samedi 27 février 2016

Le climat de Californie (pour les nuls)

C'est une question souvent posée et à laquelle il n'est pas évident de répondre, donc je vais essayer de vous expliquer les 10 000 climats de Californie, car en quelques minutes de route on peut facilement passer d'un micro-climat à un autre !

 
Le climat de Californie pour les nuls !

La première règle est qu'il n'y a pas de règle pour le climat de Californie... Je vais donc comparer trois villes différentes mais caractéristiques pour vous le prouver : San Francisco, Los Angeles et Sacramento. D'abord, un peu de géographie pour situer les choses :

Vers l'épingle rouge, la Californie est un écrin vert. Juste à l'Est, ce sont des milliers de kilomètres de désert jusqu'aux rocheuses, puis on reverdit progressivement jusqu'à la côte Est

Si on regarde la Californie de plus près, il y a trois choses à savoir qui expliquent pratiquement tout des différents climats :
  1. Une immense chaîne de montagne à l'Est (la Sierra Nevada) qui capture toute la pluie et explique les déserts à l'Est de ces montagnes
  2. Du relief tout le long de la côte qui capture l'humidité et apporte donc du brouillard, avec une immense vallée entre la côte et la Sierra Nevada
  3. Une seule vraie ouverture pour accéder à cette vallée : La Golden Gate de la baie de San Francisco
L'immense vallée centrale entourée de montagnes, la baie de San Francisco qui "ouvre" la vallée, et Los Angeles au sud sur la côte

Cette immense vallée verte produit 25% de l'agriculture US à elle toute seule, bien qu'il n'y pleuve que très peu : Comme vous le savez si vous habitez en montagne, c'est que là que les nuages s'accrochent et se déversent. 

En Californie, cela permet d'avoir une côte fraîche avec pas mal de brouillard et d'humidité, tandis que la Sierra Nevada reçoit l'essentiel des précipiations qui coulent ensuite dans la vallée via différents fleuves et rivières. 

On irrigue donc davantage qu'on ne compte sur la pluie pour l'agriculture, et il en est de même pour l'eau potable, qui vient de grands lacs de retenue à l'Est de la vallée, ce qui permet d'utiliser l'eau de la fonte des neiges (qui dure jusqu'en Mai - Juin) pour tenir le redoutable été dans la vallée centrale, où les températures montent fréquemment jusqu'à 40°C en Juin - Juillet - Août sans la moindre goutte de pluie.

La pluie en Californie se concentre sur la côte et la Sierra Nevada. Le sud-est, c'est le désert de Mojave jusqu'à Las Vegas

Maintenant que vous savez tout ça, les températures à San Francisco, Los Angeles et Sacramento n'ont plus rien de surprenant pour vous :

Ville                       Décembre                 Avril              Juillet             Octobre

San Francisco       14°C                         18°C               20°C               21°C
Sacramento           12°C                         22°C               33°C               26°C
Los Angeles           20°C                         23°C               28°C               26°C

L'hiver, l'océan amène de la douceur sur la côte ce qui rend San Francisco plus agréable que Sacramento, où le manque de soleil l'hiver fait chuter la température. 

Une fois le printemps arrivé, Sacramento reprend l'avantage, et Los Angeles plus au sud et moins impactée par le relief que San Francisco, donc presque sans brouillard, est au top.

L'été, la vallée cuit au soleil sans bénéficier de la fraicheur de l'océan, donc Sacramento s'échappe en tête et seul l'hiver pourra inverser la tendance.

En résumé, San Francisco est pratiquement à 20°C toute l'année, et il n'y fait ni vraiment chaud ni vraiment froid. Los Angeles est relativement chaude toute l'année car bien plus au sud, proche des déserts et moins rafraichie par le relief. Sacramento cuit tout l'été, soit six mois par an, et est super agréable le reste du temps.

De Juin à Septembre inclus, Sacramento est la ville la plus ensoleillée de la planète !

Le phénomène d'accumulation de soleil et de chaleur se trouve d'ailleurs dans une autre vallée de Californie, située à l'Est de la Sierra Nevada (donc où il ne pleut presque plus), et où la température la plus élevée jamais enregistrée sur terre fut relevée en 1913 : 56,7°C à Furnace Creek, en plein milieu la vallée de la mort - où les températures dépassent les 50°C l'été :

Des sommets à plus de 3000 mètres d'altitude bordent la vallée de la mort, qui est en partie sous le niveau de la mer : Un four permanent, mais des paysages magnifiques !


Pour être complet sur le sujet, je dois vous parler d'El Nino, un phénomène climatique au niveau de l'équateur qui réchauffe le Pacifique et apporte plus de pluies sur la Californie l'hiver. Cet hiver 2015-2016 est un hiver El Nino, nous avons donc eu pas mal de pluie en janvier (71 % de la normale pour cette saison à Sacramento à ce jour - soit toujours en déficit malgré tout), ce qui s'est caractérisé par 120% de la normale en termes de neige sur la Sierra Nevada...

L'effet est surtout visible sur le lac de Folsom, juste à l'Est de Sacramento, qui était à 91% vide en décembre dernier, et qui est remonté à 63% de remplissage en quelques semaines (!!!), soit 113% de sa moyenne habituelle à cette période de l'année. Du coup, bien que le lac ait toujours 37% de capacité disponible, les vannes ont été ouvertes pour éviter tout risque d'inondation dans les semaines à venir - d'où la chute de la courbe bleue foncée après une ascension en flèche :

La variation du niveau du lac de Folsom ces dernières années - le remplissage varie du simple au triple au cours de chaque année !

Le graphe ci-dessus est d'ailleurs bien connu des médias, qui s'arrangent pour aller photographier ou filmer le lac lorsqu'il est à son niveau le plus bas de l'année (en alarmant tout le monde sous couvert de sécheresse), alors que le cycle existe depuis des dizaines d'années puisque c'est un lac artificiel qui se remplit avec l'eau de la fonte des neiges...

Le brouillard arrive sur San Francisco, et le Golden Gate est le seul endroit sans relief, donc on peut voir le brouillard s'y engouffrer à l'oeil nu !

Vous connaissez désormais les grandes lignes des climats de Californie. Vous savez que le relief et l'océan expliquent tout, donc vous ne serez pas étonnés que la Silicon Valley, pourtant juste au sud de San Francisco, ne voit pratiquement pas de brouillard et est bien plus chaude que SF, car portégée de l'océan par le relief.

A Sacramento, les soirs d'été, nous avons un autre phénomène appelé le Delta breeze : La fraicheur de l'océan arrive par le Golden Gate à San Francisco et remonte par le delta le long des fleuves jusqu'à la capitale. En une heure de temps, le température va chuter de 35°C à 25°C, ce qui est formidablement agréable pour être dehors en soirée, avec un petit air frais mais pas trop. Cela ne se produit qu'à Sacramento qui est quasiment "en face" de la Golden Gate, à plus de 100 kilomètres à vol d'oiseau... Assez incroyable mais vraiment agréable !





mercredi 24 février 2016

[Achat maison] Episode 4 - Quand la technologie sauve la mise

Comme je vous l'ai expliqué il y a quelques temps, nous sommes en train d'acheter une maison ! (pour avoir toute l'historique : épisode 1 - épisode 2 - épisode 3). Si tout se passe bien, ce sera signé lundi 29 au soir !

Plus que 5 jours avant la fin !

A la fin du dernier épisode il y a 15 jours, je vous annonçais qu'il ne restait que 8 jours pour obtenir la maison... Nous n'avons donc pas réussi à tout finaliser à temps mais avons obtenu une extension de 8 jours, donc l'aventure se poursuit !

Nous sommes passés par toutes les émotions durant ces deux dernières semaines. Mercredi dernier, j'ai même cru que c'était foutu et que j'allais tout laisser tomber... La faute à un ennemi des plus coriaces, j'ai nommé l'IRS - Internal Revenue Service :

La queue devant le bureau de l'IRS à 8h15 du matin - sachant que le bureau ouvre à 8h30 !

Mercredi dernier, je décide donc de me rendre au bureau de l'IRS pour obtenir un transcript de mon tax return. En d'autres termes, j'ai déjà prouvé que j'avais envoyé mes impôts, prouvé que j'avais payé les sommes dues en fournissant les extraits de mon compte en banque, maintenant je dois prouver à mon prêteur que je n'ai pas fait de nouvelle déclaration à l'IRS depuis pour revoir les chiffres à la baisse (voilà le niveau de paranoïa atteint depuis la crise immobilière de 2008 aux US !)

J'ai déjà commandé ce transcript sur internet, et mon prêteur a également fait une demande, mais les deux tentatives risquant d'être hors-délai, je me rends au bureau de l'IRS pour obtenir le transcript sur place. A 8h15, la file d'attente est déjà assez longue et je m'attends à souffrir...

8h30, la porte s'ouvre et une dame sort pour demander "Ceux qui veulent des trasncripts, c'est par ici !". Oh joie, oh miracle, est-ce que cela pourrait être si facile ?

La dame me donne un formulaire à remplir mais refuse de me prêter son stylo...
- Où puis-je en trouver un ?
- A l'intérieur, allez au guichet et utilisez leur stylo

Sans réfléchir une seconde, je passe alors toute la file d'attente, pousse la porte d'entrée, et le type de la sécurité est là, debout, immense, avec limite la main sur son pistolet, me regardant bizarrement.
 - La dame dehors m'a dit que je pouvais utiliser un stylo pour remplir ce formulaire et lui re-donner

Et sans même attendre sa réaction, je passe à côté de lui et remplit le formulaire !

On va pas se laisser emmerder par la sécurité quand même !

Je passerai rapidement sur le fait qu'Adeline doit aussi signer le formulaire et entrer son numéro de sécu que je n'ai pas, et qu'il n'y a pas non plus de réseau ni de wifi à l'IRS : Par chance, je trouve son numéro de sécu quelque part dans mon téléphone, quant à la signature... La fin justifie les moyens !

Je sors ensuite et tend mon formulaire à la dame, victorieux. Elle me répond :
 - Mais attendez, c'est pour l'année 2015 ? Vous avez fait vos taxes quand ?
 - Il y a 15 jours
 - Dans ce cas vous aurez le transcript après le 15 avril. On reçoit des millions de tax returns ces jours-ci, les transcripts ne sont pas la priorité.
 - D'accord, mais dans ce cas je ne pourrai jamais acheter de maison...

Et je ne cherche même pas à discuter plus longtemps, tourne les talons et m'en vais, car je ne la crois pas. J'ai pu commander mon transcript en ligne dès qu'il est devenu disponible, donc je sais qu'il l'est, bon sang !

Malgré tout, mon niveau de confiance baisse voyant que le transcript commandé en ligne n'est pas au courrier ce jour là. Quel est notre pourcentage de chances de réussir désormais ? 30% ? Si cette dame de l'IRS a raison, alors comment est-ce possible d'acheter une maison aux US entre janvier et avril ? Ca n'a pas de sens !

Cet après-midi là, j'ai regardé ce petit souvenir de 2013 pour me remotiver...

Alors j'ai harcelé Google pour trouver une solution, jusqu'à tomber sur deux témoignages de personnes qui avaient réussi à appeler l'IRS, obtenir un être humain au bout du fil (pas facile), et demander à l'être humain en question de leur faxer un transcript dans la foulée. Le témoignage allait même jusqu'à lister le numéro de téléphone et les différentes options dans le menu automatique pour arriver à ce résultat, genre 1 - 4 - 2 - 1 - 2...

Evidemment, nous sommes en 2016 donc je n'ai pas de fax, mais en deux temps trois mouvements, je trouve un service de fax en ligne et m'inscris pour obtenir un numéro virtuel qui fera atterir l'éventuel fax dans ma boite email plutôt que dans une imprimante reliée à une ligne téléphonique.

C'est notre dernière chance, donc j'appelle, suis les menus comme indiqués, et miracle, après seulement 7 minutes d'attente, un vrai être humain me parle ! Je lui explique alors mon désespoir et le fait que je vais perdre une maison si je n'ai pas ce transcript rapidement. Il me fait attendre plusieurs fois de longues minutes, me demande mon numéro de fax, plusieurs questions de sécurité, at au bout d'une demi-heure... Miracle ! Le transcript est dans ma boite e-mail !!!!!


L'entête du fax à 1 million de dollars... Ok j'exagère un peu, mais celui-ci nous a quand même sauvé la mise !

La confiance remonte et le prêteur pense pouvoir boucler notre dossier pour le 29 février. Je me bats pour obtenir une extension de 8 jours qui nous est accordée. En contrepartie, notre responsabilité morale et financière est désormais engagée en cas d'échec : Nous n'avons plus de filet et sommes obligés de signer le 29, sinon le vendeur pourrait se retourner contre nous, mais ce n'est pas grâve, notre confiance est désormais à 80% !

Le mardi qui suit, je reçois un email qui veut à nouveau tout casser... De nouvelles conditions sont ajoutées à l'obtention du prêt :
  1.  Faire traduire en anglais à ma banque française les relevés de compte où figurent quelques virements effectués pour rapatrier de l'argent aux US afin d'acheter la maison
  2. Clarifier l'origine des fonds pour le virement le plus important (11 000$)
  3. Expliquer l'adresse française apparaissant sur mes relevés de France
Où est la fin si on ajoute de nouvelles conditions moins d'une semaine avant la signature ? Je sais déjà que faire  traduire à ma banque sera impossible, et croyez en mon expérience ; Une fois que vous habitez dans un autre pays, vous pouvez demander quoique ce soit à votre banque, ancien employeur, ancien client en France, vous n'aurez jamais de réponse ! Tu as voulu partir, hé bien démmerde toi !

Un coucher de soleil de février... Heureusement qu'il y a plein de raisons d'être ultra motivé à continuer de se battre

Vu que ma banque en question est HSBC, une banque internationale, ses conseillers en France sont bilingues. Non, je déconne, c'est une blague. Heureusement, la technologie va encore nous sauver. car le site internet de HSBC France peut-être affiché en anglais en changeant mes préférences. Donc en affichant les transactions de mes comptes en anglais, puis imprimant le tout en PDF plutôt que sur imprimante, j'ai mes documents en anglais ! 

Pour justifier l'adresse en France, je dois rédiger une lettre expliquant qu'étant Français, j'ai eu des revenus en France où j'ai toujours des comptes en banque car je n'ai qu'un visa d'immigration temporaire aux US et donc, qui sait, peut-être qu'un jour il faudra rentrer en France. Donc je garde ces comptes avec l'adresse de mes parents car essayer de donner une adresse US à une banque française, ça ne marche pas bien.

Moins d'une heure après avoir reçu cette demande d'infos supplémentaires, les documents étaient envoyés par email. Si vous voulez m'arrêter, il va falloir faire mieux désormais :

Tout comme Neo, je peux arrêter les balles avant qu'elles ne m'atteignent. On pourrait presque y croire après tout ça, non ?

Suite à cet envoi, silence radio jusqu'à aujourd'hui, où la délivrance semble enfin approcher, avec cet email reçu juste avant de commencer cet article :

En français, ça donne :

Alain,

Excellente nouvelle ! Nous sommes autorisés à procéder avec ton prêt.
Tu as été tellement énorme à nous fournir tous ces documents et répondre à toutes nos conditions que j'ai décidé de t'offrir une réduction de 500$ sur les coûts de cloture du prêt.

Merci beaucoup pour ton business,

Laura

Donc, avec 98% de confiance désormais, il semblerait que nous aurons des clés lundi soir... Mais qui sait, au point où nous en sommes, nous n'en serons convaincus qu'une fois les clés en mains !

La suite au prochain épisode...

(notez que ma traduction n'est même pas trop exagérée en plus !)






samedi 20 février 2016

10 choses surprenantes aux USA

Cela faisait longtemps que je n'avais pas participé au défi blog « The 20th in America » initié par Isabelle du blog FromSide2Side et Laetitia de French Fries and Apple Pie. Vu que nous sommes le 20 et que le sujet m'intéresse, à savoir décrire 10 choses surprenantes aux USA, et bien c'est parti !

Interstate 5 à Sacramento

1. Tout est grand, gros, immense


Sur des autoroutes qui ont 6, 8, 10, 12, 16 voies de circulation, on croise des pick-ups énormes à tout bout de champ. Si vous n'avez jamais mis les pieds aux USA, vous ne savez pas ce que grand, gros ou énorme veulent dire. Sérieusement ! 

D'ailleurs on ne parle pas en miles ou en kilomètres mais en heures de route, c'est plus facile : "Tahoe, c'est à 1h45 de la maison. San Francisco, pareil si le trafic le veut bien". Portland, dans l'état voisin de l'Oregon, est à quasiment 9 heures de route. Las Vegas, dans l'état voisin du Nevada, est à 8h30 de route... 

New York City ? 42 heures de route. Sans compter les pauses, évidemment ! C'est aussi la raison pour laquelle l'avion est roi : Aller à New York en avion depuis Sacramento, ce n'est que... 5 heures et quart de vol !

Avec Thomas devant un blindé du SWAT de Sacramento

2. La loi est la loi

Les forces de l'ordre ont des moyens impressionnants et voir l'hélicoptère de la police promener son phare au dessus de nos toits et dans notre rue pour trouver un criminel, c'est quelque chose ! Il est très facile d'aller en prison aux USA et il ne faut pas plaisanter avec l'alcool, les drogues, et plein d'autres choses.

Les USA ont 5% de la population mondiale, mais 25% de la population carcérale au monde : On ne rigole pas avec la loi !

Pas besoin de gros oeil pour surveiller cette Corvette !

3. La confiance est la règle

Ici, les gens font confiance par défaut. Les contrats de travail sont rarement écrits, et par exemple dans le cas de notre achat de maison qui devait être bouclé avant demain... Et bien notre agent nous annonce hier que la date est repoussée de 8 jours, mais rien n'a été signé en ce sens entre les différentes parties. Et lorsque je réclame des écrits signés, les gens ne comprennent pas.

Autre exemple, les portes de garage sont fréquemment ouvertes et il n'y a pas de barrière ou de mur à l'avant des maisons pour nous "protéger" des voisins ou des passants. Pourquoi faire ? Ici tout le monde se fait confiance et ça marche plutôt bien.

D'ailleurs, les livreurs de colis sonnent et posent le paquet devant la porte avant de partir sans même attendre de voir si quelqu'un est là. Certains colis sont restés plusieurs jours devant notre porte pendant des road-trips, et personne ne les a volés...

4. Les codes sociaux n'existent pas

Si vous pensez que les cadres se promènent en costume cravate et que l'habit reflète le statut social... Et bien pas ici ! Il n'est pas rare de voir des gens habillés quasiment comme des SDF descendre d'une voiture comme la Corvette ci-dessus. A l'inverse, j'ai déjà vu des employés à petit salaire venir au bureau en costume, mieux habillés que le PDG de la boite...

5. On ne juge pas sur les apparences, seul le résultat compte

C'est lié au point précédent : L'apparence, l'accent, la couleur de peau... Les gens s'en moquent. L'Amérique est un pays d'immigration et tout le monde est différent, tout le monde vient d'ailleurs, alors avoir des habits, coutumes, ou un accent particulier, c'est juste la norme. Si vous faites l'affaire pour un job, vous serez embauché quelques soient vos origines. Pas de complexes à avoir avec notre accent Français !

Les voisins sortent leur bâteau, tout à fait normal aux US...

6. L'argent et le rapport à l'argent nous échappent

Pour résumer le rapport à l'argent, je dirais que même si un euro vaut pratiquement la même chose qu'un dollar, les Américains dépensent leurs dollars comme si c'étaient des francs. Un sandwich à 10$ ? Pas cher ! Payer le parking 20$ pour aller voir un match de basket où l'on paie 150$ la place ? Pas de soucis.

Je pense que notre rapport à l'argent a évolué par la même occasion, mais on n'a pas le choix : Il faut s'habituer aux gros chiffres ! Il y a 15 jours, le docteur a prescrit une crème pour Clara : 230$ le tube. C'est pas comme si on payait déjà plus de 1000$ d'assurance santé par mois...

Les grands espaces et le ciel immense...

7. Les grands espaces et la nature

C'est lié à la taille du pays, mais accéder à de grands espaces naturels et sauvages est vraiment facile. Les animaux sauvages sont partout et il n'est pas rare de voir des faisans se promener dans notre rue, sans parler des lièvres qui gambadent dans les parcs... A chaque visite de Yosemite, nous avons vu au moins un ours ! C'est l'une des vraies raisons pour laquelle nous sommes tombés amoureux de ce pays : Nous n'avons jamais rien trouvé de tel en Europe !

Sans parler de la variété des paysages, de l'océan au désert à la montagne aux volcans...

Un cerf à Yosemite

8. Le patriotisme

Les drapeaux US flottent fièrement tout partout, les gens arborent les couleurs de leur pays et c'est tout à fait normal ici, et pas "mal vu" comme dans certains pays que je nommerai pas. C'est quand même bien d'avoir le droit d'aimer son pays et de le montrer !

Une mer de drapeaux US !

9. La peur de rien - Tout est possible

La conquête de la Lune, maintenant celle de Mars, l'émergence de la majorité de l'innovation technologique et entreprenariale de la planète (Coca Cola, Google, Apple, Tesla, Uber, etc.), les Américains peuvent faire ce qu'ils veulent et le pire c'est que ça marche quasiment tout le temps. 

Probablement parce que l'on fait confiance aux gens, que l'erreur sert à apprendre plutôt qu'à punir, et tout un tas d'autres raisons qui font que si quelqu'un veut essayer quelque chose sur cette planète, ce sera toujours plus facile aux USA qu'ailleurs.

10. La liberté

Si on assemble la plupart des points ci-dessus, on arrive à une liberté presque totale. Si je veux aller chercher mon courrier en pyjama, pas de problème, je ne verrai personne se moquer de moi en chemin. Si je veux acheter une Ford Mustang pour me faire plaisir, personne ne va me dire "regarde ce connard qui se la pète".

Idem si on veut changer de job ou de carrière, on peut le faire sans avoir l'impression d'avoir assassiné quelqu'un. On fait vraiment ce qu'on veut ici, et c'est bien la meilleure raison de vivre dans ce pays !

mardi 16 février 2016

Le lac Tahoe l'hiver

Cela fait plusieurs semaines que nous voulions aller profiter de la neige au lac Tahoe, mais les chaines ont été obligatoires pendant pas mal de temps pour accéder au lac. Du coup, nous avons attendu un léger réchauffement des températures pour prendre la route le week-end dernier :

Notre point de vue favori au dessus de Incline Village, Nevada

Thomas voyait les montagnes enneigées depuis Sacramento et réclamait cette petite sortie depuis longtemps. En montant dans la voiture, il a même demandé à ce qu'on prenne son lit pliant, car il sait que c'est le lit qu'on utilise à l'hôtel pour les roads-trips ! Un vrai petit voyageur !

De la neige ! De quoi faire des snowballs selon Thomas...

Le lac Tahoe est toujours aussi magnifique mais reste difficile à visiter, car les points "à touristes" ne sont pas forcément les plus jolis, même si l'accès y est facilité. Ce dimanche, je voulais voir Bonzaï Rock, sur le côté Nevada du lac, dont le nom est facile à expliquer :

Bonzaï Rock dans les eaux turquoises du lac

Adeline et Clara n'ont pas pu nous accompagner vers ce petit coin caché, la descente n'étant pas évidente du tout depuis la route. L'avantage, c'est qu'il n'y avait pratiquement pas un chat sur place, j'en ai donc profité pour les photos, pendant que Thomas jetait des cailloux dans l'eau, bien évidemment :

Avoir une telle couleur d'eau sous un ciel nuageux, c'est juste magique !

Depuis le bord de la route, le turquoise est tout aussi remarquable, même si on devine que le descente n'est pas de tout repos, car il n'y a pas vraiment de chemin :

Bonzaï Rock et ses voisins de granit vus depuis la route

Ensuite, nous sommes allés visités Secret Cove, une petite plage paradisiaque habituellement réservée aux nudistes. Avec 11°C lors de notre visite, nous étions quasi assurés de ne pas en croiser ce jour-là :

La plage de Secret Cove - on aperçoit un peu de neige à l'orée de la forêt

L'accès étant beaucoup plus simple cette fois-ci, bien que pas évident à trouver, Adeline et Clara en ont profité :

La randonnée en écharpe pour Clara !

Ils sont pas beaux ces rochers de granit ? Tout ronds tout propres !

L'eau toujours aussi transparente... A certains endroits du lac, il parait que le fond est visible jusqu'à 20 mètres de profondeur.

En chemin, nous avons croisé de nombreux Redwoods, toujours aussi beaux avec leur écorce caractéristique :

Redwoods près de Secret Cove

Une bien belle façon de passer notre Saint Valentin ! Thomas a joué à l'aventurier toute la journée, aidant sa maman à franchir les obstacles ("Thomas rescue" qu'il disait), Clara était bien calinée contre sa maman, et papa a pris plein de jolies photos !

samedi 13 février 2016

[Achat maison] Episode 3 - Le chemin du guerrier

Comme je vous l'ai expliqué il y a quelques temps, nous sommes en train d'acheter une maison ! (pour avoir toute l'historique : épisode 1 - épisode 2). Si tout se passe bien, la vente sera conclue dans les deux semaines qui viennent !

Pending = vente en cours !

Depuis mon dernier article sur le sujet, beaucoup de choses se sont passées. D'abord, il était impératif de faire notre déclaration de revenus US dès que possible, car si un employé Américain a juste besoin de montrer quelques feuilles de paie pour voir son prêt approuvé,  quand on n'a pas d'employeur et qu'on n'est pas Américain, il faut montrer deux années de "tax returns", le petit nom des avis d'imposition ici.

Le problème, c'est qu'il me fallait plusieurs papiers de mes clients pour le faire, puis compter sur ma comptable pour traiter mon dossier très vite... Malheureusement, cela aurait été trop simple, et un de mes clients ne m'a toujours pas envoyé le document requis à ce jour...

Du coup, nous aurions pu attendre que les autres fassent leur boulot et perdre la maison en disant "c'est de leur faute, on ne pouvait rien y faire". Ou alors, comme pour le visa E2, la location de notre maison actuelle ou à bien d'autres occasions, passer en mode guerrier et ne reculer devant rien pour arriver à nos fins :

Voilà à quoi j'ai ressemblé ces dernières semaines...

Puisque la comptable avait besoin d'un papier d'un client qui ne me l'envoyait pas, j'ai décidé de me passer de la comptable et du papier du client en faisant ma déclaration de revenus moi-même, puisque j'ai totale confiance en mes chiffres : 10 heures de travail sur deux jours pour en arriver là, un risque accru de contrôle fiscal et la fin du contrat avec ma comptable, mais bon, on m'a forcé à sortir les mitrailleuses, alors...
"You don’t get extreme results without extreme actions."
Derek Sivers
Une fois les impôts payés, notre prêteur a fait estimer la maison (400$ pour notre pomme), histoire d'apprendre qu'elle veut exactement le prix auquel on l'a acheté - merci !


Les revenus US se déclarent jusqu'au 15 avril maximum... D'où la difficulté d'obtenir des papiers à ce sujet dès janvier-février.

Et là, le coup de grâce tombe : Alors que je pensais que tout était finalement bon, notre prêteur demande à ce que l'IRS (Internal Revenue Service - le service des impôts fédéral US) envoie une copie de notre tax return, histoire de s'assurer que les 59 pages de documents déclarés sont bien ceux qui ont été reçus et acceptés par le gouvernement fédéral et celui de Californie. Seul soucis de taille : Un délai de 4 à 6 semaines pour obtenir les documents, soit largement hors-délai pour l'achat de la maison...

Là encore, il aurait été possible d'attendre et de perdre la maison. Ou recharger un bloc de cartouches et repartir à l'assaut, avec cette petite citation en tête :
“The basic difference between an ordinary man and a warrior is that a warrior takes everything as a challenge, while an ordinary man takes everything as a blessing or a curse.”
 -- Don Juan, Mexican shaman

J'ai donc appelé l'IRS et parcouru leur site web, pour découvrir que la copie du tax return pouvait en fait être disponible sous à une à deux semaines puis livrée en 5 à 10 jours si exigée par moi-même plutôt qu'une tierce personne. Ca tombe bien, j'aime pouvoir contrôler ce qui se passe !

Plusieurs fois par jour, je suis donc allé sur le site de l'IRS pour essayer de remplir le formulaire de demande  afin de voir si la copie était dispo... Et ce vendredi, c'était le cas ! Nous devrions donc recevoir le document la semaine prochaine, et si ce n'est pas le cas, nous irons en imprimer un en personne au bureau de l'IRS de Sacramento, quittes à combattre plusieurs heures de file d'attente...


Hier, nous avons reçu un chèque de $1,300 de l'IRS, argent qu'il nous devait depuis un an ! Rien à voir avec la maison, mais pour le coup ça va aider à couvrir les frais !

Il ne reste plus que 8 jours pour boucler la vente, qui du coup a été approuvée par le prêteur sous condition de fournir quelques documents additionnels. Il semblerait que nous aurons ce dernier document de l'IRS à temps, donc si tout se passe bien, le prochain article à ce sujet sera pour vous annoncer que nous sommes propriétaires !

Conclusion

Qu'on le veuille ou non, vivre à l'étranger demande beaucoup de motivation. Des formalités simples peuvent vite devenir des challenges difficiles à surmonter... Après presque deux ans en Californie et plus de 4 ans aux USA en tout et pour tout, nous sommes loins d'être "arrivés" et il faut encore bien souvent se battre au quotidien pour avancer.

Par exemple, le jour où le prêteur me demande des relevés de compte additionnels à fournir, l'espace en ligne de ma banque était inaccessible et l'agence la plus proche à 3 heures de route aller-retour... Un problème de plus à résoudre ! Et il y en a eu bien d'autres du même style ces dernières semaines.

C'est un sujet que je n'avais pas trop traité jusqu'alors, mais si vous voulez venir vivre aux USA, sachez qu'il vous faudra passer en mode guerrier de temps à autre. Ce n'est pas toujours plaisant, mais  le jeu en vaut la chandelle, non ?




   

mardi 9 février 2016

Muir Woods National Monument

En parcourant mes archives, j'ai réalisé que je n'avais pas encore parlé de Muir Woods, ce petit parc national qui se trouve à une quarantaine de minutes au nord de San Francisco. Nous y sommes pourtant allés au moins trois fois, il est donc temps de réparer l'oubli !

L'entrée typique en bois

Muir Woods se situe au fond d'une vallée pas évidente d'accès, la route étant très sinueuse et le parking limité. L'intérêt principal du parc est sa forêt de redwoods, un type de séquoïa que l'on trouve principalement sur la côte californienne. Muir Woods est de loin l'endroit le plus accessible pour voir ces arbres millénaires, de par sa proximité avec San Francisco :

Promenade dans Muir Woods

Les redwoods sont moins impressionnants en diamètre que les séquoïas, bien qu'un peu plus grands en général, ce qui est difficile à réaliser au niveau du sol :

Le redwood est plus fin que le séquoïa, et ridiculise pas mal de monde en termes de hauteur !

Nous aimons particulièrement le calme qui règne dans cette forêt, verte de fougères, et où l'on croise parfois de petits amis sur pattes même pas farouches :

On ne vous dérange pas ? Ah et bien c'est parfait alors.

La promenade y est très agréable, avec un petit ruisseau qui coule au milieu de la vallée, et ces arbres érigés comme des cathédrales, même si il est très difficile d'en capturer la taille en photo :

Le ruisseau que l'on peut traverser grâce à plusieurs passerelles... en bois, cela va de soi. 

L'écorce est particulièrement impressionnante, car chaque relief fait environ le diamètre d'un bras humain !

Steinbeck a parfaitement résumé le sentiment que l'on ressent face à ces arbres, je suis donc dans l'obligation de le citer :
"The redwoods, once seen, leave a mark or create a vision that stays with you always. No one has ever successfully painted or photographed a redwood tree. The feeling they produce is not transferable. From them comes silence and awe. It's not only their unbelievable stature, nor the color which seems to shift and vary under your eyes, no, they are not like any trees we know, they are ambassadors from another time."
John Steinbeck 


On y emmène pratiquement tous nos visiteurs, donc si vous venez nous voir un jour, vous savez ce qui vous attend !

dimanche 7 février 2016

Superbowl 50 en Californie !

Le Superbowl, c'est l'événement sportif le plus attendu de l'année aux USA : La finale nationale du championnat de football Américain.

Cette année, l'événement avait une saveur particulière puisque c'était le cinquantième Superbowl de l'histoire et ce dernier se déroulait dans le flambant neuf Levi's Stadium, un stade de 75 000 places à 1,2 milliards de dollars construit à Santa Clara, en plein milieu de la Silicon Valley, en Californie !

Carolina Panthers vs Denver Broncos

Nous ne sommes pas allés voir ce match sur place mais l'avons regardé à la télévision. Je ne suis fan de foot US mais il est difficile de faire l'impasse sur le Superbowl tellement l'événement est important ici.

C'est bien simple, quand je suis parti courir cet après-midi deux heures avant le match, il y avait une odeur de barbecue dans toutes les rues où je passais. Les Américains organisent des Superbowl parties et invitent famille et amis pour le grand match. Notre rue était pleine de véhicules comme jamais !

En novembre dernier, nous sommes allés voir ce Levi's Stadium, qui est le stade des San Francisco 49ers dont on peut voir un casque géant sur la photo

Nous avions d'ailleurs vécu une telle Superbowl party en 2008 pour notre premier Superbowl, un compte-rendu que vous pouvez lire ici (on venait d'arriver aux USA à l'époque - j'étais donc encore très Français dans le texte !).

Huit ans plus tard, je ne vous parlerai même plus des pauses pub toutes les 20 secondes, donc je vous conseille mon article de l'époque pour une expérience brute de "nouvel expat".

A la télé, on a quand même une super vue, non ?

Le match de cette année opposait les Carolina Panthers de Charlotte (Caroline du Nord) aux Denver Broncos (Colorado), et c'est Denver qui l'a emporté 24 à 10. Il faut savoir qu'un match de foot US dure en théorie 4 X 15 minutes, soit une heure, mais que le Superbowl 50 a démarré vers 15h30 pour finir autour de 19h30, soit 4 heures plus tard...

Entre temps, beaucoup de publicité mais surtout un énorme show à la mi-temps avec Coldplay, Bruno Mars et Beyoncé, rien que ça :

Quand Beyoncé entre sur le terrain, les spectateurs de derrière ont dû avoir chaud ! (en vidéo ici)

Le Superbowl est religieusement regardé par tout le monde pour quatre raisons :
  • Les publicités, avec des spots rigolos tournés spécifiquement pour l'occasion avec l'aide de nombreux acteurs Hollywoodiens
  • Le concert de la mi-temps, qui est toujours ultra-spectaculaire
  • Le match en lui-même, qui est la finale national tout de même !
  • La fête et l'occasion de manger et boire entre amis pendant 4 heures ou plus
Le spectacle à la mi-temps était époustouflant, avec ce tifo gigantesque, les feux d'artifice et bien évidemment le concert en plein milieu du terrain !

La mi-temps valait donc définitivement le détour (plus de photos par ici). En revanche, ce n'est pas une bonne idée de regarder un match de foot US avec un petit Thomas de 2 ans et demi, qui a passé la seconde mi-temps à m'envoyer le ballon puis à me sauter dessus dans le canapé, sauf que nous n'avions pas de casque ni de protections, ce que Thomas a tendance à oublier... Mais il s'est bien éclaté !

Quand je vois ces gars, je me dis que je préfère être arbitre du vrai football, car je ne m'imagine pas trop déguisé en Dalton pour arbitrer mes matchs !

Comme le veut la coutume, les pubs ont été analysées et classées, avec une sélection visible sur cette page. J'ai rigolé deux ou trois fois, même si j'ai le sentiment d'avoir vu plus de créativité par le passé.


Voilà donc pour ce Superbowl 50 qui fut un bon moment de télévision. Le match en lui même n'a pas été passionnant, mais le reste valait le coup d'être vu, alors je veux bien faire l'effort de regarder un match de foot US une fois par an  pour l'occasion !