mercredi 29 juin 2016

Deux ans en Californie !

Et oui, deux ans déjà ! Je dis "déjà" mais j'ai l'impression que cela fait 10 ans que nous vivons ici. Il s'est passé tellement de choses en 24 mois, que ce soit sur le plan professionnel, famille, voyages...

J'aurais presque envie de dire qu'en dehors des voyages, rien de ce qui s'est passé n'était d'ailleurs vraiment prévu, mais c'est aussi ce qui fait tout le fun de la vie aux USA : On ne s'ennuie pas et il y a toujours plein de bonnes surprises !

Acheter une maison n'était pas forcément dans nos plans... Et puis on l'a fait quand même !

Si on revient deux ans en arrière jour pour jour (le récit d'alors se trouve ici), nous arrivions en Californie sans connaître personne ici, sans avoir de logement, de voiture, de job ou de client, rien du tout en fait en dehors de nos valises... et d'une bonne dose d'optimisme.

Pour avoir lu pas mal d'histoires de pionniers lors de la ruée vers l'or de 1849, qui quittaient l'Europe ou la côte Est des USA pour un périple long et dangereux à bateau et/ou à cheval, des semaines durant, sans savoir ce qu'ils allaient vraiment trouver en Californie, je me dis qu'il y a quelques similitudes avec notre aventure.

Bien évidemment, voyager en avion n'a rien à voir avec les épreuves subies par ces pionniers (extrême chaleur, maladie, famine...) et notre voyage était bien plus confortable et bien moins risqué.

Le vieux Sacramento, point de chute de nombreux pionniers de la ruée vers l'or arrivant par bâteau de San Francisco... 

Pour autant, comme ces pionniers nous sommes arrivés à Sacramento avec l'espoir de trouver une vie meilleure, sans en avoir la moindre garantie. Petit à petit, les choses se sont mises en place, les opportunités ont été saisies, souvent avec succès. Et sans avoir à trouver de mine d'or !

Je reviendrai plus en détails sur la partie "business" dans les jours qui viennent (avec mes bilans trimestriels qui vous plaisent beaucoup), mais je n'aurais jamais imaginé être invité par Google à une conférence, signer un contrat avec un éditeur pour publier un cours en ligne ou travailler pour le département de justice de l'état de Californie à peine 4 mois après notre arrivée...

Sérieusement, vous imaginez un auto-entrepreneur étranger bosser avec le ministère de l'intérieur en France juste 4 mois après avoir débarqué dans le pays ? Moi non plus...


L'hôtel dans lequel nous avions débarqué à Sacramento. C'est un de nos "monuments historiques familiaux" à nous ! A chaque fois que l'on passe à côté sur le freeway, je ne peux m'empêcher de le regarder...

Lors de notre première expatriation, je faisais souvent des bilans aux dates anniversaires de notre expatriation (3 mois, 1 an, etc.) et je m'inquiétais sur des points comme la malbouffe, la santé, la sur-consommation... J'étais encore très Français à l'époque :-)

Bien évidemment, il est probable que ce que l'on mange, respire ou consomme ici réduise notre espérance de vie de quelques années. Mais si en 2 ans ici j'ai l'impression d'en avoir vécu 10, et probablement vu et vécu davantage d'expériences que la majorité de mes compatriotes vivront en 20, 30 ans voire en une vie complète, alors je n'ai aucun problème à perdre 5, 10 ou même 15 ans d'espérance de vie (à ce jour l'espérance de vie aux USA est 3 ans de moins qu'en France, selon Wikipédia)

Le retour sur investissement vaut très largement le coup. Oui, je suis très Américain maintenant :-)

Photo de famille devant le capitole de Sacramento fin 2015

Souvent, lorsque j'explique aux Américains comment nous avons atterri ici, ils ne comprennent pas qu'on puisse quitter la France. Ils ont une vision très romantique du pays, que nous autres citoyens de France avons perdue depuis longtemps. Bien évidemment, je ne m'étendrai pas sur les raisons de la colère que vous connaissez tous.

Mais ce qui m'étonne le plus, c'est que dans un pays d'immigration comme les USA, où tout le monde vient d'ailleurs, ou a des parents ou grands-parents qui viennent d'ailleurs, les gens nous regardent avec des yeux énormes en disant : Ouah, tout plaquer dans votre pays pour venir ici, ça c'est fort !

On m'a même dit à plusieurs reprises : So you are a trailblazer. Ce qui veut dire :

Une personne qui créé un nouveau chemin à travers un pays sauvage. Un pionnier, un innovateur, un précurseur...

Venant de descendants de pionniers, je prends cette qualification comme un énorme compliment ! Nous n'avons pas traversé le pays à cheval, nous n'avons pas (encore) trouvé d'or (quoique...), mais si nous faisons aussi partie du club, selon les critères de 2016 bien évidemment, alors nous sommes ravis.

Qu'est ce que cette route nous réserve ? Seul l'avenir nous le dira !

Où serons nous dans 2 ans ? Probablement toujours en Californie dans la même maison. Que ferons nous ? Pas la moindre idée. Et nous n'avons pas envie de savoir, ce serait enlever tout le fun de la vie aux USA.

Je n'ai même pas vraiment de vision à six mois d'aujourd'hui, alors... L'important est d'avancer et de s'amuser, de continuer à tracer notre chemin sans vraiment nous poser de question. La méthode a plutôt bien marché jusqu'à aujourd'hui.

Pour finir cette petite rétrospective des deux ans, je pensais que cette petite citation résumerait assez bien ce qui nous a amené jusqu'ici :

“A man who wants to do something will find a way; A man who doesn’t will find an excuse.” 
- Stephen Dolley, Jr.

Si vous aussi pensez à "bouger", je suis certain que cette petite phrase vous aidera à y penser sérieusement ;-)

26 commentaires:

  1. J'admire et j'applaudis ! Encore bravo et merci pour ces retours d'xp.

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    1. Merci Cédric. Tu n'as plus qu'à venir nous voir :-) Je suis sûr qu'une course à Tahoe te plairait énormément. Le père Ruchet vient nous voir bientôt !

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  2. Pionniers ! C'est exactement le mot qui m'est venu en débutant la lecture de ton article !!! Même si votre parcours a été parsemé de roses plus que de ronces, la première partie de la citation de Stephen Dolley, Jr résume tout. Encore bravo pour votre esprit « pionnier ». C’est ce genre de maxime qui m’a guidée une grande partie de ma vie jusqu’à ce que je tombe malade en 2005 et bizarrement depuis, alors que je n’ai plus rien à perdre, j’applique plus généreusement la seconde partie de la citation. Peut-être une question d’âge ?… ou de faiblesse ? Il est vrai que de ce côté-là, si je n’ai pas la pêche pour aller de l’avant, je ne suis guère aidée. Mari et fille ont la phobie du risque en tout genre, donc toutes les excuses sont bonnes pour ne rien changer et ils sont tellement ravis que je ne bouscule plus leur vie !!!

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    1. Vous avez déjà visité tellement de choses ! Il est normal d'arriver à un point de "lassitude" à un moment donné. Avec tous ces voyages, je suis sûr que tu as vu davantage de choses qu'une majorité de personnes ne verraient pas si on leur donnait 10 vies pour le faire.

      Donc tu as bien le droit de te reposer ;-)

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  3. Hello à toute la famille, sympa ce dernier article! En effet quand on veut, on peut! :)
    En tout cas félicitations à vous c'est bien cool que les efforts paient! On espere que vous êtes bien installés maintenant dans la maison!?
    Et comment ca avance le business pour Adeline? courage!
    Nous, toujours sur la route! on goûte à quelques mésaventures mais bon... on réflechis, on s'adapte et on avance lol
    Impossible de revendre la voiture car vu qu'elle vient de British columbia il faut l'importer... en plus des papiers pour l'import bah disons qu'avoir une adresse aux usa est aussi un point obligatoire, enfin bref la revente est tres tres compliquée voir impossible légalement donc on a (encore lol) changé de plan, ça fait quelques km en plus et quelques etats aussi lol.
    Du coup là on est chez les amish en dessous de cleveland, direction les chutes du Niagara pour entrer au Canada puis Montreal pour revendre la voiture! on prendra un vol interne pour Miami pour aller visiter la Floride!
    @ plus, D&V

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    1. Merci ! Ouah, Miami via Montréal, c'est un sacré détour. Mais vous aurez vu du pays ;-)

      Adeline vient de reprendre ses ateliers cuisine maintenant qu'on est bien installés dans la nouvelle maison. Elle aussi a eu droit à son lot d'opportunités... C'est l'Amérique !

      Plus d'infos "business" la semaine prochaine avec le bulletin trimestriel :-)

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  4. Ça va faire 20 ans que nous sommes en Californie et comme tous migrants, on ne peu que se retrouver dans ton témoignage.

    Aussi il faut être bien conscient d'une chose, c'est que la grande majorité des migrants ne réussissent pas. C'est avant tout un pari avec zero garantie de succès.
    Pour faire suite a ton analogie concernant les pionniers du 19 ème siècle, au final très peu d'entre eux ont trouvé de l'or (tout au moins suffisamment pour être riches) et ceux qui ont fait fortune, ont surtout été ceux qui vendaient les pelles et les pioches.

    Par contre, le point commun à tous, qu'ils aient terminé milliardaires ou clochards, c'est qu'à un moment de leur vie, ils ont réussi à faire le pas et rien que ça, c'est pas pour tout le monde.

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    1. Tout à fait d'accord. En venant ici, on signe avant tout pour la possibilité de faire quelque chose, ce qui ne veut pas dire que tout le monde va réussir. Mais tout le monde aura sa chance, et peu de pays permettent ça de nos jours.

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  5. Même si c'est à beaucoup plus petite échelle que vous (avec bcp moins de risques également), je me suis expatrié de ma région également pour m'installer avec Séverine, mon épouse. Et c'est seulement à ce moment-là (il y a +- 5 ans) que j'ai pris goût aux voyages et à l'expatriation. Et que depuis je ne rêve que de cela ...

    Vous êtes de véritables pionniers !
    J'admire ces personnes (vous comme ceux du 19ème siècle) qui ont quitté leur famille, leur pays et surtout leur 'petite vie' bien tranquille et bien rangée pour aller vers l'inconnu, pour espérer une vie meilleure (pour eux et pour leurs enfants). Car pour le même prix, vous auriez pu rater votre expatriation et c'était le retour en France.
    Mais je pense que tu as dû préparer cette expatriation dans les règles de l'art pour éviter ce scénario, je me trompe ?
    Je pense que je vais venir te trouver pour avoir qq conseils :)

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    1. Merci. Tu sais, on avait un filet de 4-5 mois financièrement parlant, mais c'était en sous-estimant le coût de la vie ici.

      Je ne sais pas si il existe vraiment des règles de l'art pour bien se préparer, car ici chaque état est différent et même si on pensait bien connaître les US, la Californie nous a surpris à l'arrivée (par exemple, louer une maison a été un parcours du combattant, alors que dans le New Jersey c'était plié en 48 heures).

      L'important est de s'adapter, de vite comprendre et de ne pas baisser les bras. Pas de soucis pour les conseils, je le fais toujours avec grand plaisir !

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    2. Ça me fait penser qu'il serait intéressant de faire un billet sur « Combien ça coûte ». Du genre : http://www.contrepoints.org/2016/06/20/257331-expatriation-a-miami-comment-salaires - Mais peut-être est-ce maintenant un peu tard ?

      Sinon bravo pour tout.

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    3. Dans ce genre tu veux dire : http://www.anouslacalifornie.com/2015/02/le-cout-de-la-vie-en-californie.html mais je devrais publier une mise à jour, maintenant qu'on est proprios, certains coûts ont changé.

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    4. Non, non, du genre, combien ça coûte de s'expatrier en Californie ? En gros, combien coûte les démarches (avocats, visas, billets d'avions, agents immobiliers…) pour venir s'installer à Sacramento.

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    5. Ah, dans ce cas c'est pas simple car pour un visa de travail, l'employeur paie tout, pour un étudiant, je ne sais pas, et investisseur comme nous, tout dépend du business, où l'investissement requis peut aller de quelques dizaines de milliers de dollars à plusieurs millions...

      Mais je peux essayer de trouver les chiffres les plus courants pour ce genre d'opération.

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    6. J'aurai simplement aimé avoir une idée du coût de l'immigration dans votre cas.

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    7. Probablement dans les 70-80 K€ je pense...

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  6. Sympa le résumé. Par contre je ne pense pas pour autant qu'il faille prévoir une espérance de vie plus courte, l'espérance de vie étant basée sur une population et non l'individu, et ayant un rapport avec des problèmes de santé que vous pourrez sans doute essayer d'éviter

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    1. C'est certain, d'autant plus qu'en deux ans ici, aucun de nous 4 n'a été malade, alors qu'en France, on avait un abonnement chez le docteur avec les petits, où c'était au moins une viiste par mois sinon deux :-)

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    2. Tout a fait car le calcul de l'espérance de vie est pas bien fiable, car quid des migrants qui arrivent de pays du tiers monde dans lesquels ils ont grandi loin des conditions sanitaires optimales. Comment intégrer dans le calcul les 30000 Américains qui meurent jeunes, chaque année, dans des tueries du style de celle d'Orlando. Comment intégrer dans ce calcul les Américains sans ou avec peu de couverture médicale ce qui fait qu'ils se soignent mal, etc...? A l'inverse si on cible l'espérance de vie des Américains éduqués (qui mangent correctement), qui ont une bonne couverture médicale et qui se soignent, on devrait être plutôt bien situé. Bernie Sanders l'avait d'ailleurs mentionné durant la campagne en prenant en exemple deux comtés de WV ou de SC (enfin dans ce coin là), l'un pauvre et l'autre riche, où l'espérance de vie était de 10 ans supérieure dans le comté riche par rapport au comté pauvre.

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    3. C'est sûr. Sans manger à Mc Do tous les jours, on devrait bien s'en sortir.

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    4. Quand tu dis que tu n’as aucun problème à perdre 5, 10 ou même 15 ans d'espérance de vie, ça c’est une réflexion de « jeune » !!! C’est aussi ce que je disais quand j’ai tout plaqué pour faire le métier dont je rêvais et pour lequel l’espérance de vie était réduite de 10 années, selon les statistiques. Je voulais aussi mourir jeune et brutalement plutôt que de perdre peu à peu mon autonomie, de voir mon corps se délabrer peu à peu… Mais comme on dit, « ça c’était avant ». Plus l’échéance se rapproche et plus tu t’accroches et demandes encore un peu de rab’ ! Même si j’ai eu jusqu’à présent une vie très riche d’expériences en tous genres, je crois que jusqu’au bout j’aurai toujours quelque chose de nouveau à découvrir. Juste le rythme qui n’est plus le même…

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    5. Tu as très certainement raison. On verra ce qu'il en est dans quelques années...

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  7. Felicitations Alain.Clara (mon épouse ) et moi suivons ton parcours avec assiduité et avec beaucoup d'envie.
    Comme vous , nous serons à yellowstone l'année prochaine au mois de juin.
    Je pense que nous passerons par Sacramento pour vous saluer et parler un peu d'arbitrage.
    Continuez comme ça, vous nous faites rever.
    Christophe

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    1. Merci ! On retourne à Yellowstone en Août, en ajoutant Glacier National Park et d'autres visites dans le Wyoming et Montana. Nous serons heureux de vous accueillir l'année prochaine, avec plaisir !

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