fut cependant construite durant cet intervalle de temps, et est aujourd'hui connue sous le nom de Tioga road (highway 120). Bennetvill sera complètement abandonnée en 1890.

C'est donc grâce à l'obstination de Bennett qu' il est aujourd'hui possible de traverser Yosemite d'Ouest en Est, même si la route actuelle a bien évidemment été largement améliorée, modifiée et élargie.

Après toutes ces années, on peut toujours voir les traces de l'ancienne route empruntée par les chevaux

Après notre pique-nique dans la petite vallée où se trouve Bennettville, nous prenons le chemin du retour. Toute cette humidité couplée à la hausse des températures fait que les moustiques pullulent, et nous nous faisons littéralement dévorer !

L'eau ruisselle de partout depuis le manteau neigeux

De retour à la voiture après plusieurs heures d'aventure, enfants et parents sont ravis. "C'était fun !" disent les kids à l'unisson. Nous entrons ensuite dans Yosemite, et le ranger à l'entrée du parc me pose la question classique : "Vous pouvez aller jusqu'où avec cette voiture ?", voyant que c'est une Tesla et donc électrique. Il est bluffé quand je lui réponds que je peux aller jusqu'à Sacramento avec mon "plein". 10 ans après la sortie de la première Tesla, les gens pensent donc toujours qu'un véhicule électrique n'a pas d'autonomie.

Nous traversons ensuite le parc d'Est en Ouest et en profitons pour photographier quelques uns de nos endroits favoris :

Tenaya Lake et Tioga road

Half Dome depuis Olmsted Point

Voilà pour cette journée d'aventure démarrée le matin à Mammoth Lakes et terminée le soir dans notre chalet à Groveland, où nous passons les deux jours suivants avant de rentrer à la maison. Nous avons roulé plus de 2 heures depuis la discussion avec le ranger, et la voiture a plus de "jus" que lorsqu'il nous a posé la question. Nous avons fait toute cette distance sans consommer d'énergie. Les routes de Yosemite doivent être magiques ! (ou tout en descente dans ce sens :-) )

dimanche 1 septembre 2019

Cinq jours en Bolivie

L'un de mes objectifs cette année est de poser le pied sur les deux continents qui m'ont résisté jusqu'alors : L'Amérique du Sud et L'Océanie. La première étape était donc la semaine dernière en Bolivie, où j'avais été sélectionné pour intervenir à la conférence ng Bolivia.

Vue de ma chambre le matin de mon arrivée en Bolivie, après... 32 heures de voyage ! La statue du Christ sur la montagne est plus grande que celle de Rio de Janeiro, ce qui fait la fierté des locaux.

Voyager de Sacremento à Cochabamba fut une sacrée aventure, avec pas moins de 4 vols pour arriver à destination : SMF - EWR - LIM - VVI - CBB (Soit Sacramento - Newark, New Jersey - Lima, Pérou - Santa Cruz, Bolivie - Cochabamba, Bolivie).

J'avais prévu d'arriver la veille de la conférence et de repartir deux jours après histoire de pouvoir visiter la ville et d'en profiter un peu sur place.

Une brouette, quelques fruits frais, une intersection, et voilà un business qui roule !

C'était donc ma première visite en Amérique du Sud, et aussi ma première véritable immersion dans un pays où l'anglais n'est pas forcément parlé du tout. Je ne connais pas l'espagnol, et même si certaines choses se lisent assez facilement, mes hôtes organisateurs de la conférence ont redoublé d'efforts pour que je suis accompagné aussi souvent que possible par quelqu'un qui parle anglais.

Je n'avais rien demandé, et j'avoue apprécier me promener tout seul dans les rues lorsque je visite un nouvel endroit, mais l'hospitalité locale voulait s'assurer de mon bien être et j'ai donc bénéficié de chauffeurs bienveillants pour me transporter aux quatre coins de Cochabamba, la quatrième ville du pays avec 630 000 habitants.

Je ne suis pas le genre à faire des selfies, mais mes nouveaux amis Boliviens étaient tellement contents d'avoir quelqu'un qui vienne des USA pour leur conférence que j'ai fini "star des selfies malgré moi" durant ces quelques jours.

Que retenir de la Bolivie ? L'hospitalité en premier lieu. Comme en Inde l'an dernier, j'ai été traité comme un roi et les gens n'hésitaient pas à se lever à 5 heures du mat' pour venir me chercher à l'aéroport ou m'emmener dans un bon restau à l'autre bout de la ville sans que je n'aie jamais rien demandé.

J'ai été également surpris de voir que finalement, la Bolivie me faisait assez penser à un mélange d'Inde et d'Afrique du Sud, mes deux autres références personnelles dans l'hémisphère sud. Même si la conduite et le trafic étaient 100 fois moins intenses qu'en Inde, voir des gens passer au feu rouge, les piétons courir pour traverser entre des dizaines de voitures, et des fils électriques pendre au niveau des piétons dans la rue était une expérience assez courante.

En Inde, j'avais vu des échafaudages en bambous. En Bolivie, ils utilisent des branches d'arbres pour soutenir les étages d'immeubles en construction, ce qui était assez original :



Un mystère que je n'aurai jamais résolu est que tous les bâtiments à plusieurs étages que j'ai vus semblaient ne jamais être terminés. C'est à dire que des gens habitaient dans les étages du bas, les étages du milieu étaient... pas finis et à moitié squattés (ou habités légalement mais dans des conditions primaires - pas de fenêtres ni de finitions sur les murs et sols, que du béton !) et les étages supérieurs complètement abandonnés.

C'était le cas même sur des constructions récentes et au style assez moderne :

Un classique à Cochabamba : Rez de chaussée et premier étage finis, deuxième étage à moitié terminé, et rien au troisième...

Pour le reste, les rues et bien souvent les vêtements sont hauts en couleurs, et ça c'est vraiment dépaysant :

Bus typique comme on en croise toutes les 5-10 minutes dans les rues

En terme de gastronomie, les boliviens aiment les grosses assiettes bien remplies, alors me voilà avec le plat typique de Cochabamba, dont je n'ai évidémment pas retenu le nom espagnol, mais qui consiste en une montagne de viande sur un lit de frites - très bon, mais j'ai pris deux kilos en cinq jours !

Je crois avoir mangé tous les jours pommes de terre + viande, ce qui semblait être la seule option partout où je suis allé !

Eglise typique à Cochabamba

Cochabamba est à 2560 mètres d'altitude dans la cordillère des Andes. La ville est surnommée "ville du printemps éternel" car les températures y sont quasi constantes toute l'année.

Cela reste très surprenant pour moi car c'était (en théorie) l'hiver là bas, et il faisait 5 degrés la nuit puis 26 l'après-midi, et ce tous les jours ! Du coup, il faut en permanence mettre ou enlever des couches de vêtements pour ne pas avoir trop chaud ou trop froid.

Les fans de vieilles coccinelles sont nombreux en Bolivie ! J'en ai vu une bonne dizaine en cinq jours là bas.

Du coup, Cochabamba restera le seul endroit que j'aie visité dans le monde à ce jour où ma chambre d'hôtel n'avait ni chauffage, ni climatisation ! Les locaux me l'ont confirmé : La plupart des maisons n'ont ni l'un ni l'autre, l'isolation et le climat clément font le reste, ce qui est plutôt cool.



Monter des escaliers ou courir à Cochabamba fut un vrai challenge en raison de l'altitude couplée à la pollution. Comme en Californie, le climat et très sec et des feux de forêts grignotaient les bords de la ville, apportant une odeur de brûlé et un brouillard de fumée de temps à autre.

Rue typique avec ses boutiques, chariots de vente de fruits un peu partout, et les fils électriques dans tous les sens

Pour mon dernier jour, j'ai visité rapidement une seconde ville, la plus grande du pays, Santa Cruz de la Sierra, où le climat était lui tropical car la ville est située entre Amazonie et Andes.

J'étais trempé après une demie heure de marche, ce qui ne m'a pas empêché de prendre quelques photos sympas :

Cathédrale de Santa Cruz

Bâtiments du gouvernement local



Voilà donc pour cette aventure en Bolivie. Le retour fut aussi long que l'aller avec 4 nouveaux vols: Cochabamba - Santa Cruz - Sao Paulo, Brésil - Houston, Texas - Sacramento, Californie.

Du coup, j'ai mis le pied dans trois pays sud américains : Bolivie, Pérou et Brésil, même si je ne suis pas sorti de l'aéroport dans ces deux derniers.

Heureusement, malgré des retards sur presque tous mes vols, aucune correspondance de loupée donc j'ai pu rentrer sans encombres d'un voyage bien long mais fort sympathique.

Prochains voyages internationaux : Londres fin septembre puis Australie en octobre !