samedi 29 août 2015

La côte de l'Oregon

Durant notre road-trip de juillet dernier dans l'Oregon, notre dernière étape avant la conférence puis le retour à la maison était de passer une journée et demie sur la côte Pacifique, en la suivant du cap Meares jusqu'à Astoria. La météo était brumeuse, assez typique du Pacifique à ces latitudes :

La brume, les collines, les rochers... Ca ressemble beaucoup à Washington !

Il n'y a qu'une heure et demie de route pour atteindre la côte depuis Portland. Nous arrivons au cap Meares où un petit phare trône au milieu de la brume, suffisament épaisse pour empêcher pratiquement toute autre photo :

Le phare de cap Meares

C'est entre Cannon Beach et Seaside que nous allons passer la majeure partie de notre visite. Le petit Ecola State Park offre de jolies vues et de beaux sentiers de promenade.

Ces arbres voudraient aller jusque dans l'océan !

J'aime bien cette photo !

En face de Cannon Beach se trouve le Haystack rock ("le rocher botte de foin") qui se reconnait à des kilomètres à la ronde avec ses dimensions imposantes, sa hauteur et sa forme légérement pointue :

Haystack Rock et son voisinage rocailleux

Notre aventure côtière a pris fin à Astoria, ville historique car c'est là que s'est terminée la première expédition vers l'Ouest menée par Lewis et Clark en 1806. Une colonne imposante y est érigée et couverte de peintures retraçant l'expédition :

La colonne d'Astoria... cachée !

Pas de chance pour nous, la colonne est en rénovation, ce qui prend un temps incroyable car les fresques la recouvrent intégralement de bas en haut. On aurait dû voir ça :

Merci Wikipédia !

La vue sur Astoria et l'estuaire du fleuve Columbia seront donc l'attraction majeure pour nous :

De l'autre côté du pont, c'est l'état de Washington

L'autre curiosité d'Astoria, c'est la maison des Goonies ! Ou comment un film de 1985 semble avoir marqué des générations de fanatiques qui viennent prendre en photo la "célèbre" maison  dans laquelle se déroulait le film. Les riverains sont d'ailleurs obligés de réguler le parking à force de panneaux pour éviter d'avoir des voitures garées partout dans le quartier :

Pas de parking vers la maison des Goonies...

Et la fameuse maison, dont les propriétaires essaient de se camoufler comme ils le peuvent, tellement il y a de monde qui vient prendre leur demeure en photo :

La maison des Goonies à Astoria

Et voilà pour ce road-trip sur la côte de l'Oregon ! Toutes les photos de la côte sont en diaporama ci-dessous :

mercredi 26 août 2015

Petit guide sur les taxes aux USA

Après mon guide sur le crédit aux USA, j'ai pensé qu'un petit guide sur les taxes pourrait vous intéresser. Chaque état ayant ses propres lois, le sujet est difficile à couvrir de façon exhaustive et complètement exacte, je vous invite donc à prendre ces chiffres comme des indications et non pas la vérité absolue. Commençons avec la TVA, qui peut aussi varier d'une ville à une autre dans chaque état en raison de taxes locales variables :


Comme vous pouvez le voir, le Tennessee est l'état le plus taxé avec une TVA à 9,45%. Les états en gris n'ont pas de TVA du tout et sont donc les paradis du shopping. Il faut savoir que bien souvent, l'alimentation voire les vêtements ne sont pas (ou moins) taxés car considérés comme des produits de première nécessité.

La Californie taxe en moyenne à 8,44%, mais dans mon cas particulier par exemple, vendre du service informatique n'est pas sujet à la moindre taxe ! Là où le gouvernement Français viendrait prendre 20% de mes bénéfices, la Californie n'en prend donc aucun ! Yes !

Passons à l'impôt sur le revenu :


Je vais en fait parler de "toutes taxes déduites du salaire brut", ce qui inclus quelques cotisations santé, etc. car tout est prélevé à la source, ce qui est quand même plus facile, même si on a libre choix de payer plus ou moins et d'ajuster l'ardoise en fin d'année.

Dans mon cas, l'ensemble de ces taxes s'élèvent à 26% du salaire brut (avec 2 dépendants, Adeline et Thomas - car bien évidemment tout dépend de la situation familiale mais aussi du niveau de salaire). Il faut ajouter à cela les taxes que paie l'employeur sur le salaire : Dans mon cas, c'est 7,6 %. La différence totale entre coût total et salaire brut est au final de 31,5%, ce qui commencer à sembler beaucoup n'est-ce pas ?

Regardons donc ce qu'il en est en ailleurs dans le monde, pour le salaire moyen de chaque pays :


On voit qu'aux USA, le total des taxes est à 29,7 % en moyenne, donc pas si loin de mon 31,5% dans une Californie supposée très taxée (il faut savoir que la majeure partie de ces taxes sont fédérales, donc les variations locales n'ont qu'une influence mineure).

En France, la taxation est à 49,3% soit presque la moitié... Dans mon cas particulier, si un client me paie 10 000$ en Californie, après taxes et impôts il me reste 6 850$ nets.

En France, après TVA, taxes et impôts, il me resterait 3 920$ de ces 10 000$... soit 3 000$ dollars ou 43,7% en moins, ce qui est juste énorme. Donc quand certains magazines US comparent la France à la Californie en matière de taxes, je ne suis pas trop d'accord... Surtout quand on sait que la TVA et d'autres taxes (habitation, foncière, etc.) vont encore venir réduire le bilan français à... pas grand chose au final.

Puisque nous parlons immobilier, voici les taxes pour propriétaires immobiliers par état :


Il faut savoir que les locataires ne paient pas de taxes liées au logement aux USA ! Quant aux propriétaires, ils paient en moyenne 1% de la valeur d'achat de leur logement chaque année. Si nous étions propriétaires de notre maison, cela nous couterait donc environ 3 500$ par an, soit 292$ par mois.


J'allais presque oublier les impôts sur les entreprises ! Il faut dire que dans mon cas particulier, j'ai choisi la simplicité car ma structure juridique fait que les bénéfices de l'entreprise sont automatiquement considérés comme mes revenus personnels, que je déclare donc comme tels. Je ne paie donc pas d'impôts sur les sociétés (en dehors des 800$ annuels nécessaires pour avoir une LLC - Limited Liability Company - en Californie) mais juste de l'impôt sur le revenu.

Dans tous les cas, comme vous pouvez le voir ci-dessus, ce n'est pas très élevé et incite vraiment à créer des entreprises !


Dernière particularité intéressante, la déclaration des revenus aboutit en général à un remboursement de la part du gouvernement, sous la forme d'un joli chèque montré dans l'image ci-dessus. La "saison des taxes" comme on l'appelle ici, est l'ocasion de voir des dizaines et des dizaines de conseillers faire la pub de leurs services pour obtenir le plus gros remboursement possible !

Ce qui est amusant, pour l'avoir fait plusieurs fois, c'est que plus le service utilisé était cher, plus gros était le remboursement ! Ca vaut donc le coup d'utiliser de véritables experts qui prennent le temps de se pencher sur votre situation particulière, plutôt que des sites webs qui font une déclaration semi-automatique pour moins de 50$. Et c'est surtout un énième exemple que tout aux USA amène à créer de l'activité et des emplois... Il faut voir les campagnes de pub tout partout lors de la "tax season" pour s'en rendre compte !

En résumé, même si les USA ne sont pas un paradis fiscal, il est évident que ses résidents sont bien moins imposés que dans la majorité des pays européens. Certains états sont cependant considérés comme des paradis fiscaux dans des domaines précis, comme le Nevada pour les casinos et la Floride pour l'immobilier.

Qu'en pensez-vous ? Prêts à monter votre casino à Las Vegas ? Je répondrai à des questions précises en commentaires si besoin.

samedi 22 août 2015

World Domination Summit 2015

En juillet, la motivation principale de notre road-trip dans l'Oregon était ma participation au World Domination Summit (WDS 2015 pour les intimes) à Portland sur deux journées et demi. Maintenant, la question que vous vous posez est : Qu'est-ce que c'est que cette histoire de "sommet de la domination mondiale" ? Je vais donc essayer d'expliquer tout ça...

3000 personnes venant de plus de 30 pays... Et j'étais au premier rang dans la salle !

L'histoire commence il y 7 ou 8 ans. Je découvre le blog de Chris Guillebeau, un type qui a décidé de visiter tous les pays du monde avant ses 35 ans. Forcément, je suis intéressé ! Lorsqu'en plus, j'apprends que Chris n'a jamais vraiment été salarié et vit de multiples petits business et livres qu'il a écrits, je trouve le personnage d'autant plus intéressant...

Chris Guillebeau sur scène pour l'ouverture de WDS 2015

Alors lorsque Chris a décidé d'organiser une conférence, le nom qu'il lui donne est forcément un brin provocateur et lié à son expérience d'avoir "conquis" tous les pays du monde, objectif qu'il a atteint en 2013 : World Domination Summit. Le thème global de la conférence et de son travail en général se résument ainsi : Comment vivre une existence remarquable dans un monde conventionnel ?

Ce qui se décline aussi en :

“Once in a while it really hits people that they don't have to experience the world in the way they have been told to.”
Alan Keightley

Tous âges et tous horizons étaient représentés à la conférence, avec un seul point commun : L'envie de vivre une vie remarquable !

Pour ma part, Chris a été une bonne dose d'inspiration pour me donner le courage et la marche à suivre afin d'écrire un livre, quitter le monde salarié, voyager davantage, tout quitter en France pour venir vivre en Californie, ou plus récemment courir un marathon (ah oui, Chris court lui aussi !).

Alors pour les 5 ans de WDS, Portland étant "à côté" (930 kilomètres en Amérique du Nord, c'est pas très loin !), je m'étais donné pour mission d'aller assister à la conférence, car après tout, sans Chris et ses idées, serions-nous en Californie ? Pas sûr.


Que fait-on pendant un World Domination Summit ? On assiste à de nombreuses présentations de personnes qui ont réussi leur propre forme de "World Domination", c'est à dire qui vivent désormais de leur propre passion plutôt que d'être assis dans un bureau 40 heures par semaine.

Par exemple, Jeremy Cowart qui rêvait d'être peintre, et qui pensait que la photographie était trop technique pour lui, est passé en 3 ans de la lecture de "La photo numérique pour les nuls" à photographe de stars sur les plateaux d'Hollywood.

Vani Hari est passée d'ado obèse à Food Babe, qui se bat pour une meilleure alimentation aux USA

Une autre histoire qui m'a plus est celle de Vani Hari, qui après de multiples problèmes de santés liés à la malbouffe, a appris à mieux manger et à dénoncer l'absence de transparence de certains restaurants US. Son blog et son activisme ont déjà abouti à de nombreuses modifications de produits, recettes et équitages de la part de géants tels que Starbucks, Chipotle ou Trader Joes.

La scène de WDS 2015 au Portland Pioneer Square où un record du monde est battu chaque année

Puisque l'idée majeure de WDS est de faire quelque chose d'intéressant en pensant différemment, chaque année un record du monde spécifique est battu. En 2015, c'était le plus grand nombre de personnes qui prenaient leur petit déjeuner au lit en pyjama au même endroit. Nous n'avons pas participé mais voilà à quoi ça ressemblait :


Il y avait également de nombreux ateliers et académies auxquelles on pouvait participer, avec des sujets aussi divers et variés que: Comment créer son site web, comment publier son propre livre, comment apprendre une langue étrangère, etc.

Le Arlene Schnitzer Concert Hall était la superbe salle dans laquelle se déroulait le "sommet"

Voilà donc pour ce petit résumé de WDS 2015, duquel je suis revenu avec pas mal d'idées et de projets potentiels pour les mois à venir, dont vous entendrez certainement parler !

C'était aussi la première fois que je rencontrais un Australien, un Japonais et des gens de l'Oklahoma au même endroit, juste pour vous donner une idée du vaste public que WDS peut inspirer. J'ai même cru que j'allais avoir à monter sur la scène pour décrire mon parcours devant la salle (une dizaine de participants avaient l'opportunité de monter sur scène pour expliquer leur propre quête actuelle, que ce soit un business, un grand voyage, une oeuvre d'art ou autre !), mais j'y ai échappé... Ouf !

N'hésitez pas à poser vos questions ou remarques en commentaires.


mercredi 19 août 2015

Portland, Oregon

Lors de notre road trip de juillet dernier en Oregon, nous avons passé 4 nuits à Portland, ce qui est suffisament rare pour être souligné ! J'assistais en fait à une conférence sur deux jours et demi, ce qui nous a permis de bien visiter la ville en voiture, à pied, en train et même en bâteau !


Portland est la plus grande ville de l'Oregon, bien que n'ayant "que" 600 000 habitants. Son centre ville se situe entre la rivière Willamette et des collines, ce qui le rend assez compact et limite les possibilités d'expansion :

Le centre de Portland et le Mont Rainier au loin

La ville se trouvant à cheval sur deux rivières (Willamette et Columbia - qui est aussi une marque de vêtements de sport que vous devez forcément connaître, dont le siège est à Portland, c'est logique !), on trouve des ponts tout partout, dont trois qui ont plus de cent ans, ce qui donne un caractère particulier à la ville - aussi surnommée à juste titre Bridgetown - la ville des ponts :

Portland et ses ponts - parfait pour une petite croisière en bâteau !


Vous savez peut être qu'il existe un autre Portland dans le Maine. En fait, à l'origine, deux colons possédaient chacun une moitié des terres sur lesquelles la ville était en cours de développement. L'un d'entre eux venait du Massachusetts et voulait apperler cette nouvelle ville Boston, le second du Maine voulait nommer la ville Portland. Ils ont donc tiré à pile ou face trois fois, et Portland ayant gagné deux fois, la ville avait trouvé son nom :


La ville cultive un état d'esprit différent de bien des villes Américaines, avec par exemple plus de 70 brasseries, ce qui est supposé être le record du monde en la matière, et plus de 600 food carts, littéralement "chariots à nourriture" qui sont des micro fast-foods sur rue que l'on trouve à tous les coins de rue :

Livraisons de soupe à domicile et en vélo, voilà qui est original !

"Keep Portland weird" - Que Portland reste bizarre - est d'ailleurs la devise non-officielle locale. Son équipe de foot, les Timbers (les bucherons), qui jouent en vert sapin, participent d'ailleurs au folklore local puisque chaque but est célébré "à la tronçonneuse" en débitant un tronc d'une rondelle qui revient ensuite au buteur... Il me fallait donc aller voir Providence Park, leur stade :

Providence Park, le stade des Timbers

Puisqu'on parle de bucherons, nous n'avons jamais vu autant de scieries et de camions chargés de troncs d'arbre que dans la région de Portland... C'est juste incroyable de voir à quel point le bois est vital à l'Oregon !

A Portland, même les voitures de police sont vertes, c'est dire !

Voilà donc pour cette ville originale qu'est Portland. Pour être complet sur le sujet, il faut dire que même si le climat y est Méditerranéen, comme sur la majeure partie de la côte Ouest, il y pleut beaucoup et souvent... d'où la verdure !

Toutes mes photos de Portland sont en diaporama ci-dessous :

samedi 15 août 2015

5 comparaisons de taille entre USA et Europe

La première fois que l'on pose les pieds en Amérique du Nord, une chose qui frappe c'est que tout semble plus gros : Les voitures, les routes, les immeubles, les gens (ah vous l'attendiez celle là, hein ?). Je suis récemment tombé sur un outil qui permet de superposer des cartes les unes sur les autres, l'occasion de faire quelques comparaisons de taille entre USA et Europe :

La Californie contient l'Italie sans trop de problèmes

La France quant à elle tient dans le Texas :


Vous pouvez faire vos propres comparaisons de pays ou état / région par rapport à un autre avec overlapmaps.com, que j'ai utilisé pour les deux exemples précédents.

Les USA ont un immense territoire, et c'est encore plus parlant si on regarde certaines de ses icônes naturelles. Par exemple, le Grand Canyon :

Si le Grand Canyon (délimité en bleu) était en Suisse, et bien il n'y aurait plus beaucoup de place pour le reste du pays !

Passons maintenant à la comparaison de villes, avec par exemple Sacramento, 6ème ville de Californie et 35ème des USA en population avec 480 000 habitants, contre Paris, plus grande ville de France avec 2,24 millions d'habitants et huitième en Europe :

Combien de Paris (encerclée par le périphérique en orange) peut-on mettre dans Sacramento (délimitée en bleu) ? Pratiquement trois, visiblement !

Paris a donc 4 fois plus d'habitants que Sacramento en étant 3 fois moins grande. On a de la place ici, alors on l'utilise ! On peut aussi regarder ce que donnerait Paris au milieu de Los Angeles :

Paris sur la mégalopole de Los Angeles. Un bon quartier !

Pour finir sur ces comparaisons, je cherchais un moyen de superposer les Champs Elysées sur Del Paso Road, qui est une avenue (quelconque) à deux intersections de chez nous. Je vous laisse compter le nombre de voies de circulation à cette intersection :

Au niveau de l'mintersection, Del Paso Road a 9 voies de cicrulation, et croise East Commerce Way qui en a également neuf pour l'occasion. 

Si vous cliquez sur la photo satellite de cette intersection, vous verrez que des petits ronds sont marqués au sol pour ne pas s'y perdre et viser juste quand on tourne à droite ou à gauche. C'est bien pratique !

Voilà donc pour ces images cartographiques qui vous donnent une idée de ce que l'on veut dire quand on parle de "grand" pays !

mercredi 12 août 2015

La gorge du fleuve Columbia

Lors de notre road-trip dans l'Oregon au mois de juillet, avant d'arriver sur Portland, nous avons visité la gorge du fleuve Columbia, qui ressemble plutôt à un canyon voire à un fjord tellement ses proportions sont imposantes :

Vue d'en haut, la gorge ressemble à un fjord norvégien

Il faut dire que la largeur moyenne du fleuve est de 1,6 km dans cette vallée de plus de 120 kilomètres de long. Les ponts sont donc peu nombreux mais spectaculaires, comme le Bridge of the Gods (le pont des Dieux) qui permet au Pacific Crest Trail d'enjamber le Columbia (si vous avez vu Wild, vous connaissez ce pont !)

Le bridge of the Gods devant un mur vert de sapins !

La raison numéro un pour laquelle des millions de personnes visitent cette gorge est ses spectaculaires chutes d'eau, au nombre total de 75, excusez du peu ! La plus célèbre est la Multnomah Falls, qui chute de 189 mètres en deux temps, avec un petit pont entre les deux chutes :

Multnomah Falls

Les nombreuses chutes d'eau constituent de multiples arrêts obligés le long de la gorge, suffisamment rapprochés pour mettre fin à la vie de la batterie de notre monospace, ce qui a occasionné notre toute première panne sur la route après des milliers et des milliers de kilomètres en road-trip au fil des années !

Au pied de la grande chute de Multnomah Falls

Impossible donc de redémarrer. Heureusement, deux jeunes filles qui passaient par là, entendant le bruit étrange de notre démarreur, ont spontanément proposé de l'aide pour connecter leur batterie à la notre avec des pinces, ce qui nous a permis de rejoindre Portland et de changer la batterie dans la foulée. Nous avons certes perdu 1h30 sur notre journée de visite, mais bien contents que cela se soit produit si proche de la ville et pas au  milieu de nulle part, comme à Bodie par exemple !

Vue d'ensemble sur la gorge depuis la route 30

Nous grimpons ensuite à Larch Mountain, où le point de vue perché sur un rocher permet une vue à couper le souffle à pratiquement 360 degrés. On peut voir à des dizaines voire des centaines de kilomètres puisque même le Mont Rainier, distant de 150 kms, y était parfaitement visible :

Le géant Rainier (4392 m) vu depuis Larch Mountain

Le Mont Hood (3429 m) depuis Larch Mountain

Comme vous en avez désormais l'habitude,  j'ai realisé une petite photosphère pour vous montrer l'étendue du panorama, avec ces géants volcaniques glacés qui émergent au milieu d'une mer verte de sapins. La luminosité etait telle qu'il est difficile de voir les volcans, tous situés sur la ligne d'horizon. En zoomant, on peut apercevoir au loin, de gauche à droite respectivement, le Mt St Helens (pas évident), le Mt Adams (facile) et le Mt Hood (très facile). Jefferson et Rainier devrianet être visibles également, mais ce n'est pas le cas :


Nous sommes ensuite redescendus au niveau du fleuve pour aller voir davantage de cascades :




Puis il était temps d'enfin prendre la route de Portland, dont je vous parlerai la semaine prochaine ! Toutes nos photos de la gorge du fleuve Columbia sont en diaporama ci-dessous :

vendredi 7 août 2015

Marathon de San Francisco 2015

En 2014, je postais un article intitulé "Le marathon de San Francisco"  pour décrire notre premier voyage en Californie afin de poser les bases de notre installation. Quelques mois plus tard, avec notre visa en poche, je courais le semi-marathon de San Francisco avec un chrono qui reste mon meilleur sur cette distance à ce jour. Cette année, il était donc temps de courir mon premier vrai marathon complet !

Avec mon frère Fred sur le Golden Gate Bridge. Tout va bien, nous avons encore toutes nos provisions à la ceinture ou presque !

Un marathon commence bien avant le jour de la course. Pour ma part, c'était six mois d'entrainement dont les trois derniers avec 4 séances d'entrainement par semaine (dont quatre séances de plus de 20 kilomètres de long, soit deux heures de sortie minimum...). Ces mois ont été longs et fatigants au point qu'avant même de débuter la course, je disais que ce serait mon premier et dernier marathon. Ai-je changé d'avis depuis ? Nous allons bientôt le savoir...

Récupération des dossards la veille à Fort Mason et pose avec Thomas devant le parcours de la course

Le marathon démarre très tôt (5h30 du matin) et notre objectif de chrono (4h15) nous placait dans la cinquième vague de départs, à 6h du matin. Et oui, on ne lance pas 25 000 coureurs d'un coup comme ça ! La famille nous dépose à 500 mètres de la ligne de départ avant de partir plus loin pour nous encourager tout au long de la course. Nous arrivons dans notre zone de départ peu de temps avant la fermeture des grilles, puis c'est parti !

Une petite grimace sur le Golden Gate... Peut-être parce que le type devant nous semble avoir le bras gauche dysloqué ?

Dix premiers kilomètres : Le marathon étant une course très longue (42,195 kilomètres), il se court plus lentement que ce dont on a l'habitude. Les premiers kilomètres sont donc agréables et faciles, si ce n'est qu'il faut se faufiler dans la foule de coureurs, certains marchant dès le deuxième kilomètre ! Nous passons le plus clair du temps à doubler beaucoup de monde, tous ceux qui étaient visiblement beaucoup trop optimistes et s'étaient inscrits dans une vague de départ finalement trop rapide pour eux.

Dans la montée du Présidio, frais comme des gardons ! 

Dix septième kilomètre : La montée du Présidio, tellement difficile l'an dernier, s'avale facilement. Voir tout le monde autour de nous marcher ou souffrir nous booste le moral (sadiques !) car on se sent d'autant plus en forme. L'entrainement semble avoir payé ! Nous passons devant Adeline, Thomas, mon frère Alex et mes parents pour la seconde fois dans cette montée, d'où la photo ci-dessus.

Vingt-troisième kilomètre : Nous croisons le départ du second semi-marathon dans Golden Gate Park. Les types nous passent comme des fusées ! C'est aussi l'entrée dans la zone inconnue pour nous, la seconde moitié du marathon ! Quelques douleurs musculaires commencent à se faire sentir, mais rien de grâve pour le moment. Je continue à prendre une gorgée d'eau énergisante toutes les 5 minutes et un gel toutes les 45 minutes. C'est 800 calories d'ingérées tout au long de la course !

Passage devant la famille au trentième kilomètre, avec le sourire pour le moment...

Trente et unième kilomètre : Deux cent mètres après avoir passé la famille, et après avoir franchi le cap des trois heures de course, c'est le drame : Je découvre le fameux mur du marathon. Sans prévenir, mes deux jambes lâchent d'un coup, comme une voiture qui n'aurait plus de carburant, et me voilà contraint à l'arrêt, trainant péniblement un pied devant l'autre... Je suis pratiquement paralysé, et si le phénomène n'est pas forcément douloureux, il est vraiment surprenant ! Fred s'éloigne alors que je pense aux douze derniers kilomètres qui s'annoncent longs et difficiles...

Après deux à trois minutes de marche, mes jambes reviennent aussi subitement qu'elles étaient parties, et je peux à nouveau courir ! Un peu de glycogène de généré, et ça repart !

La souffrance a un visage...

Trente sixième kilomètre : Je marche désormais à chaque ravitaillement pour bien m'hydrater (eau + boisson énergétique), ne pensant plus au chrono mais simplement à finir la course. Les gels énergétiques font un grand bien également, et chaque ravitaillement me permet de tenir jusqu'au suivant. Deux petits rappels du "mur" me contraignent à de nouveaux ralentissements, mais sans jamais m'arrêter : C'est dur mais on y croit !

Ce type a fait le marathon en tenue et chaussures militaires avec le drapeau US sur l'épaule. Chapeau !

De 37 à 40 kilomètres : Les douleurs sont désormais présentes en continu et plein de choses bizarres passent dans ma tête. Parfois j'ai les larmes qui montent aux yeux, deux minutes après j'ai le sentiment d'être euphorique... Car aussi dur que l'épreuve soit, après avoir couru 38 kilomètres, un sentiment d'invincibilité commence à poindre, une immense fierté, une énergie qui vient d'on ne sait où... Il ne reste vraiment plus grand chose d'autre que le mental pour aller au bout.

Deux derniers kilomètres : Les plus longs ! A l'entame des deux derniers kilomètres, mes jambes sont comparables à deux réacteurs en feu qui attendent que l'avion s'écrase. Que faire dans une pareille situation ? Accélérer, bien sûr ! Me voilà parti pour les deux kilomètres les plus rapides de toute la course. On nous annonce le dernier mile (1,6 kilomètre) qui semble interminable, alors j'accélère encore un peu...

Je double à nouveau du monde, ignore le dernier ravitaillement et voit enfin la bannière de la ligne d'arrivée, que je franchis les bras en l'air pour la première fois de ma vie ! Marathon, je t'ai vaincu !


Le sourire est de retour avec la médaille. 4h18 minutes, c'est 3 minutes de plus que mon objectif, mais peu importe ! I did it!

Je retrouve Fred, qui n'a pas eu de défaillance physique, aidé par ses 4 ans et 10 kilos de moins pour terminer en 4h09 minutes. Nous rejoignons la famille pour une dernière photo devant le Bay Bridge :


42 kilomètres et toujours debout !

Nous aurons mal au jambes pendant trois jours après la course. C'était dur, mais je m'attendais à tellement souffrir qu'au final, à l'exception du mur, ce n'était pas si différent qu'après un semi-marathon... Le plus beau, c'est que je n'ai jamais songé à abandonner. Même au plus bas physiquement parlant, ma priorité restait de mettre un pied devant l'autre coute que coute pour approcher de la ligne d'arrivée...

Mon sentiment (et mon état physique) à la fin de la course m'ont rappelé ce que disait Rust Cohle à la toute fin de la saison 1 de True Detective, alors qu'il contemplait un ciel étoilé, demandant à Marty si selon lui l'obscurité ou la lumière l'emportait :

"Avant, tout n'était que ténèbres. Si tu veux mon avis, la lumière est en train de gagner"

Dès la fin de la course, je songeais déjà à refaire un marathon, donc j'imagine que oui, malgré la souffrance, la lumière a fini par gagner. J'en choisirai certainement un plus plat que celui de San Francisco pour pouvoir améliorer mon chrono, et cette fois-ci en partant une ou deux vagues plus tôt histoire d'éviter tous ces dépassements qui font perdre de l'énergie.

Peut-être songer à davantage de diététique avant la course pour accumuler davantage de glycogène et éviter le "mur", ou le repousser aussi loin que possible en tous cas...

Dans tous les cas, même si courir un marathon n'est probablement pas pour tout le monde, c'est une expérience à essayer ! Ne serait-ce que pour voir la lumière à la ligne d'arrivée !