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samedi 17 février 2024

On a voté aux USA !

Nous avons voté pour la toute première fois cette année ! Après être devenus Américains en 2023, nous avons reçu nos bulletins de vote pour l'élection présidentielle 2024. La première étape est la primaire pour la présidentielle, qu'on peut voir pratiquement comme l'équivalent du 1er tour de la présidentielle en France :

Les livrets d'instructions reçus sont assez copieux. L'un a 110 pages, l'autre 92 !

Ces primaires ont officiellement lieu le 5 mars, mais on peut voter à l'avance avec les bulletins de vote reçus. C'est assez surprenant car :

1) On doit choisir un parti politique à l'avance pour voter pour la primaire de ce parti (et aucun autre). Donc on donne au gouvernement notre intention de vote, et aucune affiliation au parti n'est nécessaire. Donc un Républicain (ou plusieurs millions d'entre eux) pourrai(en)t par exemple choisir de voter pour la primaire Démocrate et de favoriser un candidat fantaisiste.

2) On ne vote pas pour une seule élection, mais plusieurs ! Dans notre cas, il y avait sept décisions à prendre. Le Président (enfin, le candidat d'un seul parti), le comité directeur du parti démocrate du comté, un membre de l'assemblée, un représentant au congrès, un juge pour la cour suprême, un membre superviseur du comté de Sacramento, une loi Californienne sur la création d'hôpitaux psychiatriques pour rediriger des dizaines de milliers de SDF atteints de maladies mentales :

Le bulletin de vote, deux grandes pages avec des dizaines de noms et six décisions différentes. Et je ne vous cache pas qu'on a le bulletin Démocrate. Notez qu'il y a 8 candidats à la primaire dont Joe Biden, mais personne n'entendra jamais parler de la plupart d'entre eux dans les médias.

L'un des candidats à la présidentielle s'appelle même "President R Boddie". Aux US, il est facile de changer de nom / prénom, et je suis quasi certain que ce prénom a été acquis de la sorte. Mais il n'y a pas de soucis à se faire, car President R Boddie s'est présenté parce que Dieu lui a demandé de le faire. On est sauvés :


Avec les bulletins de vote, il n'y pas de profession de foi des candidats, qui se trouvent dans l'un des catalogues de 100 pages reçus au préalable. Là, on n'est pas déçus non plus :

Le programme de Major Singh pour le Sénat : "Mon père, Mukhtiar Singh, est mon rôle modèle"

Comme vous pouvez le deviner, la sélection fut difficile ! Une fois le choix fait, j'ai voulu aller voter dans l'endroit le plus Américain possible : Un FAST-FOOD !!!

A côté des menus, la pancarte indique le "ballot drop-box" (urne, pour faire simple) vers la gauche, et vû que le pot de fleur géant avait des drapeaux US dessus, j'ai dû en faire le tour pour voir si je devais glisser mon enveloppe dedans, mais en fait non.


L'urne se trouvait en fait dans le fast-food, sous les menus. Notez que sur l'urne, ce ne sont pas des serviettes, mais d'autres bulletins de vote, si besoin :

L'urne n'est pas supervisée, mais je suis rassuré de voir le petit sceau autocollant bleu sur la porte. Au moins, comme ça, on est sûrs qu'il n'y a pas de triche !

Quand on vote, il n'y a pas de vérification d'identité, pas de "a voté", juste les employés du fast-food qui me regardaient en train de prendre la boîte en photo. Pour le reste, c'est comme mettre une lettre à la poste, mais dans un fast-food. Je me demande quand même si quelqu'un interviendrait si un type commençait à remplir plein de bulletins et les mettait dans la boîte un par un ?

L'autocollant "j'ai voté" est fréquemment porté dans les bureaux et centres commerciaux. Il est envoyé avec les bulletins de vote, donc vous pouvez même le mettre sans avoir voté si vous voulez.

Quelques jours plus tard, on a reçu la confirmation par SMS et email que notre vote a été pris en compte :




Il n'y a plus qu'à attendre le résultat le soir du 5 Mars, ou dans les jours qui suivent. Et puis de voter à nouveau pour la Présidentielle à l'automne !

dimanche 21 mai 2023

Le foot compétitif aux USA - Les tryouts

Aux USA, la pratique du sport est divisée en deux catégories : Récréationnel et compétitif. Le sport récréationnel est juste une garderie améliorée, souvent gérée par les parents, et le niveau de pratique n'a pas vraiment d'importance. C'est là où Thomas avait commencé le foot en 2018.

A l'opposé, il y a la pratique compétitive, où les entraîneurs sont payés, il y a plusieurs entraînements par semaine, déplacements une semaine sur deux, parfois assez loin.

Thomas et son équipe après une victoire en tournoi en 2022

La particularité du foot compétitif est que à la fin de chaque saison, une semaine du calendrier est réservée aux tryouts: Des séances d'essais compétitifs où des dizaines de joueurs participent pour essayer de gagner (ou conserver) leur place dans les meilleures équipes de la région.

Pour Thomas, c'était donc la semaine de tryout avec pratiquement une soixantaine d'enfants en concurrence pendant trois soirs d'affilée sur de multiples terrains avec 3 entraîneurs pour les observer, prendre des notes, puis formuler des offres aux parents durant ou après ces séances.

Thomas (numéro 15) en pleine séance de tryouts. Chaque joueur porte le même numéro pendant toutes les séances, et doit sortir du lot que les entraîneurs les remarquent...

Imaginez le stress des parents au bord du terrain... La tension était palpable, d'autant plus que l'entraîneur change d'une saison sur l'autre et qu'il faut donc faire ses preuves en repartant de zéro chaque année, ce qui n'est pas simple. On pouvait aussi reconnaître certains des meilleurs joueurs des équipes rencontrées dans la saison, donc la concurrence était rude.

Le nouveau coach de Thomas avait décidé de faire des offres dès le premier jour, sur le terrain, ce qui veut dire que tous les parents pouvaient voir le nombre de places disponibles dans l'équipe diminuer minute après minute...

Les joueurs s'organisent eux mêmes sur des petits terrains, et les entraîneurs ne font qu'observer et prendre des notes. Pas d'indications données, histoire de voir qui a l'âme de leader sur le terrain.

Pour ma part, j'étais frustré de voir qu'à chaque fois que Thomas brillait, les 3 coachs regardaient ailleurs... Jusqu'à une action qu'il a magnifiquement géré, sous les yeux de l'entraîneur principal, qui l'a aussitôt appelé au bord du terrain pour lui dire qu'il était impressionné et qu'il voulait que Thomas fasse partie de l'équipe.

Dès le premier soir, nous avions donc une offre pour Thomas, à accepter en payant la modique somme de... 400 dollars !!! Ce n'est que le début, car il faudra ensuite en débourser 400 de plus pour 3 nouveaux jeux de maillot, survêtement, et sac à dos aux couleurs du club !

Entre Thomas et Clara, le sport compétitif nous coûte probablement autour de 400 dollars par mois en moyenne... 

Thomas à 100% en un contre un

Quatre joueurs (sur 12) de l'équipe de 2022/23 ont perdu leur place en équipe première et seront en réserve la saison prochaine. Et la moitié des participants ne reçoivent pas d'offres et doivent donc trouver un autre club compétitif ou s'inscrire en récréationnel.

Thomas est quant à lui super content car la nouvelle équipe semble très forte. C'est reparti pour un an... Avant de nouveaux tryouts !


vendredi 7 avril 2023

La cérémonie de naturalisation Américaine

C'est fait ! Après pratiquement 9 ans en Californie, d'abord sous visas entrepreneur E2 (2014), puis en tant que résidents permanents (2017), nous avons désormais rendu nos cartes vertes pour obtenir à la place un certificat de naturalisation Américaine :

Lors de la cérémonie de naturalisation, on a reçu un drapeau, notre certificat de naturalisation, une lettre de Président Biden, et les deux textes historiques de la fondation du pays.

Le processus de naturalisation est relativement simple, dans la mesure où il "suffit" d'avoir passé 5 ans en tant que résident permanent pour faire la demande de nationalité US. Nous avions postulé en novembre 2021. 

Adeline a été naturalisée en juillet 2022 (et Thomas par la même occasion, car un mineur résident permanent devient automatiquement citoyen lorsque l'un de ses parents le devient), et moi en mars 2023. 

Pourquoi autant de différence ? Les services de naturalisation ont commis plusieurs erreurs avec mon dossier, repoussant l'échéance de plusieurs mois... 

La longue file d'attente pour la cérémonie de naturalisation... Nous étions presque 800 personnes à devenir Américains ce jour-là.

La seule étape qui comportait à peine de difficulté était l'interview de naturalisation, où l'on doit montrer qu'on comprend l'anglais, qu'on peut écrire une phrase en anglais, et que l'on connait l'histoire et la géographie du pays. Il faut répondre correctement à au moins six questions sur dix.

Mes questions étaient :

  • Durant quel mois vote-t-on pour le Président ?
  • Qui est le Président actuel de la Chambre des représentants ?
  • Quel océan se trouve sur la côte Est du pays ?
  • Quel est le parti politique du Président actuel du pays ?
  • Quel océan se trouve sur la côte Ouest du pays ?
  • Qui est la père fondateur de notre pays ?
  • Il y a 4 amendements à la constitution concernant le droit de vote. Décrivez l'un de ces amendements.

Bienvenue aux nouveaux citoyens !

Le jour de ma cérémonie, j'étais convoqué à 7 heures du matin (!!!) pour attendre plus de 3 heures avant que la cérémonie ne débute vraiment, pour ensuite ne durer qu'une vingtaine de minutes.

77 pays étaient représentés et ont été appelés un à un. Nous devions nous lever lorsque notre pays d'origine était mentionné, et j'ai donc pu constater que j'étais le seul Français dans le lot !

Les presque 800 nouveaux citoyens attendent le début de la cérémonie

Ensuite, on prononce le oath of allegiance (serment d'allégeance), puis le pledge of allegiance (que les enfants récitent à l'école tous les matins avant le début de la classe). L'hymne national est joué et Président Biden nous félicite d'avoir choisi les Etats-Unis, avec cette vidéo qui résume parfaitement notre parcours tout comme celui de millions d'immigrants avant nous :


Le texte rappelle à quel point les USA sont un pays différent des autres. Quand le Président vous rappelle que lui aussi descend d'une famille d'immigrants, ce n'est pas rien. J'imagine clairement qu'un immigrant en France ne doit entendre la même chose lors de sa naturalisation !

Ensuite, on nous remet notre certificat de naturalisation et notre drapeau, et c'est fini, on est Américain !


J'avoue que ça fait bizarre d'avoir une seconde nationalité. Pour nous, c'était la suite naturelle des choses. La seule véritable différence, c'est que l'on va pouvoir voter aux élections, et potentiellement être convoqués pour faire partie du jury lors de procès.

Et surtout, plus de formalités administratives liées à l'immigration ! Le fait d'enfin tous avoir la double nationalité est sécurisant, de ce point de vue. 

Et puis, quand on ira en France l'année prochaine, au moment où notre famille et amis diront "tiens, voilà les Américains", ils auront raison pour la toute première fois !

dimanche 18 septembre 2022

Camping sauvage en Californie à Hope Valley

Depuis la vente de notre chalet dans la Sierra Nevada, aller passer du temps à la montagne est devenu moins fréquent, surtout que Thomas joue au foot pratiquement tous les week-ends, et la combinaison école + foot nous a bien ralentis au niveau exploration. 

Route 89 dans la Sierra Nevada

Nous avons investi dans du matériel de camping l'an dernier, et avons découvert presque par accident la notion de dispersed camping, que je traduirais en "camping sauvage", même si la définition officielle est bien plus intéressante :

"Beaucoup de gens apprécient la solitude et l'expérience primitive du camping loin des terrains aménagés et des autres campeurs. Le camping dispersé est le terme utilisé pour camper n'importe où dans une forêt nationale en dehors d'un terrain de camping désigné. Le camping dispersé signifie aucun service; comme le ramassage des ordures et peu ou pas d'installations". Pas d'eau, pas d'électricité, pas de toilettes !

Alors quoi de mieux que d'aller en pleine montagne pour un week-end de 3 jours début Septembre afin de s'y essayer ?

Hope Valley - notre aire de jeux pour 3 jours !

Trouver des zones où ce camping "dispersé" est autorisé n'est pas toujours simple, car les adeptes de ce type d'expérience veulent garder leurs endroits favoris secrets, histoire de ne pas attirer trop de monde, surtout que c'est gratuit !

Durant un week-end férié, et en arrivant seulement le samedi en milieu d'après-midi, nous n'avons eu aucun mal à trouver notre bonheur à Hope Valley, le long de la route 88, et à proximité du lac Tahoe.

Notre camp de base, sans limites et bien évidemment sans eau, électricité, toilettes, etc. Juste la nature !

Nous voulions une expérience aussi sauvage et authentique que possible, et cela a été globalement le cas. C'est juste dommage que plusieurs familles avaient décidé de passer leur journée entière à faire du quad et de la moto le long de la route qui passait à 30-40 mètres de notre tente. Aller dans la nature pour brûler de l'essence toute la journée, je ne comprends pas...

Pour le reste, ne pas avoir de toilettes fut assez simple à gérer : On creuse un petit trou à l'abri des regards, et le tour est joué ! Et dans notre cas, il y avait des toilettes à 3-4 kilomètres à proximité d'une zone pour pêcheurs, donc c'est une option qui s'est montrée pratique. 

Matin, midi et soir, on passe à la rivière pour une petite toilette.

Ce type de camping a bien évidemment quelques régulations que nous avons suivies à la lettre, notamment en matière de feu, poubelles, localisation du camp. Rien de bien contraignant dans l'ensemble. Le plus dur, c'est de s'habituer à avoir les mains souvent sales, et de devoir attendre une heure ou deux avant de pouvoir les laver.

Et le soir, nous attachions notre sac poubelle dans un arbre pour ne pas que les ours viennent faire un carnage. Nous n'avons pas eu de visite d'ours, mais avons entendu des meutes de coyotes au loin chaque nuit, ce qui était magnifique ! (cliquez ici pour avoir une idée de l'ambiance - ce n'est pas notre enregistrement mais c'était exactement la même intensité !)

Sur une petite île à Silver Lake

Hope Valley se situe à 2300 mètres d'altitude. Tous les sommets "dégarnis" visibles sur nos photos sont font 3200-3300 mètres de haut. Il faisait donc assez bon (26 - 28 degrés la journée, avec de l'air), bien moins chaud qu'à Sacramento où nous étions autour des 40 degrés tous les jours à cette période. La nuit, la température descendait à 10-11 degrés, de quoi apprécier les sacs de couchage !


Red Lake

Notre camp était situé dans une vallée historique. Ce sont des migrants mormons qui y sont passés les premiers en 1848, nommant cet endroit Hope Valley (la vallée de l'espoir), car après avoir fait des milliers de kilomètres à pied et à cheval, traversé montagnes et déserts, ils voyaient cette vallée comme une dernière étape avant de franchir la Sierra Nevada et de pouvoir s'installer an Californie. 

Il est estimé que 30 à 40 000 pionniers sont passés par Hope Valley durant leur migration vers l'Ouest.

Voilà les deux plus heureux ! Thomas s'amusait à chasser des écureuils au lance-pierre. Clara collectionait bâtons et cailloux. C'est sympa la vie sans Internet ni écrans ! Et puis on a le droit d'être couverts de poussière jusqu'à la tête, alors c'est le pied !

Nous allons renouveler cette expérience de camping sauvage/dispersé dans le futur. Tous les territoires publics fédéraux (forêts, déserts, etc.) ont des options de camping dispersé (dont les Alabama Hills, par exemple), la règle étant que si aucun panneau ne l'interdit... alors c'est autorisé.

Et puis, quand on voit que les campings classiques coûtent facilement 26 dollars la nuit, bien souvent pour avoir un sanitaire basique où les douches sont payantes (quand il y en a !), et sont assez bruyants, l'option 100% sauvage n'est pas loin d'être aussi comfortable,  avec le côté aventure en plus !

A la douche !

On a donc adoré cette expérience. Le contact avec la nature, ne pas avoir une tente à moins de 50 mètres de la nôtre, regarder le ciel étoilé sans aucune lumière artificielle pour interférer... C'était super !
N'hésitez pas à nous faire part de vos questions en commentaires. 


dimanche 2 septembre 2018

Notre première course de Nascar à Sonoma

Depuis nos tous premiers pas aux Etats-Unis, nous avons toujours cherché à expérimenter ce qui est unique à la culture US. Rodéo ? Fait ! Match de baseball ? Fait ! NHL ? Idem. En juin dernier, j'ai ajouté une expérience à ma liste en assistant à une course de Nascar, avec Thomas et notre fidèle lecteur Vincent.

En pleine ligne droite, les 850 chevaux poussent et se font entendre ! Ca ronronne plutôt bien.

Le Nascar est l'une de ces disciplines typiquement et uniquement américaines. Dans le reste du monde, il est parfois difficile de comprendre l'engouement pour ces courses auto qui se déroulent sur des circuits majoritairement ovales.

Nous avons assisté aux 350 kms de Sonoma (enfin, le Toyota Save Mart 350, naming oblige !), la seule course Californienne de la saison, qui a en plus le mérite d'être l'une des rares non disputées sur un ovale :

Les tribunes sont clairsemées, on en pourtant en pleine course

Le circuit de Sonoma est très technique, sinueux et avec de belles différences de relief, le tout à quelques pas des cépages de la vallée de Napa :

A Sonoma, ça monte et ça descend !

Contrairement à la F1, le Nascar n'est pas une course à la haute technologie et à l'élite du pilotage. Au contraire, et un peu à la façon de tous les autres sports US, la discipline est plutôt orientée vers l'égalité des chances, avec des voitures toutes très similaires qui favorisent les courses serrées où le pilotage peut vraiment faire la différence. Cette saison, il y a déjà eu neuf vainqueurs différents en 24 courses, par exemple.

Les grands S qui précèdent une des lignes droites majeures

Bien évidemment, la course est un show à l'américaine : Jets militaires qui viennent faire des figures avant le départ, parade des pilotes, hymne national… Le cérémonial est bien rodé.

La seule différence majeure avec les autres sports US, c'est quand un révérend prend le micro pour lire une prière avant le départ de la course. Que Dieu protège tous les pilotes et les emmène sains et saufs vers la ligne d'arrivée !

Avec presque 40 voitures en piste, il y a du trafic et on ne s'ennuie jamais

Sur un circuit aussi complexe que Sonoma, les écarts se creusent rapidement en piste et les dépassements sont fréquents. Les voitures de Nascar n'ont pas énormément d'appuis aérodynamiques et sont lourdes, donc si le ronronnement des moteurs est un plaisir à l'oreille, la vitesse en virage n'est pas vraiment impressionnante.

Je pensais assister à quelques poussettes et sorties de piste, mais les pilotes ont été très raisonnables

Du coup, le moindre prétexte est bon pour faire entrer une voiture de sécurité en piste afin de relancer le suspense. Une légère sortie de piste avec un peu de fumée ? Allez hop, c'est parti pour 4 tours de voiture de sécurité, histoire de complètement relancer la course et de lancer des pages de pub à la télé.

Le classement de la course après 66 tours

D'ailleurs, j'ai appris par la même occasion qu'une course de Nascar est divisée en trois manches, et que chaque manche est entrecoupée d'un passage de la voiture de sécurité pour resserrer les rangs. Du coup, certains pilotes cravachent pendant la première manche, passent aux stands avant le début de la seconde et se retrouvent loin au classement pour la suite.

Comme ça, le classement de chaque manche est différent et le vainqueur du grand prix, dans notre cas, n'avait gagné aucune des deux premières manches. C'est ce que j'appelle le "social à l'américaine" où on fait tout pour s'assurer qu'un maximum de pilotes aient l'occasion de briller et de grappiller des points.


L'expérience fut donc sympathique, les dépassements fréquents et si vous voulez jeter un oeil à la course, voici de quoi la regarder en intégralité gratis sur YouTube :

dimanche 14 janvier 2018

L'art d'élever des enfants aux Etats-Unis

La question récurrente à propos de notre aventure Californienne est la suivante : Et les enfants, comment ça se passe ? Aujourd'hui, je vais donc couvrir le sujet de la façon la plus exhaustive possible, sous forme de question / réponse.

Calin dans la piscine

 Est-ce que les enfants parlent anglais ? 

Le français est la langue parlée à la maison, mais dès que les enfants sortent du cocon familial, tout le monde parle anglais. Thomas en est a sa deuxième année d'école, il est donc parfaitement bilingue, avec quelques spécificités amusantes :

  •  Vu que 99% des enfants que Thomas fréquente parlent anglais, il aborde tout nouvel enfant en anglais, y compris en France. 
  • L'anglais est aussi la langue avec laquelle il joue à l'école. Du coup, Thomas et Clara ont tendance à avoir leur petit charabia en anglais quand ils jouent ensemble à la maison. L'anglais est la langue du jeu ! 
  • Quand Thomas a commencé à faire un peu d'espagnol à l'école, il était tout content de réciter les mois de l'année ou les couleurs en espagnol, ce qu'il n'avait jamais fait en anglais ou en français. Pour lui, c'est la première véritable langue étrangère qu'il apprend, donc c'est différent et fun. 

Dans la jungle à Hawaii

 Et comment Thomas a-t-il appris l'anglais ? 

 De la façon la plus simple qui soit : Les parents indignes que nous sommes avons déposé Thomas à l'école, et l'avons laissé se débrouiller sans plus de préparation que ça. Tout ce qu'on lui a appris avant la rentrée est de répondre à la question "what's your name", qu'il sache au moins donner son prénom aux autres.

Deux ou trois semaines plus tard, et je m'en souviendrai toute ma vie, je voulais lui brosser les dents le soir et il m'arrête en anglais : "Daddy, no, I want to do this all by myself" (papa, non, je veux le faire tout seul !) Une petite phrase magnifique que même des bacheliers ou universitaires avec six années ou plus d'anglais en France ne sauraient pas formuler aussi bien.

Donc ça s'est fait tout naturellement, les enfants ayant l'âge parfait pour apprendre de multiples langues. Même Clara sait faire la distinction et comprend pas mal de choses dans les deux langues. Si je lui demande "Tu veux une banane ?, elle va me répondre "oui !". A la même question posée en anglais, elle répond "yeah !" sans hésiter.

Pâques à la maison

 Et le français dans tout ça ? 

Le français survit à la maison, et Thomas a plein de petit bugs de language rigolos. La "jaune voiture" au lieu de "voiture jaune", et dernièrement, "pourquoi le monsieur il a pris le" au lieu de "pourquoi le monsieur il l'a pris". Tout ça à cause de l'influence anglaise. En revanche, et je l'avais déjà remarqué avec les enfants d'autres expats, leur français n'est pas "bébé" car ils ne le parlent pratiquement qu'avec des adultes.

 Là où je ne sais pas quoi faire en revanche, c'est que Thomas joue au foot, alors quand on regarde la télé et qu'il me demande, "papa, pourquoi le referee il a mis un carton jaune au goal keeper?" j'ai du mal à le forcer à traduire, car le vocabulaire du foot (soccer, soi dit en passant !) dont il a besoin maintenant, c'est en anglais.

Et Clara dans tout ça ? Elle ne se décide pas entre les deux langues, alors c'est un peu de tout, mais pas grand chose au final. Quelques mots ça et là, mais ça vient plus lentement que pour Thomas. En revanche, elle comprend très bien les deux langues et ne veut pas repartir de l'école quand elle y va pour chercher son frère !



 Une anecdote rigolote sur la langue ? 

Un soir, nous sommes dans une mini supérette à San Francisco, et un employé entre avec son vélo dans la boutique, tenant le vélo "debout" pour prendre moins de place et traverser les rayons afin de stocker son vélo dans un local à l'arrière. On tombe nez à nez avec le type et son vélo, et là Thomas s'exclame "What the HECK!!!" (grosso modo: qu'est ce que c'est que ce bordel !), ce qui provoque un grand rire chez tout le monde ! C'était magnifique.

 Clara en raffole aussi, et si elle entend quelque chose tomber dans un placard, ou voit quelque chose tomber, elle sort la version encore plus courte "what the!", ce qui nous fait rire à chaque fois.

 Sont ils influencés par la culture américaine ? 

 Bien sûr ! Thomas raffole des superlatifs : "c'est magnifique", "c'est super génial", et ne dira jamais "c'est pas mal" ou "j'ai bien aimé". Il adore le foot US, le baseball, le nascar, les monster-trucks et j'en passe.

Clara est une snackeuse, qui ne mange rien à table mais veut se servir pour grignoter dans les placards à toute heure de la journée. C'est une habitude typiquement américaine, et on sait pas d'où ça lui vient, car ce n'est pas du tout notre truc ! Les 3 repas à la française restent sacrés chez nous.

 Et Thomas ne veut pas faire la bise à quiconque quand on rentre en France ! Non mais hé, c'est quoi ce pays où les gens se font des bisous tout le temps sans raison ? Thomas ne marche pas dans la combine.

On ramasse les citrouilles pour Halloween !

Comment se passent les relations 'longue distance' avec les familles ? 

Skype et les webcams rendent la vie loin de la famille beaucoup plus facile. On n'a jamais passé de coup de fil en France, et on organise des séances webcam avec les papys / mamies / tontons / tatas environ une fois par mois.

Ajoutez à cela un retour en France tous les deux ans, et les visites aux US de la famille entre temps, et les enfants voient leurs grand-parents au moins une fois par an en personne, et environ une fois par mois sur internet.

On entend souvent parler de l'enfant-roi aux USA. Est-ce vraiment le cas ? Comment réagissez-vous fasse à cela ?

C'est vrai que c'est la règle partout, et l'une des choses qui nous est insupportable, c'est que quand un gamin commence à pleurer ou faire un caprice, la solution américaine est de lui filer un bonbon ou une gourmandise pour le calmer, ce qui est ultra-efficace, mais récompenser un enfant lorsqu'il fait un caprice, ce n'est pas vraiment de l'éducation.

L'autre problème est qu'en France, une petite claque ou coup de pied au fesse bien mérités, ça fait son effet, mais personne ne fera jamais ça aux USA, donc en public, c'est inconcevable (je ne veux pas finir en prison), et Clara et Thomas savent désormais en abuser, car ils ont compris qu'en public, c'était immunité totale aux claques !

Donc ce n'est pas évident à gérer.

Quel est le coût d'une année scolaire ?

L'école publique est gratuite, mais ne commence qu'à l'âge de 5 ans. Avant cela, on peut inscrire les enfants en pre-school (pré-école), qui sont privées et payantes. Nous payons 420$ par mois pour Thomas qui n'y va que 3 demi-journées par semaine. A plein temps, cela dépasserait les 1000$ par mois.




Quelle est la différence entre écoles publiques et privées ?

Difficile de comparer car la gamme des écoles privées est ultra vaste (catholiques, Montessori, tel ou te type d'éducation...), mais toutes les écoles sont notées (par les parents, et en fonction de ce que deviennent les élèves après), donc on peut juger facilement l'une ou l'autre sur des sites internet comme Great Schools.

Quand nous avons acheté notre maison, nous avons choisi un quartier qui était dans le district scolaire où les écoles avaient 9 sur 10 de moyenne. Quelques rues plus loin, le district était évalué à 6 sur 10.

A noter qu'il existe aussi les charter schools, où l'éducation est beaucoup plus libérale, les parents ultra impliqués, le tout financé par des fonds publics. Donc c'est vraiment à mi-chemin entre privé et public, car si des parents veulent un enseignant spécifique, ils peuvent décider de le faire eux-mêmes ou recruter un enseignant pour leur faire. C'est un peu le meilleur des deux mondes, avec gratuité, flexibilité et qualité !

 Des choses auxquelles on ne pense pas ? 

 La semaine dernière, nous avons inscrit Thomas à l'école publique pour sa rentrée en juillet prochain, et l'école nous recontacte pour nous demander des contacts en cas d'urgence en dehors des parents, suggérant tontons, grands-parents, cousins, etc. Et c'est dans ce genre de situation qu'on réalise qu'on vit à l'étranger, et que notre seule option est de faire appel à des amis dans le voisinage, parce que la famille est à l'autre bout du monde.

L'an dernier, avec la carte verte, nous avons aussi préparé le terrain pour ne pas que les enfants soient séparés si il arrivait quelque chose à Adeline et moi simultanément, car Clara étant américaine, sans testament elle se retrouverait en orphelinat aux USA et Thomas serait rapatrié en France...

Donc j'ai écrit mon testament. Pas la chose la plus réjouissante à faire, mais cela devenait indispensable au cas où... Il fallait y penser.


Thomas entre en école publique en juillet prochain. Je reviendrai alors sur la fonctionnement de l'école, les horaires, programmes, etc. car pour le moment, nous n'avons pas encore eu affaire à l'éducation publique US.

D'autres questions ? N'hésitez pas à les poser en commentaire.

jeudi 28 juillet 2016

Une interview pour Expat.com

Je sais que la plupart de nos lecteurs nous connaissent bien car certains nous suivent depuis 2007, mais il y a aussi beaucoup de petits nouveaux qui n'ont pas forcément suivi notre histoire, et je me doute bien que lire tout le blog est une tâche insurmontable.

Du coup, quand Expat.com m'a contacté pour une interview, je me suis dit, "Hé, pourquoi ne pas la publier sur le blog également ?". Donc la voici en intégralité :
Présente-toi: d'où viens-tu, que faisais-tu avant et que fais-tu actuellement ?

Alain, Jurassien d'origine et ingénieur en informatique de formation. Aujourd'hui, je suis à Sacramento en Californie avec ma petite famille, Adeline mon épouse et mes deux enfants Clara et Thomas. J'y gère ma société de consulting en informatique.

Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier aux États-Unis ?

C'est une longue histoire… J'en ai d'ailleurs écrit un livre lors de notre première expatriation aux USA (De Besançon à Philadelphie - 1000 jours en Amérique) de 2008 à 2010.

Après cette première expérience réussie, nous pensions rentrer en France pour nous poser définitivement, mais nous ignorions alors que l'expatriation est un virus dont il est difficile de guérir. Au bout de 2-3 ans, nous voulions repartir.

Plutôt que d'espérer qu’un miracle tombe du ciel, j'ai décidé de créer ma propre entreprise aux USA et de nous y installer avec un visa entrepreneur. 

Philadelphie, là où tout a commencé. Les USA et notre seconde vie !


Comment s'est passée l'installation ? 

Plutôt bien, même si nous partions de zéro dans un nouveau pays, une nouvelle ville où nous ne connaissions personne, et une nouvelle activité puisqu’en plus de devoir tout reconstruire ici, je n’avais plus d’employeur et devais donc rapidement me faire connaître pour pouvoir faire vivre la petite famille ici.

Les premiers mois étaient donc un peu chaotiques, car quand on n’a pas de logement, pas de permis de conduire, cela prend du temps. Vivre à l’hôtel avec un petit d’un an n’est pas vraiment facile non plus. C’était donc une page blanche complète à écrire...

Depuis combien de temps t'y es-tu installé ? 

 Cela fait maintenant deux ans, même si j’ai l'impression que cela fait 10 ans que nous sommes ici tellement il s'est passé de choses en si peu de temps. On n’a pas le temps de s’ennuyer !

Coucher de soleil sur Sacramento

 Qu'est-ce qui t'as attiré vers Sacramento ? 

 Après avoir découvert Philadelphie et la côte Est, notre plan était de nous installer sur la côte Ouest cette fois-ci, plus particulièrement en Californie où le climat tant sur le plan météorologique que professionnel semblait parfait. Vu que je travaille dans l’informatique, San Francisco et la Silicon Valley avaient notre préférence, mais un premier voyage de repérage nous a vite fait changer d’avis tant le trafic routier et le coût de la vie nous y semblaient infernaux.

Du coup, nous avons élargi notre recherche et Sacramento est apparue comme une évidence, à mi chemin entre l'océan et la montagne, un coût de la vie bien plus raisonnable et un climat encore plus ensoleillé. Et puis c'est la capitale de la Californie donc il y a beaucoup d’activité professionnelle, y compris dans l’informatique puisque des grands comme HP, Cisco, Intel, Apple ou Microsoft ont tous des bureaux sur Sacramento.

 Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'une famille française s'expatrie aux États-Unis ? 

 Dans notre cas particulier, le visa était basé sur l’entreprise que je créais, il était donc nécéssaire de créer l’entreprise et d’y investir de l’argent, trouver des bureaux, etc. Ceci avant même de pouvoir venir vivre ici, car le visa entrepreneur requiert de monter un dossier conséquent à présenter à l’ambassade des USA à Paris pour postuler.

Le risque est réel car si l’ambassade estime que le dossier n’est pas assez solide, le visa peut être refusé, l’argent investi perdu, et tout serait alors à recommencer. Après six mois intenses passés à démarrer l’activité, nous obtenions nos précieux sésames pour les USA, à savoir nos visas E-2 ! 

Tant d'efforts pour 3 feuilles de papier !

As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ? 

 La vraie difficulté, c’était le sentiment de solitude et d’incertitude pendant ces six mois préalables au départ. Il fallait vendre notre maison, préparer l’entreprise aux US à distance, financer le tout, sans aucune garantie de résultat ni de support extérieur. Nous faisions tout tous seuls, sans le support d’un employeur qui a ses propres avocats et paie billets d’avion et déménagement. Il y avait donc beaucoup de travail et de stress liés à tout ce processus, mais la motivation de partir était la plus forte et a fini par l’emporter puisque nous avons réussi !

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ? 

Pas vraiment. Nous connaissions déjà les USA donc nous savions que l’adaptation serait facile. C’est un pays d’immigration où tout le monde vient d’ailleurs ou a des ancêtres qui viennent d’ailleurs, donc on n’a jamais vraiment l’impression d’être étrangers. Avoir un accent ou une culture différente n’y choque personne.

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée aux États-Unis ? 

La façon dont les Américains font naturellement confiance. Si je me promène dans mon quartier, en quelques secondes à peine je verrai des garages grands ouverts, des voitures non verrouillées, etc.

Idem dans le monde du travail, ou un coup de fil de 10 minutes peut suffire à décrocher un contrat ou un job. Les Américains sont enclin à vous donner une chance, à vous faire confiance plutôt que d’attendre des années avant de pouvoir vous l’accorder. C’est vraiment un monde où il est plaisant de vivre.

Crater Lake, probablement la plus belle chose que l'on aie vue en 2 ans ici !

Quelles sont les particularités du marché de l'emploi ? Est-il facile pour un expatrié d'y être embauché ? 

Pour une grande majorité d’expatriés, la question ne se pose même pas puisque quasiment tous les visas d’immigration sont liés au travail, ce qui veut dire que la présence sur le sol US est due à l’employeur local et donc au métier de l’expatrié aux USA.

Pour rebondir sur ma réponse précédente, les Américains font confiance facilement. Trouver un job est donc facile car on vous donnera l’opportunité de réussir. Si ça marche, tant mieux, si ça ne marche pas, tant pis, on passera à autre chose.

 C’est aussi une des raisons pour lesquelles le marché du travail aux USA est si dynamique et le chômage seulement à 5% : Il est facile de rebondir, de changer de carrière, d’essayer de nouvelles choses. C’est le rêve pour quelqu’un qui aime bouger, apprendre et évoluer.

As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ? Quels sont les types de logements qui y sont disponibles et accessibles aux expatriés ? 

Au début, trouver un logement a été difficile en Californie car le marché est ultra-concurrentiel. A chaque fois que l’on voulait louer une maison, il y avait déjà 4 ou 5 personnes dessus, et vu que bien souvent, ces personnes avaient plus d’historique aux USA, avec des feuilles de paie et des décalarations d’impôt pour prouver leurs revenus, ils avaient la priorité.

Cela a donc pris plusieurs semaines, alors que lors de notre première expatriation, c’était fait en 48 heures, mais j’avais une lettre de mon employeur et la garantie d’un salaire. Cette fois-ci, en venant d’arriver et en étant mon propre employeur, je n’avais pas énormément de garanties. Nous avons d’ailleurs dû payer six mois de loyer à l’avance pour enfin convaincre quelqu’un de nous louer leur logement !

Que penses-tu du mode de vie des Américains ? 

C’est une société où la consommation est omni-présente, et les Américains sous-traitent une bonne partie de leur vie pour avoir davantage de temps libre. Par exemple, je ne connais personne qui ait un jardinier en France, alors qu’ici même les membres de la classe moyenne vont avoir quelqu’un qui vient tondre leur pelouse et tailler leur haie. Idem pour déclarer les revenus ou faire des petits travaux dans la maison, les Américains vont faire appel à de l’aide payante.

Je ne parle même pas des restaurants qui sont partout et où il faut souvent attendre le soir pour avoir une table ! Le résultat, c’est bien évidemment la puissance économique du pays que l’on connait, mais aussi une vie beaucoup plus cool, où les gens prennent le temps de sortir, de faire des choses. Je trouve la vie aux USA beaucoup moins stressante qu’en France.

Le patriotisme est lui aussi impressionnant aux USA

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ? 

On dit les Américains individualistes, qui ne pensent qu’à eux-mêmes. Mais il faut passer 5 minutes dans une grande ville US pour s’apercevoir que la réalité est toute autre : Approchez d’un passage piéton et les voitures vont s’arrêter pour vous laisser passer avant même que vous n’ayez mis le moindre pied sur la route.

Sortez une carte en plein milieu de New York et on va vous demander si vous voulez de l’aide pour trouver votre chemin. Ou encore ce douanier qui nous voit avec Thomas en train de pleurer et qui nous fait passer devant tout le reste de la file d’attente à l’aéroport… Ma liste d’exemples serait longue !

A quoi ressemble ton quotidien à Sacramento ? 

Il est très très loin de notre vie en France… D’une part parce que je travaille désormais majoritairement depuis la maison, ce qui me permet de passer beaucoup plus de temps avec les enfants. Ensuite, la vie aux USA est faite pour être facile, avec toutes les commodités à proximité et ouvertes à toute heure y compris le week-end.

Nous avons donc énormément de flexibilité au quotidien, incomparable avec le stress de la vie en France où il fallait planifier tous nos rendez-vous médicaux, courses et autres démarches entre 17 et 19 heures en semaine, car le week-end et le soir, rien de ceci n’était possible ou facile.

Et puis il y a le climat… De ce point de vue là, difficile de faire mieux car Sacramento est la ville la plus ensoleillée au monde pendant une grande partie de l’année. Nous avons des manteaux et des tenues qui n’ont pas quitté nos placards depuis l’arrivée en Californie, c’est dire...

Les couchers de soleil sont toujours spectaculaires à Sacramento !

Que fais-tu pendant ton temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ? 

Tous les loisirs sont accessibles aux expatriés comme à n’importe quel citoyen US. Notre temps libre, nous le passons à visiter les merveilles naturelles de l’ouest américain, dans les parcs nationaux comme le Grand Canyon ou Yosemite.

Rien qu’en Californie, la variété de paysages est telle que l’on peut passer d’une plage au bord du Pacifique à un col de haute montagne enneigé puis à un désert de dunes de sables en quelques heures de route. Il y a tellement de choses à voir et à faire que l’on ne peut pas s’ennuyer !

Qu'est-ce qui te plait le plus aux États-Unis ? 

La liberté. Chacun peut vivre sa vie comme bon lui semble sans être embêté par personne. Les gens ne jugent pas et chacun est réellement libre de faire ce qu’il veut sans craindre de s’attirer les foudres de son entourage, ses voisins ou ses collègues de bureau.

J’ai déjà vu des gens aller faire leurs courses en pyjama. De la même façon, on ne va pas montrer du doigt celui qui roule dans telle voiture, habite dans tel quartier ou vient d’acheter tel gadget. Il est également autorisé d’être ambitieux et de réussir dans la vie, ce qui est plutôt sympathique.

Même la police a le droit se se faire plaisir !


Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ? 

Au final, il n’y a que deux choses que l’on ne peut pas avoir ici en permanence : Nos proches et les spécialités culinaires françaises. Mais internet permet de rester en contact facilement et en ce qui concerne l’assiette, cela nous permet d’apprécier d’autant plus chacun de nos voyages en France !

Un évènement particulier que tu as vécu aux États-Unis et que tu voudrais partager ? 

La naissance de notre fille Clara, qui est ainsi devenue la première Américaine de la famille ! Cela a changé beaucoup de choses, en particulier la motivation de devenir citoyens US un jour afin de ne pas la laisser toute seule avec cette double nationalité !

Clara la petite Américaine !

Quel est ton avis sur le coût de la vie à Sacramento et aux États-Unis en général ? 

La Californie est très chère, mais les salaires suivent en conséquence. Aux USA, on ne peut pas généraliser car chaque état a ses propres lois : Certains n’ont pas de taxes du tout, d’autres un peu plus. D’une ville à l’autre les prix varient considérablement aussi.

Sacramento est trois fois moins chère pour l’immobilier que San Francisco, alors qu’il n’y a qu’une heure et demie de route entre les deux villes !

Qu'est-ce qui t'as motivé à écrire ton blog « A nous la Californie » ? 

L’idée de rester en contact avec la famille, même si au final on se rend compte que la plupart de nos lecteurs sont d’autres expats, des voyageurs ou des personnes qui voudraient elles aussi venir aux USA.

J’adore écrire donc le blog est devenu une partie intégrale de mon quotidien, avec une régularité de deux articles par semaine. Cela permet à tout le monde nous suivre à distance.

Monument Valley, un des ces lieux uniques au monde !


Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier aux États-Unis ? 

Allez-y, foncez ! On n'a qu'une seule vie. Avant de venir ici pour la première fois, si on m’avait dit qu’un jour je vivrais aux USA, j’aurais probablement dit “jamais de la vie”.

Il faut venir au moins une fois pour voir et se rendre compte de ce que ce pays a à offrir. Après, c’est difficile de faire marcher arrière, et je suis bien placé pour en savoir quelque chose !

Mon conseil serait donc d’essayer et de persister. Tout ne sera pas facile, tout ne sera pas toujours rose, mais on en sort touhjours grandi et avec une vision différente du monde qui nous entoure. Rien que pour cette raison là, une expatriation a une valeur inestimable.

Tes projets d'avenir ? 

 Davantage de voyages, dont une traversée des USA d’Est en Ouest par la route. Pour le reste, plein de projets professionnels mais pas de chemin particulier de pré-calculé, car ici la vie se dessine aussi au gré des opportunités qui se présentent. Je ne sais pas où nous serons dans 5 ans, mais je sais qu’il y aura beaucoup de choses intéressantes en chemin, c’est une certitude.

dimanche 29 novembre 2015

Thanksgiving 2015

Cette année, chose rare, nous avons célébré Thanksgiving ! Il faut dire qu'habituellement, nous profitons des deux jours de congés occasionnés par cette fête (qui sont toujours le 4ème jeudi et vendredi de novembre) pour voyager. L'an dernier, c'était Arizona et Nouveau Mexique par exemple.

La dinde après 4 heures de cuisson... Miam miam !

Qu'est-ce que Thanksgiving ? C'est une grande tradition en Amérique du Nord où cette journée sert à exprimer de la gratitude, en remerciant toutes les personnes qui vous entourent mais également en contribuant à des oeuvres de charité par exemple. En général, les familles se retrouvent autour d'un grand repas dont la dinde est un incontournable. Ce que nous avons donc fait !

Quoi de mieux qu'une petite course par un frais matin de novembre ?

Pour ma part, à 8h15 du matin, j'ai participé à une course de 10 kms organisée par la banque alimentaire de Sacramento pour collecter des fonds afin d'acheter des repas à ceux qui sont dans le besoin. La course a enregistré plus de 28 000 participants, c'était vraiment sympa d'autant plus que les gens dans les rues nous encouragaient tout en nous remerciant pour l'aide apportée à cette bonne cause.

Certains coureurs portaient une dinde sur la tête !

Bilan : 1 million de dollars récoltés ! Voilà qui devrait financer un bon paquet de repas ! Les participants pouvaient se grouper par équipes et trouver des sponsors pour aider à récolter davantage de dons que leur seule inscription à la course. Cette tradition des courses de Thanksgiving, souvent appelées "turkey trots", est très présente aux US et chaque ville a une ou deux courses similaires ce jour-là.

Le lendemain de Thanksgiving... Nous étions sur la route !

Le vendredi juste après Thanksgiving est le Black Friday. Je suis sûr que vous avez déjà vu ces vidéos de gens qui se tassent comme du bétail devant les magasins en pleine nuit pour se ruer comme des sauvages sous les grilles dès l'ouverture... Et bien c'est le Black Friday, et vous ne verrez rien de tout ça sur ce blog car ce n'est pas vraiment notre truc. Quittes à voir des animaux, autant que ce soit dans un ranch perdu au milieu de la Californie !

Il y a même le Cyber Monday ce lundi, qui est la suite du Black Friday mais pour l'e-commerce et l'électronique. J'avoue tout de même jeter un oeil à Amazon pour le Black Friday et Cyber Monday, car parfois les prix sont tellement intéressants qu'il serait dommage de passer à côté. 60 à 80% de réduction sont légion !

Eolienne à Chinese Camp, sur la highway 49

Nous avons donc opté pour un petit itinéraire sur deux jours afin de visiter une multitude de petites villes de la ruée vers l'or, le long de la highway 49. Vous en saurez plus dans les jours à venir ! 

D'une façon générale, Thanksgiving lance la dernière ligne droite avant Noël. Les maisons commencent donc à se décorer, les parades de Noël fleurissent partout... Et l'air s'est bien rafraichi : Il faisait 1°C lors de ma course jeudi matin !

Pour finir, une dernière photo de notre repas de Thanksgiving (il reste de la dinde, si vous en voulez faites-nous signe) :

C'était bien bon !