mardi 30 septembre 2014

Premier bilan : 90 jours de soleil !

Lors de notre première expatriation, j'étais fan de bilans en tout genre que je publiais assez souvent. J'avoue avoir eu un peu plus de mal à trouver la motivation de faire un premier bilan de cette nouvelle aventure, principalement parce que tout se passe très bien, et que nous n'avons aucun regret d'avoir à nouveau traversé l'océan, bien au contraire ! Je vais donc m'atteler à nouveau à l'exercice sous la même forme que par le passé, à savoir "on aime", "on aime pas", "c'est surprenant".

Coucher de soleil sur le Natural Bridge de Santa Cruz

On aime :
  • Le climat (et les palmiers) ! Depuis notre arrivée, 90 jours de soleil pour 3 ridicules jours de "pluie" à Sacramento, un ciel toujours bleu et des températures dignes d'un véritable été. C'est simple, on est toujours en short et on a encore mangé dehors hier. De quoi confirmer les stats qui placent Sacramento comme étant la ville la plus ensoleillée au monde de juin à septembre inclus.
  • La Californie : Notre nouvelle aire de jeu est immense et nous avons déjà exploré une bonne partie du nord et des montagnes, pour pouvoir mieux nous concentrer sur les déserts et le sud lorsqu'il y fera plus frais. De la mer à la montagne en passant par la forêt et le désert, la variété des paysages est totale ! Pour illustrer à merveille ce contraste, c'est d'ailleurs en Californie qu'on trouve le point le plus élevé des USA continentaux (Mont Whitney, 4421 m) et le plus bas (Badwater, vallée de la mort - 86 m sous le niveau de la mer)
Les merveilles naturelles de Californie
  • Avoir un business aux USA : C'est LA question qui brûle les lèvres de tous les gens avec qui j'échange : "Est-ce que ta boite marche bien ?". Et bien oui, tout va super bien. Je reçois des demandes de clients potentiels chaque jour de la semaine et doit refuser plus d'offres que je n'en accepte. Ici, les gens sont très orientés networking et n'hésitent pas à passer le mot lorsque vous faites du bon boulot pour eux. Et puisqu'ici, parler argent n'est pas tabou, je vous dirai juste que ce mois-ci, je vais déjà dépasser le salaire médian annuel d'un ingénieur logiciel sénior sur Sacramento. Tout va donc très bien, j'ai la moyenne d'assurée.
  • La vie ici : Avec tous ses avantages tels que magasins ouverts à toutes heures, tout le monde prêt à nous aider quoiqu'il arrive, des grands espaces, pas ou peu de contraintes, les parcs nationaux, beaucoup d'optimisme et de sourires... 
Bienvenue en Californie !

On n'aime pas :
  • Le fait que rien ne marche du premier coup : Nous avions oublié que beaucoup de choses sont assez archaïques et demandent plusieurs essais avant de connaître la réussite. Lorsque Comcast vient installer internet et la TV, cela prend 3 heures et l'essai de 4 modems/routeurs différents avant de trouver celui qui marche. Lorsque l'on achète à IKEA, on réalise que l'étiquette ne correspond pas au contenu de la boite. Lorsqu'on reçoit une commande Amazon, elle est endommagée (ou n'arrive jamais). Nous avons eu au moins 5 ou 6 objets à retourner ou échanger suite à ce genre de problème. Le processus se fait sans douleur ni contestation car le client est roi, mais c'est juste du temps de perdu, ce qui est toujours frustrant. 
Adeline a dû s'y reprendre à 3 ou 4 fois afin de pouvoir passer son permis (qu'elle a réussi du premier coup), juste à cause de broutilles administratives... Elle a reçu sa carte une semaine après. J'avais passé le permis une semaine avant elle et ait reçu ma carte... aujourd'hui, plus d'un mois après ! Tout finit donc par marcher, il suffit juste d'être patient :
Mon permis Californien ! Adeline ayant aussi son permis et son autorisation de travail, nous avons fini les formalités administratives et sommes à 100% Californiens cette fois-ci. Ce qui aura tout de même pris 3 mois !

  • Les aspects consuméristes : J'ai détesté faire les magasins lors de notre installation car le choix est immense, les prix semblent toujours super attractifs, si bien que se décider prend là encore du temps et est au final plus compliqué que prévu. On voudrait tout acheter, ce qui n'a pas de sens mais montre bien qu'ils sont super forts en marketing ! Il y a toujours autant de pubs à la télé, qu'on essaie donc de regarder le moins possible. Au final, rien de bien grave si on ne passe pas sa journée devant la télé ou dans les magasins.
Au bout de 3 mois, je suis toujours fasciné de lire "San Francisco" et "Los Angeles" sur les panneaux d'autoroute autour de chez nous. C'est bête, mais ça me rappelle tout le chemin parcouru pour arriver jusqu'ici. We did it!


C'est surprenant :
  • De voir à quelle vitesse on se réadapte : Faire ses courses à 21 heures ou le dimanche à 15 heures ? Pas de problème. Replonger en immersion totale dans le monde anglophone ? Nickel. S'adapter aux différences culturelles parfois surprenantes ? Aucun soucis. Au final, ce qui nous surprend le plus, c'est justement de retrouver facilement nos repères de la première expatriation. Nous sommes à 9000 kms de la France et pourtant pas en territoire inconnu. Quant à Thomas, le voir dire "Hi" en faisant coucou à tout le monde a quelque chose de magique... Lui n'a même pas besoin de s'adapter, il absorbe tout ! 
Allez, juste une petite pépite de décalage culturel pour finir : La semaine dernière, entretiens chez un client potentiel durant lequel je me fais bombarder de questions techniques par 11 ingénieurs différents pendant 2 heures. A la fin de l'entretien, l'un d'entre eux me pose la dernière question, présentée comme "vitale et ultime". Je m'attends à tout sauf à ça : "Quel est ton hamburger préféré ?". Allez, c'était sur le ton de l'humour bien évidemment, mais ça valait le coup de vous la raconter !
Panache de fumée du King fire, qui brûle depuis plus de 17 jours...

  • Les phénomènes naturels et climatiques : Après les tornades dans le New Jersey, nous avons eu droit au tremblement de terre de Napa il y a quelques semaines. Et les feux de forêt comme le King fire que nous avons vu de près en rentrant du lac Tahoe il y a deux semaines. Voir les hydravions et hélicoptères survoler les flammes à quelques centaines de mètres de la route est une expérience pour le moins surprenante. Le panache de fumée était visible jusqu'à Sacramento, à 80 kms de là. On s'y fait, tout comme les locaux qui n'y prêtent plus trop attention.
Voilà pour ce "petit" bilan des trois premiers mois. En espérant signer pour 90 nouveaux jours de soleil !


samedi 27 septembre 2014

Crater Lake, Oregon

La dernière étape de notre road-trip de septembre 2014 nous emmenait donc en Oregon, sur les bords de Crater Lake, le lac le plus profond des USA avec jusqu'à 600 mètres d'eau au point le plus profond. La météo est encore une fois parfaite, malgré quelques craintes en raison des feux de forêt qui sévissent à quelques dizaines de kilomètres de là.

Demeure abandonnée à Fort Klamath, à quelques kilomètres de Crater Lake

Après 4 jours de route et pas loin de 800 kilomètres parcourus, dont 85 ce matin-là, nous y voici :

Bienvenue à Crater Lake !

Passage rapide au visitor center pour tamponner notre passeport des parcs nationaux (et faire un changement de couche !), avant de prendre la route circulaire qui fait le tour complet du cratère en 53 kilomètres. Nous faisons un premier arrêt à Sun Notch, où une courte randonnée en côte permet d'accéder à plusieurs points de vue sur le lac :

Le rocher de Phantom Ship vu depuis Sun Notch

Et là, waouh. Quelle vue ! Les couleurs, l'odeur des arbres, la température douce de montagne, ce bleu infini et la taille de ce cratère volcanique rempli d'eau (en moyenne 9 kilomètres de diamètre) sont tout simplement uniques. On a beau l'avoir vu des centaines de fois en photo, aucune image ne peut faire justice à la beauté de ce paysage.

Un autre point de vue sur Phantom Ship, avec une superbe réflexion des bords du cratère sur l'eau

Au sud-est de Crater Lake se trouve Pinnacle Valley, une vallée où l'on peut voir des cheminées de fée formées par des fumerolles et des cendres volcaniques. Disons que ce n'est pas le genre de truc qu'on voit tous les jours :

Les Pinnacles

En dehors de la région des Pinnacles, visiter Crater Lake est assez facile en termes de planification car il suffit de suivre la Rim Road et de s'arrêter aux nombreux points de vue disséminés tout autour du lac. Il y en a plus d'une trentaine :

C'est magnifique, que dire de plus ?

Voir Crater Lake m'a fait penser aux jeux vidéo 3D où les modélisations de l'eau et de ses reflets sont tellement belles qu'elles en paraissent irréalistes car trop parfaites. Ici, le lac étant bordé de montagnes le protégeant du vent, étant interdit à la navigation de plaisance et n'étant traversé par aucun cours d'eau, l'eau est parfaitement immobile, ce qui permet des reflets magnifiques de clarté, tant pour les nuages que pour les montagnes des alentours. Le seul bateau des tours organisés par les rangers du parc y dessine donc des courbes dignes du meilleur algorithme vidéoludique, comme on peut le voir ci-dessus.

En haut à droite, on peut voir un feu de forêt et le mont Thielsen enneigé

N'ont-ils pas l'air heureux d'être à Crater Lake ces deux-là ?

On pourrait presque se demander où est le lac et où le ciel tellement l'effet miroir est surprenant

Nous avons pris tout l'après-midi pour parcourir le tour du lac aussi lentement que possible. Mon objectif étant d'être sur place pour le coucher de soleil, l'heure du photographe ! Pas toujours facile à gérer avec les distances, la faim, la fatigue et un petit Thomas de 15 mois. Mais ce jour-là, nous avons réussi :

Wizard Island, le volcan au milieu du volcan, au coucher de soleil

Les bords du lac deviennent roses, la lune se montre...

...jusqu'à elle aussi se réfléchir sur les eaux du lac

La nuit tombée, nous rejoignons l'hôtel à Union Creek, petit (et unique) îlot de civilisation situé à une quarantaine de kilomètres du cratère. Nous sommes, comme bien souvent, les derniers à y prendre nos quartiers : "You must be Alain" me dit la gérante, contente de pouvoir fermer boutique après nous avoir donné la dernière clé en sa possession. Comme dirait quelqu'un que je connais bien : Quelle belle journée !

Vous pouvez voir toutes nos photos de Crater Lake en cliquant ici. Prochain et dernier article du road-trip la semaine prochaine, avec quelques photos supplémentaires de l'Oregon !

mardi 23 septembre 2014

Autour de notre maison...

Petite pause dans notre road-trip volcanique pour vous montrer quelques photos du quartier où nous vivons. C'est en effet la première fois que nous vivons dans une ville de 500 000 habitants (et capitale qui plus est !), et pourtant... Nous n'avons jamais eu autant de verdure et de grands espaces autour de nous :

Voici Sacramento. L'aéroport international est tout en haut à gauche. le centre ville en bas au milieu, et notre quartier, North Natomas, est marqué par une petite étoile entre le centre ville et l'aéroport (cliquez sur l'image pour voir + grand)

Toute la zone visible ci-dessus est accessible en 20 minutes maximum depuis la maison ! L'aéroport est à 6 minutes exactement, ce qui est assez dingue... Tout ceci est rendu possible grâce aux freeways (les grandes autoroutes représentées en orange ci-dessus), qui sont à la fois gratuits, gigantesques (entre 6 à 12 voies de circulation) et qui surtout passent partout où il faut. Vous voulez aller en plein centre-ville ? Allez hop, voilà 10 voies de circulation pour vous y déposer ! 

Nous sommes à 30 secondes de l'Interstate 5, (et sur l'Interstate 21, hé hé) un freeway monumental qui relie le Mexique au Canada via San Diego, Los Angeles, Sacramento, Portland, Seattle et Vancouver. De quoi donner envie de prendre la route...

Creekside, notre lotissement, est entouré de champs et de parcs

En zoomant un peu, on arrive sur Creekside, notre lotissement. Tout ce qui est sur l'image ci-dessus est à moins de 5 minutes à pied de notre maison (qui est quasiment au centre). En haut à gauche, un collège. En bas à droite, il y a un centre commercial avec toutes commodités (restaurants, essence, supermarchés, coiffeurs...)

Vu d'en haut, on pourrait croire que toutes ces maisons sont petites et serrées. Voilà donc un aperçu des maisons "les plus petites et serrées" du quartier, juste en face de chez nous, avec un gros pick-up devant pour vous donner une idée :

Quelques maisons typiques, bien que celles-ci aient leur garage à l'arrière pour gagner en largeur. Cliquez ici pour en voir plus.

La vraie magie de la vie dans ces lotissements, c'est les parcs. A 100 mètres dans la maison, on a ceci :

Les aires de jeu sont couvertes... Pas pour la pluie, non non. C'est pour le soleil, sinon les jeux seraient brûlants !

On joue à l'ombre, et il y en a pour tout le monde...

En bonus, l'aire de pique-nique couverte avec barbecue

Terrains de foot avec palmiers !

Un autre parc se situe à peine plus loin, lui est idéal pour courir car très grand. Par temps clair (soit très souvent), on peut même voir les montagnes de la Sierra Nevada autour du lac Tahoe à l'horizon. Soit une visibilité de 120 kilomètres !

A l'horizon, la Sierra Nevada, vue depuis North Natomas Park. Oui, nous sommes toujours en ville !

Ce parc-là a aussi un petit lac où viennent se reposer des dizaines d'oies sauvages. Il n'est pas rare d'y voir des lièvres, voire même des espèces de dindes sauvages, qui viennent jusque dans notre rue !

Pour éviter les désagréments, il existe aussi un peu partout des parcs à chiens, où les chiens jouent et font leurs affaires entre eux sans gêner personne, ni décorer les trottoirs. Les maîtres restent tranquillement à discuter ou à lancer des balles sous les parasols.

Ce qui m'épate aussi, c'est les infrastructures scolaires. Chaque école a son propre stade, des parkings immenses et des installations qui semblent tout neuves. Regardez un peu ce lycée au sud de Natomas Park :

Ceci est un lycée... Stade avec gradins et peint aux couleurs des "Tigers", l'équipe de foot US de l'école. 4 terrains de baseball, 8 terrains de tennis, panneaux solaires sur tous les toits. Ça sent la première puissance mondiale, quoi !

Voilà de quoi vous donner une meilleure idée de notre cadre de vie. Pas de quoi nous inciter à prendre la route tous les week-ends, n'est-ce pas ? En tous cas, nous nous plaisons grandement dans notre nouveau quartier, qui est par ailleurs extrêmement diversifié : Tous les continents y sont représentés (pas sûr pour l'Océanie, mais les autres définitivement oui).

Le rêve Américain, c'est vraiment pour tous, quelque soit son origine et sa couleur de peau, on peut réussir ici. La preuve se trouve dans notre propre rue. Et c'est aussi pour ça que ce pays est vraiment à part !

samedi 20 septembre 2014

Lava Beds National Monument

"Travel often; getting lost will help you find yourself"
- Holstee Manifesto

La seconde étape de notre premier grand road-trip de l'année nous a emmené du côté de Lava Beds National Monument, à un peu plus de 2h30 de route de Lassen Volcanic.

L'entrée sud-est de Lava Beds

Lava Beds est devenu un parc national pour préserver les quelques 800 tubes de lave qui y ont été découverts. Un tube ou tunnel de lave est formé par une coulée volcanique qui s'est refroidie en surface en formant une croûte solide, mais dont le cœur est resté fluide, permettant à la lave de continuer à s'écouler. Lorsque la coulée cesse d'être alimentée par la lave en fusion, elle se vide et laisse une cavité en forme de galerie. Que l'on peut donc visiter à Lava Beds, tout comme nous l'avions fait par le passé à Craters of the Moon dans l'Idaho :

On descend dans le tube de lave !

Les tubes de Lava Beds ont été plus ou moins aménagés pour la visite. Il y a toujours un escalier ou une échelle pour y descendre lorsque l'entrée est abrupte. Au visitor center, les rangers prêtent des lampes pour l'exploration, mais attention car il faut les rendre avant 16h ! Le premier tube que nous avons visité était situé juste à côte du visitor center et complètement aménagé pour une visite facile :

Mushpot Cave se visite comme une grotte touristique, éclairée et tout

La majorité des tubes sont cependant dépourvus de lumière, et quelques secondes de marche suffisent pour se retrouver dans le noir total. Les tubes les plus difficiles nécessitent du matériel de spéléologie (casques, gants, etc.) car il faut ramper et surtout savoir s'orienter dans les différents tunnels pour pouvoir retrouver la sortie !

Dans Valentine Cave, pas de lumière ni de sol aménagé. Il faut souvent se baisser assez bas sur plusieurs mètres pour avancer.

Le tube de Valentine Cave était très sympa, car proposant juste assez d'aventure pour se faire un peu peur sans que cela ne soit vraiment difficile. Thomas était un peu sceptique au début de se retrouver dans le noir total avec juste deux lampes pour nous éclairer. Mais la fraîcheur, l'obscurité et le calme l'ont rapidement poussé à une bonne petite sieste tranquille ! Nous avons passé quelques endroits au plafond très bas, avant de faire demi-tour lorsque plusieurs tunnels se rejoignaient, histoire de ne pas nous perdre au retour. Il n'y a en effet aucun marquage dans le tube, il faut donc mémoriser son chemin et se retourner de temps en temps, car certaines intersections ne sont pas visibles si on ne se retourne pas, c'est piégeux !

Une belle entrée de tube de lave...

Certains tubes sont fermés pour ne pas déranger les chauve-souris qui s'y sont installées

Celui-ci s'est complètement écroulé, laissant une immense tranchée dans le paysage...

L'expérience la plus surprenante de la journée est arrivée de façon inattendue. Nous avions entendu parler de Big Painted Cave et de Symbol Bridge, deux grottes où se trouvent des peintures rupestres déposées par les indiens de la région il y a jusqu'à 1500 ans. Arrivés à Big Painted Cave après un kilomètre de marche, il nous faut plusieurs minutes avant de trouver la première peinture :

Quelqu'un semble avoir arrosé la peinture pour la mettre en évidence, ce qui n'est pas malin mais nous a permis de l'dentifier

Une fois l’œil adapté à la luminosité, on commence à en voir davantage :


Voyez-vous les triangles qui semblent dessiner des yeux ?

Mais c'est du coté de Symbol Bridge, 300 mètres plus loin, que le véritable festival allait commencer :

Notre première réaction : C'est pas possible, c'est des touristes qui l'ont fait ! Les dessins sont incroyablement bien préservés... Ça fait quelque chose de se retrouver face à ces peintures !

Sous ce pont de lave, les peintures sont à l'abri des précipitations. L'air circule facilement, ce qui évite l'accumulation de CO2 qui a fait tant de mal à Lascaux ou ailleurs...

Tout simplement fascinant..

Et dire que l'histoire et la signification de ces dessins ont été perdus, les tribus Modoc de la région affirmant ne pas savoir ce que cela veut dire. Ou ne veulent pas le révéler... Certains experts y voient des signes religieux, d'autres une description d'un système d'adaptation aux saisons (il y a beaucoup de soleils, c'est un fait !). Toutes ces peintures m'ont donné envie d'en voir plus et donc de visiter Petroglyph Point, au nord est du parc :

Les falaises de Petroglyph Point, un énorme rocher autrefois au milieu de l'eau...

Ici les gravures datent de 5000 à 6000 ans. Les indiens Modoc ont gravé les parois rocheuses depuis leurs embarcations, ce rocher étant alors une île. On peut en voir sur la photo ci-dessus (cliquez pour agrandir) mais surtout ci-dessous :

Les pétroglyphes en gros plan

Cette zone du parc est désormais fermée au public en raison de récentes dégradations faites par des imbéciles des temps modernes. Voyez en bas à droite de ma photo, la roche a été arrachée pour retirer les pétroglyphes. Les seules photos que nous avons pu faire étaient donc "de loin" (quelques mètres).

Heureusement que 1,3 kms de marche suffisent à préserver les superbes peintures de Symbol Bridge. Par chance, il semblerait que les imbéciles soient aussi fainéants !

Au nord de Lava Beds, Tulelake est la parfaite petite bourgade typique du Far West

J'ai adoré la partie nord de Lava Beds. Le lac de Tule est un refuge animalier où quelques secondes suffisent pour voir des envols d'oies sauvages, des pélicans, des oiseaux partout mais aussi des biches et des lièvres... Quelle effervescence de faune ! Et le paysage n'est pas en reste :

Nord des Lava Beds, à la frontière avec le refuge de Tulelake

Ce soir-là, nous entrons ensuite dans l'Oregon pour rejoindre Klamath Falls, avant de partir pour Crater Lake le lendemain, dernière étape de notre road-trip. La cerise sur le gâteau en quelque sorte, car ce que nous avons vu sur ces trois premiers jours avait déjà une bonne dose de magie !

Pour voir toutes nos photos de Lava Beds en diaporama commenté, vous pouvez cliquer ici

La suite au prochain épisode...










mercredi 17 septembre 2014

Lassen Volcanic National Park

Notre premier grand road-trip de l'année nous a emmené dans le nord de la Californie, une région assez méconnue bien que comportant bon nombre de curiosités comme le parc national de Lassen Volcanic. Après un peu plus de trois heures de route (intégralement hors interstate - pour apprécier le paysage et traverser des petites villes typiques) nous arrivions donc face au Lassen Peak, volcan atteignant les 3189 mètres d'altitude :

On the road again... Face à Lassen Peak !

Lassen Volcanic est souvent présenté comme le petit Yellowstone de Califonie :  Il y a en effet plusieurs zones à activité géothermique où l'on peut admirer fumerolles, sources d'eau chaude, mares de boue et autres geysers. Etant tous deux amoureux de Yellowstone, Lassen Volcanic ne pouvait pas nous décevoir ! La première chose qui frappe, c'est la beauté des paysages :

Montagnes, sapins, volcans, avec ces couleurs dignes du Wyoming...

La zone géothermique majeure de Lassen nécessite deux bonnes heures de randonnée et a été baptisée Bumpass Hell (l'enfer de Bumpass), en souvenir de Kendall Bumpass, un chasseur à qui est attribuée la découverte de l'endroit. L'histoire dit qu'alors que Bumpass mettait en garde des visiteurs "que le sol était fragile et brûlant, et qu'il suffisait d'une seconde d'inattention pour descendre en enfer", une de ses jambes a transpercé le fin manteau du sol pour finir dans les eaux brûlantes. Bumpass a été amputé de cette jambe, l'anecdote ayant fait le reste pour donner son nom à cette partie du parc :

Prêts pour partir en enfer à Bumpass Hell !

Arrivée sur Bumpass Hell. De nos jours, on s'y promène sur des pontons pour éviter les mésaventures !

Vous pouvez visiter Bumpass Hell à 360° grâce à cette photosphère réalisée sur place. Ma première !

Impressionnante fumerolle. La température y a été mesurée à plus de 160° C !

L'activité géothermique omniprésente rappelle que le lieu est entouré de volcans. Lassen Peak est le dernier à être entré en éruption il y a un siècle, avec plusieurs éruptions majeures en 1914 et 1915, attirant l'attention sur la région :

Une des éruptions de 1914-15...

Paisible aujourd'hui, avec cette superbe réflection sur Helen Lake aux couleurs incroyables

Après avoir grimpé jusqu'à Delicate Arch, arpenté les dunes de Namibie, dominé New York City depuis le sommet de l'Empire State Building, je voulais grimper sur un volcan ! Le sentier de Lassen Peak étant en partie fermé pour restauration, je me suis rabattu sur Cinder Cone, un petit volcan isolé au nord-est de Lassen, dont l'accès se fait par plusieurs kilomètres de piste de graviers puis une nouvelle randonnée de deux heures dans les cendres volcaniques :

Cinder Cone, 2100 mètres d'altitude...

Adeline et Thomas m'ont attendu au pied du volcan, et bien leur en a pris car marcher en côte, face au vent, en altitude et dans des cendres, ce n'est pas de tout repos ! Heureusement la vue panoramique au sommet valait bien quelques gouttes de transpiration. Voilà ma photosphère du jour, où l'on peut voir les coulées de lave autour du volcan, les dunes colorées et les forêts et volcans aux alentours. Vous pouvez pivoter, zoomer et visiter :



Après deux jours à Lassen, loins de tout (il fallait parcourir une cinquantaine de kilomètres pour trouver le point de civilisation suivant - soit un village de 20 personnes avec une station essence, un ou deux hôtels et un restaurant - parfois pas du tout !), notre road-trip commençait de la meilleure des manières.

Au sommet du Cinder Cone...

Pas de réseau téléphonique, un grand ciel bleu, le silence et des étendues sauvages à l'infini, préservées de tout développement humain. En bref, la magie de l'ouest Américain à l'état pur ! Vous pouvez retrouver toutes nos photos de Lassen Volcanic en diaporama commenté ici.

Une belle citation de John Muir pour finir :

“Climb the mountains and get their good tidings. Nature's peace will flow into you as sunshine flows into trees. The winds will blow their own freshness into you, and the storms their energy, while cares will drop away from you like the leaves of Autumn.” 

― John Muir