Affichage des articles dont le libellé est Santé. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Santé. Afficher tous les articles

samedi 11 décembre 2021

Le coût de la santé aux USA - édition 2021/2022

En début d'année, Adeline a eu des problèmes de santé qui nous ont obligé à aller aux urgences deux fois avant qu'elle ne soit opérée, également en urgence. Pendant le premier passage aux urgences, elle avait attrapé COVID-19, que j'ai donc eu dans la foulée... La totale !

Aujourd'hui, tout va bien et nous nous sommes remis de ces mésaventures, et c'est l'occasion de vous parler du coût du système de santé aux USA, qui n'a rien à voir avec ce que vous pouvez connaître en France !

Tiens, une facture de 90 000 dollars... Heureusement, on n'a à payer "que" 4546,84 dollars !

D'ailleurs, système de santé est un bien grand mot, car il n'y a pas vraiment de système de santé publique. Le medicare, pour lequel tout le monde cotise durant sa carrière professionnelle, serait l'équivalent de la sécurité sociale en France (pour faire simple), mais cela ne commence qu'à l'âge de... 65 ans ! 

Donc le gouvernement ne couvre que les retraités, et il me semble les personnes à faibles revenus (en Californie en tous cas avec Medi-Cal), mais pour le reste, on doit passer par des assurances privées.

Et ces assurances ne coûtent pas cher du tout, comme vous pouvez le voir :

Estimation de ce que l'on devrait payer en 2022 pour l'assurance santé... par mois ! Grosso modo entre 230 et 400 dollars par personne selon l'âge.

Il faut également ajouter que ce millier de dollars mensuel, en lui-même, ne couvre quasiment rien du tout : C'est une assurance, comme une assurance maison ou auto, qui ne commence donc qu'après avoir dépensé un certain montant de franchise (appelé deductible). Bien évidemment, on peut choisir une franchise basse, mais le montant de la mensualité augmente alors (je pourrais payer 2000 dollars par mois en choisissant les meilleures options sans franchise !).

Ensuite, l'assurance va couvrir un certain pourcentage de vos dépenses de santé. Plus vous payez cher chaque mois, plus l'assurance va couvrir, cela va de soi.

Il y a enfin un montant maximal que l'assuré va débourser, au delà duquel l'assurance prend tous les coûts en charge jusqu'à la fin de l'année. Dans notre cas, ce coût était de 6000 dollars par personne, ou 12 000 dollars pour l'ensemble de la famille. C'est chiffre est appelé le maximum out of pocket.

Le détail d'une facture reçue pour Adeline, cryptique au possible avec des codes pour chaque coût, parfois avec une réduction de plus de 90% faite par l'hopital à l'assurance, juste parce qu'on a choisi un hopital partenaire de l'assurance (ces montants sont dans la colonne tout à droite).

Pour prendre un exemple concret, on avait un deductible (franchise) à 2000 dollars par personne, mais le premier passage d'Adeline aux urgences a coûté 5000 dollars (pour une prise de sang,  5 minutes avec un docteur, et 4 heures sur une chaise en salle d'attente), donc ces 2000 dollars ont été consommés instantanément. 

Ensuite, après les réductions et ajustements divers, l'assurance couvrait un certain pourcentage de ce qui restait à payer, les dernières "miettes" nous étant facturées, souvent des mois plus tard (on vient de recevoir une dernière facture, 10 mois après le dernier passage à l'hôpital !)

Notre max out of pocket par personne était à 6000 dollars, c'est donc ce que cela nous a coûté au final pour l'année pour Adeline.

Il faut ajouter à cela que l'assurance santé ne couvre pas les dents ni les yeux, et il faut donc deux autres assurances pour vision et dentaire ! Heureusement, celle-ci coûtent beaucoup moins cher (10-20 dollars par mois) mais fonctionnent généralement avec le même concept de deductible / max out of pocket.

Idem si vous décidez d'appeler les secours en cas d'urgence, attendez-vous à recevoir une facture de plus de 1000 dollars dans la foulée... A moins d'avoir une assurance spécifique pour ça !

Au final, 2021 nous aura coûté pratiquement 24 000 dollars au niveau santé (assurances + toutes dépenses pharmacie, dentistes, lunettes, etc.), et ni moi ni les enfants ne sommes allés chez le docteur pour maladie cette année, mais j'ai eu dans les 2000 dollars de dentiste en plus des soucis d'Adeline.

En conclusion, la santé aux USA, ça peut coûter cher, surtout si on n'a pas d'économies, et encore plus si on n'est pas assuré. Les chiffres estiment que 60% des SDF vivant dans la rue aux USA aujourd'hui ont perdu leur logement en raison de factures de santé qu'ils ne pouvaient pas payer... Ce qui n'est pas surprenant quand on voit ces chiffres.



dimanche 28 février 2021

La pharmacie aux USA

En ce début d'année 2021, nous n'avons pas été gâtés au niveau santé : Adeline a fait plusieurs passages aux urgences, attrapant COVID-19 par la même occasion, ce qui fait que je l'ai attrapé aussi.

Si tout ceci est désormais derrière nous (Adeline a eu une opération et se remet bien), nous avons eu l'opportunité de tester un peu plus le système de santé Américain !

La pharmacie Walgreens la plus proche de chez nous est en fait un mini-supermarché

Pour ce premier article, je vais vous parler de comment marchent les pharmacies aux US, car le concept est assez différent de ce qui se fait en France.

D'abord, une pharmacie n'est jamais seulement une pharmacie, mais est aussi une supérette où l'on peut faire des courses basiques. Les deux enseignes majeures autour de Sacramento sont Walgreens et CVS.

A l'intérieur de CVS, c'est un vrai petit supermarché où l'on peut trouver un peu de tout, et même de l'alcool, pourtant absent des fast-foods...

Le coin où se trouve le pharmacien est toujours caché au fond du magasin, selon la tactique classique de faire traverser tous les rayons pour être tenté d'acheter quelque chose d'autre en chemin !

Le véritable coin pharmacie à l'intérieur de la pharmacie

Là où la méthode diffère encore pas mal de la France, c'est que bien souvent, le docteur ou l'hopital peut directement envoyer votre prescription à la pharmacie de votre choix, de sorte à ce que les médicaments puissent être préparés "à l'avance".

Ceci peut sembler efficace, mais bien souvent, il n'en est rien. De notre expérience, il faut souvent attendre de 24 à 72 heures pour que les médicaments soient prêts ! Comment cela est-il possible ?

Tout simplement parce que si on vous prescrit un cachet 3 fois par jour pendant 7 jours, le pharmacien va préparer une petite boite avec exactement 21 cachets, pas la boite complète qui contiendrait le double ou le triple de ce dont vous avez besoin. Il faut donc croire que cela demande des heures de travail supplémentaire.

Quand la prescription est prête, on reçoit un SMS ou email pour nous indiquer d'aller la chercher :

Chaque médicament est dans sa petite boite en plastique avec les instructions et le nom du patient imprimés dessus. Il y a pile la bonne quantité, donc pas de gaspillage.

Un autre avantage en cette période de COVID est qu'il est possible de récupérer ses médicaments à la pharmacie en utilisant un drive thru, sans descendre de son véhicule !

Début janvier, j'ai pu faire mon test COVID de la sorte : La pharmacienne m'a passé un kit de test scellé au drive thru, je fais le test dans la voiture, insère le résultat dans un autre paquet scellé (et comportant l'adresse du laboratoire) que je me mets dans une boite spécifique à côté de la fenêtre de la pharmacienne. 

Pas de contact avec aucun être humain, et donc pas de risque de transmission du virus... Surtout que mon test était positif !

Le drive-thru de CVS où j'ai pu faire le test COVID. Dans les faits, j'ai dû descendre de la voiture car une grosse rafale de vent pile au moment où le kit de test m'était passé par la pharmacienne a fait s'envoler le tout jusque dans les buissons que l'on voit sur la photo !

D'ailleurs, si les pharmacies ne sont pas "que" des pharmacies, c'est aussi vrai pour les supermarchés classiques, qui ont généralement eux aussi une pharmacie, comme Walmart ou encore ici à Costco :

Costco a beau être un entrepôt de marchandises, il y a aussi une pharmacie !

Et puisque je parle de Costco, il est aussi important de mentionner qu'il est y possible d'y passer des tests d'audition et de vue, ainsi que d'obtenir lunettes, lentilles, ou prothèses auditives ! 

Le tout parfois sans rendez-vous, et un à deux jours d'attente dans le pire des cas ! A Besançon, il y avait plus d'un an d'attente pour les rendez-vous ophtalmo - incomparable.

Le bureau ophtalmo de notre Costco local, où l'examen coûte 65 dollars, et les lunettes peuvent être commandées juste à côté, souvent à très bon prix. C'est là où je vais désormais faire mes examens et changements de lunettes, car c'est rapide et efficace.

Voilà donc pour ce petit article sur la pharmacie et les prescriptions. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'en faire part en commentaires. 




dimanche 3 mai 2020

Le coronavirus en Californie

Comme le reste du monde, la Californie subit depuis plusieurs mois l'épidémie de coronavirus de plein fouet. Les USA sont aujourd'hui de loin le pays le plus touché au monde, ce qui n'est pas forcément surprenant quand on connait bien le pays :

Il y a pratiquement six fois plus de cas aux USA qu'en Espagne, seconde du classement

Il faut savoir que ce sont les gouverneurs de chaque état qui gèrent l'épidémie au quotidien, et non le guignol que vous devez voir tous les jours à la télévision qui se vantait il n'y a pas si longtemps "que ses chiffres d'audience étaient excellents" alors que 17 millions de ses compatriotes venaient de se retrouver au chômage, sans parler des dizaines de milliers de morts, plus que durant la guerre du Vietnam... 

Gym du matin à la maison vu qu'il n'y a plus d'école depuis le 7 mars


En Californie, c'est le 19 mars (2 jours après la France) que notre "confinement" a commençé. "Confinement" est un bien grand mot car nous avons le droit de sortir de la maison pour faire nos courses, marcher, courir, faire du vélo, et ce sans attestation écrite. Vu que toutes ces activités sont nos activités familiales favorites, nous n'avons pas vraiment souffert depuis le début de l'épidémie.

Mieux encore, la police n'a pas le droit d'intervenir pour faire en sorte que les gens restent chez eux. Et puis, il n'est pas précisé non plus à quelle maison on est supposés restés. Du coup, nous avons multiplié les aller-retour à notre chalet pour y faire des travaux et en profiter un peu, loin de la ville !

Bien évidemment, nous prenons toutes nos précautions et sortons avec masques et désinfectant (à prendre en intra-veineuses selon le guignol en chef !)

Le golf de la communauté de notre chalet est fermé jusqu'à lundi 4 mai. On en a profité pour s'y promener vu que c'est interdit en temps normal, et c'est un coin magnifique pour profiter de la verdure !

A la ville, nous avons donc fait quelques aller-retour aux magasins de bricolage pour y acheter outils et matériaux. Et si un business se porte bien en cette période de coronavirus, c'est Home Depot aux US ! Leur parking est quasiment toujours plein :

Parking de Home Depot plein à craquer. Voilà ce qui s'appelle du confinement !

Ceci dit, de bonnes mesures sont prises dans la plupart des magasins. Le nombre de clients à l'intérieur est limité, on doit donc souvent faire la queue dehors où des croix au sol marquent les six pieds de distance à respecter entre chaque personne.

Au début, peu de gens portaient des masques. Aujourd'hui, la tendance s'est inversée et peu de personnes n'en portent pas. Le port du masque devient obligatoire à partir de demain 4 mai avec la réouverture annoncée de plusieurs autre types de business :

File d'attente amménagée devant Home Depot, où les caissiers sont souvent masqués et protégés des clients par des écrans en plastique transparent.

Malgré toute cette flexibilité, la Californie s'en sort plutôt bien en termes de chiffres face au coronavirus. Bien que ce soit l'état le plus peuplé, elle n'arrive qu'en cinquième position en nombre de cas recensés, avec un nombre de décès bien inférieur à la majorité des autres états (5,6 pour 100 000 habitants) :



Il faut dire que la Californie est aussi très vaste, comme le Texas par exemple qui s'en sort très bien lui aussi, vu que la distance entre les gens y est déjà plus grande par défaut.

En Californie, la plus grande concentration de population est à Los Angeles, et c'est donc là que la moitié des cas et plus de la moitié des décès de notre état se trouvent :


Sacramento se débrouille bien. C'est même l'aire métropolitaine qui s'en sort le mieux de tous les USA parmi les 50 plus grandes aires métro du pays.

La pression se fait de plus en plus forte pour réouvrir commerces et bureaux. Plusieurs manifestations (d'abord en voiture, puis plus classiques) ont eu lieu autour du capitole à Sacramento pour relancer l'économie.

Il faut dire que vivre au chômage aux Etats-Unis est pratiquement impossible. Les aides promises par le gouvernement fédéral vont mettre des mois à arriver car les bureaux des services chargés de les distribuer sont fermés ! Les délais administratifs sont énormes. D'habitude, lors de la période des taxes, je reçois mes remboursements de taxes (tax return) en quelques jours. Cette année, toujours rien après six semaines d'attente, et ce sont des milliers de dollars qui ne feraient pas de mal...

Du coup, la frustration monte et les gens risquent de perdre leur maison et tout le reste pendant que seulement 23 personnes sont à l'hôpital avec le coronavirus dans le comté de Sacramento, et 3300 en tout pour tout l'état (source: Etat de Californie).

Et puis, tout n'est pas ultra cohérent non plus. On ne peut pas aller chez le docteur ou le dentiste mais les fast-foods (drive ou à emporter seulement) et magasins de bricolage sont ouverts...

Le nombre de décès par jour commence seulement à baisser un peu en Californie. Demain, nombres d'entreprises vont reprendre le travail. Est ce trop tôt ? On le saura dans les semaines qui viennent !

Pendant ce temps, il y a eu pas mal d'initiatives sympa dans les lotissements autour de chez nous. Tout avait commençé avec les dessins à la craie sur les trottoirs pour garder le moral :


Puis il y a eu les chasses à l'ours, où l'idée eétait de mettre des ours en peluche à nos fenêtres pour divertir les enfants qui devaient trouver ces ours lors de leur promenades dans le quartier :

Notre participation à la "chasse à l'ours"

Voilà donc pour cette petite mise à jour coronavirus, après ma business update du mois dernier. Plus de road-trips ni de voyages pour le moment. On a hâte de pouvor recommencer !

Et vous, comment ça se passe chez vous ? La confinement est-il strict ? N'hésitez pas à nous faire part de vos expériences ou questions en commentaires.


samedi 24 octobre 2015

Avoir un bébé aux USA

Lors de notre première expatriation, l'une des raisons pour laquelle nous avions décidé de rentrer était d'aggrandir la famille. Nous ne nous imaginions alors pas avoir un bébé aux USA, d'une part parce qu'il nous semblait important d'avoir la famille à proximité pour la naissance de Thomas, d'autre part parce que le système de santé aux USA nous faisait un peu peur.

Alors qu'en a-t-il été avec l'arrivée de Clara ? A quoi ressemble l'expérience d'une naissance aux USA ? C'est ce dont je vais vous parler aujourd'hui.

Clara le jour de sa naissance

1) Le suivi avant la naissance

Nous nous attendions à avoir deux échographies en tout et pour tout, soit une de moins qu'en France. Dans les faits, Adeline a eu 4 échographies "classiques" puis au moins une par semaine durant les 3 derniers mois, voire carrément deux par semaine le dernier mois !

Il a suffit qu'Adeline ait une seule fois une tension à peine élevée pour qu'un suivi hebdomadaire se mette en place jusqu'à la naissance. Le suivi était donc tout simplement exceptionnel, avec zéro place pour la moindre prise de risque.

Clara et son petit bracelet. Adeline et moi en avions un aussi pour nous identifier comme ses parents, et Clara avait également un bracelet électronique à la cheville qui aurait sonné l'alarme si elle quittait la zone des nouveaux-nés ! Sécurité maximale !

2) Le mois avant l'accouchement

Nous avons eu droit à une fausse alerte début septembre. Lors d'une de ses visites hebdo, l'infirmière a jugé que le rythme cardiaque de Clara descendait trop bas par moments, et qu'il fallait aller en urgence à l'hopital pour qu'une sage-femme prenne les choses en main.

L'occasion pour nous de faire une première répétition en mode panique, pile à l'heure de sortie des bureaux pour ajouter le stress du traffic dense et  ralenti. Au final, le rythme cardiaque était parfaitement normal, c'était donc une fausse alerte. Mais encore une fois : Dans le doute, on escalade tout de suite à l'étape suivante pour ne pas prendre de risque.

En salle d'accouchement, l'écran du monitoring pour suivre les contractions

3) Le jour de l'accouchement

Le jour J, nous sommes arrivés à l'hopital juste avant 7 heures du matin. Adeline sentait depuis 4 heures du matin que le jour était venu, et la prise en charge a été remarquable. Tout le monde se présente, note son prénom sur un tableau dans la salle de sorte à ce qu'aucun "intrus" ne vienne perturber le process.

Car de process il est bien question : Chaque examen et chaque mesure sont entrés dans l'ordinateur avec des commentaires sur l'état du moment. N'importe quel docteur peut arriver pour prendre la relève et récupérer toutes les informations en quelques instants, avec la chronologie des événements à la seconde près.

Durant les deux premières heures, nous n'aurons pas une seconde pour nous : Tout se met en place et nous est expliqué en détails. C'est simple, on sait que tout va bien se passer car tout le monde est super sympa, attentif et attentionné : On n'a pas l'impression qu'ils font ça dix fois par jour, ils vivent le moment comme nous et avec nous, comme si c'était un peu leur bébé qui allait naitre aussi !

Une petite cuisine comporte un frigo avec des dizaines de petits repas comme celui-ci pour les "coachs" qui accompagnent la maman durant cette intense journée. Café et jus d'orange sont également disponibles à volonté, on se sert comme on veut et quand on veut !

4) L'accouchement

A l'image de ce pays, tout est allé très vite. A 14h40, la sage-femme vient effectuer un dernier contrôle et dit qu'on est dans la dernière ligne droite. L'infirmière nous demande nos pronostics : Je lance 15h10, Adeline 15h20. A 15h09, le staff est tout autour du lit pour l'accouchement. A 15h11, Clara est née !

Après, on avait l'impression d'être juste les trois au monde même si le staff s'affairait tout autour mais on ne les voyait plus, car ils nous laissaient vraiment tranquilles. On me dérangera juste pour couper le cordon ombilical, car il faut bien que le papa fasse quelque chose tout de même ! Ah oui, j'ai aussi préparé les papiers du certificat de naissance. Aux USA, il y a toujours un middle-name en plus du prénom usuel : Nous avions décidé que ce serait Clara Emilie !

Puis ce sont les mesures et tests d'usage, semblables à ceux pratiqués en France, avant les premiers vaccins, puis quelque chose de sympa, la première prise d'empreinte des pieds et des mains en souvenir :

Premières empreintes pour Clara, avec un système qui ne salit pas le bébé mais qui produit de belles empreintes sur un beau diplôme à son nom !

5) Après l'accouchement

Là aussi tout va très vite, et tout est maitrisé et contrôlé de A à Z. Même si tout va très bien pour Adeline et Clara, les tests s'enchainent. La première nuit, toutes les deux heures les infirmières viennent s'assurer que tout va toujours bien. Et dès le matin, vu que tout est OK, on demande à Adeline si elle veut rentrer à la maison... maintenant !

Toute la famille est donc réunie à la maison 23 heures (!) après l'accouchement. Expérience idéale pour nous tous, qui sommes ravis d'être réunis sous le même toit aussi vite, même si toute une batterie de rendez-vous sont déjà prévus pour le suivi de la maman et du bébé dans les jours et semaines qui viennent.

Pour information, une journée d'hopital coûte 2000$. Donc on est doublement content ne pas y rester trop longtemps !

Le test d'audition ou comment faire la photo de l'année ! Avec le petit noeud sur le bonnet préparé par une infirmière et les écouteurs sur les oreilles, Clara a un look inimitable !

Au final, les peurs que nous avons eues par le passé étaient totalement infondées. Aux USA, la santé est un système globalement privé, et je pense que la qualité s'en ressent largement. Qui dit privé dit concurrence, dit obligation de résultat et donc faux-pas totalement interdit. Aucune place au hasard quand une erreur peut détruire la réputation d'une marque et donc de centaines d'hopitaux et dizaines de milliers d'employés !

On nous a même raccompagné jusqu'à la voiture (après avoir vérifié notre siège auto - d'ailleurs jugé peu sûr car les normes US sont différentes des normes françaises - si bien qu'on a cru qu'ils ne nous laisseraient pas partir !) pour que l'hopital garantisse à 100% que tout était OK lors de notre sortie !

Nous avons d'ailleurs reçu au moins trois enquêtes à remplir depuis la naissance de Clara pour vérifier que toutes les explications nous avaient été données, et tous les processus bien suivis. Le système est bien huilé, c'est vraiment impressionnant.

Clara à la maison !

6) Le coût de l'opération

Ca reste l'inconnue car nous n'avons pas encore reçu la facture... Pour le moment, nous avons payé 450$ au total pour l'ensemble des visites préalables (grosso modo 10 fois 45$). Et nous nous attendons à payer au moins 4500$ en plus pour l'accouchement, même si je me suis préparé psychologiquement à ce que cela nous coûte 6200$ au final, car c'est le maximum "out of pocket" que notre assurance autorise par assuré et par an : Au delà, l'assuré en question (Adeline dans ce cas) ne paie plus rien.

Bien évidemment, cela s'ajoute aux 850$ par mois payés pour l'assurance santé, qui devraient d'ailleurs désormais devenir 1000$ par mois avec l'ajout de Clara. Vous trouvez que c'est beaucoup ? Oui, je suis assez d'accord. Même si, en regardant de plus près, je me console en me disant que quoiqu'il en soit, l'accouchement ne nous coutera même pas un mois de salaire net... Donc c'est pas si terrible que ça !

La complicité entre brother and sister !

Et puis il faut aussi se dire que nos revenus ne seront pas amputés durant chaque mois de notre vie par des cotisations sociales pour payer d'autres accouchements ou opérations : On ne paie que ce que l'on "consomme" et pas pour ce que les autres consomment. Donc la facture est plus importante de façon occasionnelle, et c'est bien normal car tout les mois le salaire est beaucoup plus haut grace à une moindre imposition (et une autre mentalité, mais ça c'est une différente histoire !).

Voilà pour cette magnifique expérience que fut la naissance de Clara ! Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser en commentaires.

mardi 14 octobre 2014

La santé aux USA : Notre première approche !

Notre première expérience (en 2009) avec le 37ème système de santé mondial n'avait pas été des plus rassurantes. La santé était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles nous avions choisi de retourner vivre en France à l'époque. Puis le temps a passé et nous avons décidé de revenir aux USA et de faire avec. Sauf que cette fois-ci, nous avons un bébé de 16 mois, qui lui doit faire l'objet d'un suivi régulier. Nous sommes donc allés chez le docteur pour la première visite de routine de Thomas...

Thomas chez le docteur Américain, il a trouvé la clé pour essayer de s'échapper !

En Juillet, nous avons bataillé ferme pour trouver une maison. L'autre bataille d'alors consistait à trouver une assurance santé aussi vite que possible, car ici il n'y pas de sécurité sociale pour payer les factures de santé, qui sont d'ailleurs plutôt salées :

Une pub que nous recevons toutes les semaines : 169$ seulement pour les nouveaux patients (suivez l'astérique : Prix habituel 403$ la visite ! Oui, c'est 320 euros !)

Trouver une assurance santé a été difficile, car pour ce faire, il faut une adresse, ce que nous n'avions pas encore. Et pas question de prendre de risque avec Thomas, surtout quand on sait qu'un jour d'hospitalisation coûte plus de 2000$ en moyenne. Heureusement, Barack Obama est passé par là avec sa réforme (impopulaire) du système de santé US. En Californie, il y a donc une plate-forme dédiée pour trouver une assurance santé "abordable" :

Covered California propose des assurances santé pour tous, avec aides gouvernementales et tout !

Le grand changement de la réforme Obama, c'est que les assurances santé sont obligées de couvrir un certain nombre de dépenses et de proposer des services groupés par des codes faciles à reconnaitre : Or, Argent, Bronze. Ainsi l'assurance Bronze de Kaiser Permanente est à 98% la même que celle du concurrent au niveau Bronze, et Covered California propose les tableaux comparatifs avec les prix, eux-mêmes désormais plafonnés par des lois. Car avant, c'était la jungle et il faut avouer qu'à moins d'être expert en la matière, il était dur de savoir ce pour quoi on payait et ce qui était couvert ou pas.

Alors pourquoi cette réforme est-elle impopulaire ?

  1. Elle régule la concurrence entre des entreprises privées (les services de santé) par des lois. Au pays de la libre entreprise, c'est très mal vu.
  2. Elle oblige tous les résidents US à avoir une couverture santé, c'est à dire à payer pour accéder à ces services, sous peine de payer une amende. Tous ceux qui estimaient ne pas en avoir besoin ou ne pas avoir les moyens de le faire ont donc dû s'y mettre, sans avoir le choix.
Pour être complet sur le sujet, et pour prouver à quel point il ne faut pas toucher à la liberté des Américains, Barack Obama est aujourd'hui le président le plus impopulaire des USA depuis la seconde guerre mondiale. Même Bush était plus populaire en son temps, ce qui est incroyable !
Seulement 39% des Américains étaient favorables à cette réforme du système de santé.

L'hôpital Kaiser Permanente de Sacramento est flambant neuf

Pour notre part, nous avons choisi l'assurance santé la moins chère, ce qui nous coûte tout de même plus de 600$ par mois (480 euros) pour 3 personnes. Dans ce cas de figure, on est contraint de choisir un docteur dans un centre médical de l'assurance santé, qui possède donc ses propres hôpitaux, pharmacies et docteurs !

C'est un peu perturbant lorsqu'on vient d'un système où tout est public, mais il faut avouer que c'est plutôt bien fait, car on peut avoir le CV des docteurs et les choisir selon leurs diplômes, les langues qu'ils parlent ou autres critères. On prend son rendez-vous directement depuis le site internet de l'assurance, on reçoit des confirmations par e-mail et SMS, c'est super moderne. Lorsque vient le moment du rendez-vous, on est pris à l'heure précise et tout est expliqué dans les moindres détails.

On voit une infirmière qui pose un petit bracelet à la cheville de Thomas, avec son nom et prénom, puis le docteur nous pose quelques questions, ausculte Thomas, nous faisons le point sur les vaccins, et une seconde infirmière arrive avec 5 seringues pour 5 vaccins différents... Ce que Thomas n'a pas vraiment apprécié.

Lorsqu'on repart, le docteur nous remet un dossier qui résume la visite, avec des conseils, des informations et une fiche de détails pour chaque vaccin !

Nous avons ensuite quitté l'hôpital sans avoir dépensé un centime. Thomas a eu droit à un petit livre en cadeau (et 5 pansements sur les cuisses). On nous a même proposé de nous faire vacciner gratuitement contre la grippe. Gratuitement, tout est relatif quand on sait ce qu'on paie tous les mois, mais nous avons eu un vrai service de qualité, et j'avoue avoir été très agréablement surpris de cette première visite. 

Et ce n'est pas le tout, puisqu'une fois arrivés à la maison, nous avions reçu un e-mail de remerciements du docteur de Thomas, avec le titre en français et des explications supplémentaires sur le fonctionnement du système. Certes c'est un message générique, mais il a pris une minute pour le personnaliser un peu : C'est aussi ça le sens du service typiquement US.

Le mail sympa du docteur arrivé sitôt après la visite

Je ne pensais donc pas pouvoir arriver à dire du bien du système de santé US, mais force est de constater que cette première expérience était quasi parfaite. Le problème initial d'adresse fait que nous n'avons toujours pas reçu nos cartes d'assurés, mais comme je vous l'ai déjà dit, rien ne marche du premier coup donc c'est normal. De notre point de vue; Barack Obama a vraiment fait bouger les choses dans le bon sens, même si cela a été très mal perçu ici.

Une dernière précision sur le coût de la santé : Notre contrat possède un "yearly maximum out of pocket" à 12 000$, ce qui veut dire que quoiqu'il arrive, nous n'aurons jamais plus de 12 000$ par an à sortir de notre poche en dépenses de santé (plus les 12 mensualités à environ 600$ soit plus de 7000$ par an). Du coup, pour être véritablement prêts à faire face à tout événement, il faut garder 20 000$ sur un compte en banque, juste au cas où... Ce qui n'est pas rien, n'est-ce pas ?