En juin 2022, nous avons passé le cap des 8 ans en Californie, alors que nous étions en Europe pour pratiquement un mois.
J'écris toujours un article à la date anniversaire de notre arrivée en Californie parce que, rétrospectivement, c'était une sacrée aventure que de tout quitter en France pour redémarrer à zéro ici, et que de chemin parcouru depuis ! Pour mémoire, voici le lien vers l'article de l'année dernière.
Et surtout, si on regarde dans le rétroviseur, nous avons passé plus des deux tiers de notre vie professionnelle aux Etats-Unis, et donc la minorité de notre carrière en France, ce qui indique une page tournée il y a bien longtemps.
Du coup, il est évident que la ligne éditoriale de ce blog a évolué au fil des années. C'est beaucoup plus dur pour moi de répondre aux demandes de "comparaisons" entre France et USA, parce que, pour être honnête, nous sommes majoritairement déconnectés de ce qui se passe dans notre pays de naissance. En dehors du sport et des élections ou autres événements majeurs (COVID, etc.) que nous essayons de suivre, nous ne suivons pas vraiment ce qui s'y passe, et ne regardons par exemple pas du tout la télé française - à l'exception d'Adeline qui suit quelques émissions de cuisine en replay.
Le décalage horaire est l'un des obstacles les plus évidents : Un match de foot ou un documentaire qui commence à 21 heures en France, c'est midi chez nous, et donc pas forcément facile à suivre.
Le résultat, c'est que chaque voyage en France est une sorte de "mise à jour" où nous pouvons nous reconnecter à notre culture, découvrir ce que tout le monde fait, regarde, et voir comment les choses évoluent.
Même si en France, on nous appelle "les Américains", la vérité, c'est qu'un bon croissant au beurre, le pain, une saucisse de morteau, le simple fait de pouvoir parler français partout et tout le temps, l'humour, le chambrage, la famille, et j'en passe, ça fait du bien. Car on n'a pas tout ça en Californie.
Si retourner en France peut paraître simple et naturel, avec une sorte de nostalgie permanente et de bien-être de pouvoir évoluer dans son élément, sans véritable effort, ce n'est pas toujours simple pour autant.
Car il y a aussi cet aspect de grand huit émotionnel, ou même si on est contents d'être en France, on sait que revenir y vivre serait quasiment mission impossible. A moins de ne pas avoir à travailler et de trouver un endroit idyllique où vivre, et encore... Ce serait compliqué.
Ce qui est rigolo, c'est que les enfants eux voient la France comme un endroit parfait où tout le monde veut les voir, leur donner des cadeaux, avec des bonnes choses à manger, pas d'école ni d'obligations, et presque tout le temps avec les papis et mamies... Tu m'étonnes que ça leur plaise !
Thomas aurait cependant du mal. Il me demandait souvent "Mais pourquoi ça prend autant de temps ?". Attendre 20 minutes pour avoir une chambre à l'hôtel, rester à table en famille pendant 3-4 heures, attendre d'être servis au resto pendant plus d'une demie-heure... Ca fait partie du "deal", et ça contraste avec la vie américaine où tout bouge très vite. Et en plus, il faut faire des bisous aux gens, ce n'est pas son truc du tout !
Et puis, il faut aussi s'habituer à entendre des remarques négatives, ça aussi ça fait partie du "deal", si on veut être en France. C'est aussi dans la culture.
Les enfants avaient du mal avec ça, et je les comprends. J'avoue que ça fait partie des choses qui ne me manquent pas, que j'ai toujours davantage apprécié les encouragements aux découragements, et de ce point de vue là, difficile de faire plus diamétralement opposé que France et Californie.
Et donc nous voilà dans cet espace de no-man's land, assis entre deux chaises, influencés par deux cultures sans faire partie à 100% d'aucune d'entre elles. Puisqu'on n'est ni Américains, ni Français, alors le mieux que l'on puisse faire, c'est d'être un peu des deux !
Clara est née Franco-Américaine, et Adeline va bientôt la rejoindre dans ce statut bi-national, puisqu'elle vient de réussir son entretien final et ses tests pour devenir Américaine ! Sa cérémonie de naturalisation est prévue pour le 27 juillet. Après, elle sera officiellement Américaine.
J'attends toujours ma convocation pour cet entretien de naturalisation, qui devrait bientôt arriver. Ensuite, ce sera au tour de Thomas, et nous serons les 4 dans le même club des bi-nationaux !
C'est une étape à laquelle on ne pensait même pas il y a 8 ans, et qui est devenue une évidence au fil du temps. La dernière étape !
Après la page de la naturalisation amércaine, qu'est-ce qui nous attend ? Difficile à dire ! On a bien quelques idées pour le futur, mais rien de concret pour le moment. On n'a jamais vécu aussi longtemps au même endroit depuis l'âge adulte, alors forcément, l'envie de bouger nous titille de temps à autre, mais on sait aussi que trouver la même qualité de vie (et des couchers de soleil comme celui de la photo précédente), ce ne sera pas une mince affaire.
Dans tous les cas, une chose est sûre, aventure il y aura encore !
Bravo pour tout. Belles journées.
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerC'est sympa d'avoir les retours de tes enfants. On n'a pas été en France depuis 5 ans (mon fils a juste été une fois) et pour le coup ça ne me manque pas du tout. J'ai l'impression que vous êtes proches de vos familles ce qui n'est pas notre cas. Nous les enfants sont Canadiens et nous le sommes aussi depuis des années. Tes photos donnent envie par contre :) Aussi quand on part, c'est en principe 1 semaine alors forcément, difficile pour aller en France !
RépondreSupprimerJe ne peux pas dire que ça nous manque non plus, mais ça fait du bien aux enfants de voir les grand parents, ça fait aussi travailler leur français, ce qui est une très bonne chose.
SupprimerBravo pour tout ce chemin parcouru !
RépondreSupprimerJe suis certaine que le Baie Area vous plairait bien 😉😅
Le climat, probablement, mais le trafic et le coût de la vie, pas si sûr :-)
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